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DIALLO Nafissatou donne sa version des faits
Elle fait la Une de "Newsweek", et son interview à la chaîne de télévision ABC News est diffusée en plusieurs fois pour lui donner un maximum de retentissement. Nafissatou Diallo, qui depuis plus de deux mois vivait cachée dans un hôtel sous la protection du procureur, a décidé de s'exprimer. Ou plutôt elle a suivi les conseils de ses avocats qui lui ont fortement recommandé de le faire, ceux-ci allant jusqu'à organiser l'entretien avec les journalistes de "Newsweek" dans leur propre bureau new yorkais. Une communication "extrêmement encadrée" "C'est une opération de communication très organisée, extrêmement encadrée, qui vise à mettre l'opinion publique de son côté", réagit, lundi 25 juillet, auprès du "Nouvel Observateur" l'avocat aux barreaux de Paris et New York Arthur Dethomas. Son confrère Marc-Pierre Stehlin acquiesce : "après la visite de David Koubbi (avocat de Tristane Banon ndlr) à New York, ces interviews s'inscrivent dans la campagne médiatique que se livrent les deux parties, à quelques jours seulement d'une date importante : celle de la prochaine audience." "En général, les victimes présumées s'expriment au début" "Je n'ai jamais voulu me montrer en public, mais je n'ai pas le choix. (...) Je le dois, pour moi-même, je dois dire la vérité", a notamment déclaré la femme de chambre à la presse. "La victime, bien que son identité soit protégée par le fait qu'elle est victime présumée d'un viol, a toujours le droit de s'exprimer à tout moment", confirme au "Nouvel Observateur" l'avocate aux barreaux de Paris et New York Agathe Moyer. Si ses confrères avocats aux barreaux de Paris et New York confirment, ils s'accordent aussi à dire qu'une prise de parole publique à ce stade de la procédure n'est pas courant : "en général, les victimes s'expriment au début de l'affaire", commente notamment Me Moyer. "Tous les moyens sont bons pour faire pression sur le procureur" "Ce n'est pas usuel" admet également Marc-Pierre Stehlin, indiquant que "compte tenu de l'ensemble des informations, vraies ou fausses, publiées ces dernières semaines sur sa personnalité, mis à part les déclarations de ses avocats, c'est aujourd'hui le seul moyen à sa disposition pour décliner sa propre vérité." Suite à différentes manifestations et prises de paroles de personnalités en sa faveur, c'est avant un moyen de tenter de convaincre le procureur de poursuivre la procédure. Egalement contacté lundi 25 juillet par "Le Nouvel Observateur", le professeur en droit américain Jean-Eric Branaa pense que ces interviews ont également pour but "d'influencer le jury en cas de procès." "Tous les moyens sont bons pour faire pression sur le procureur et créer un sentiment favorables dans l'opinion publique", poursuit Me Stehlin. Une stratégie qui, selon lui, n'est pas sans risque. "C'est à leurs risques et périls" Même si l'on imagine que chaque mot confié par Nafissatou Diallo à la presse américaine a été mûrement pensé et choisi, la moindre différence entre ces déclarations et celles faites auparavant pourrait lui nuire et renforcer les doutes concernant sa crédibilité. "Soit le procureur estime que les déclarations corroborent les précédentes et son dossier est renforcé, soit certaines ne sont pas exactement les mêmes et cela peut l'affaiblir", explique Marc-Pierre Stehlin. Les avocats de DSK vont "disséquer chacune de ses déclarations" Car si le procureur va vérifier toutes les déclarations, les avocats de DSK, de toute évidence, ne vont pas s'en priver non plus. "Ils vont disséquer toutes les déclarations à la recherche de la moindre faille", détaille Me Stehlin, ajoutant que "le risque est que certains propos de la plaignante se retournent contre elle en cas de procès." C'est pour cela, explique-t-il aussi, "qu'habituellement, pour éviter toute utilisation de ses propos par la défense, la victime présumée ne s'exprime pas." Les avocats de Diallo ont-ils un comportement "non professionnel" ? Les déclarations de Nafissatou Diallo n'ont pas tardé à faire riposter les avocats de DSK, qui ont dénoncé dans un communiqué le comportement "non-professionnel" des avocats de la plaignante. Selon Benjamin Brafman et William Taylor, cette attitude "viole les règles fondamentales du comportement professionnel des avocats" et les avocats de Nafissatou Diallo cherchent à "enflammer l'opinion publique". Arthur Dethomas y voit une référence directe à l'article 3.6 du code de conduite des avocats et procureurs de l'ABA [American Bar Association, association de membres du barreau américain, ndlr] selon lequel "on ne peut pas raconter publiquement des faits sauf si c'est pour protéger un client de l'atteinte portée par une communication extérieure" résume-t-il. Jean-Eric Branaa le rejoint. Le fait que le tabloïd américain "New York Post" ait présenté Nafissatou Diallo comme une prostituée ne pourrait-il pas constituer cette "communication extérieure" ? Pas impossible, selon l'avocat et le professeur de droit américain. Céline Rastello – Le Nouvel Observateur
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