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Inondation à Lourdres
Lourdes : les dégâts s'élèvent à plusieurs millions d'euros Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme, s'est rendue lundi matin à Lourdes pour constater les dégâts et rencontrer les professionnels touchés samedi par la crue du gave de Pau. Avant d'accueillir la ministre, le maire de Lourdes, Jean-Pierre Artiganave, a demandé le classement en état de «catastrophe naturelle» lors d'une réunion avec la préfecture. «Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis du montant des dégâts qui ont touché non seulement la ville de Lourdes mais aussi plusieurs autres communes, confie-t-il au Figaro. Pour ce qui est de Lourdes, ce sont surtout des établissements privés, hôteliers, qui ont été touchés et les sanctuaires, avec la destruction de la centrale hydroélectrique, la fragilisation des deux ponts qui franchissent le gave de Pau. Quant à la ville en elle-même, nous avons quelques dégâts de voirie mais ils ne sont pas extravagants. On peut donc estimer - mais tout doit être précisé cette semaine - que le montant des dégâts pour les hôtels touchés s'élève à plusieurs millions d'euros mais qu'il sera beaucoup plus important pour les sanctuaires, ce qui est notre souci. Quant aux voiries de la ville, cela devrait tourner autour de plusieurs centaines de milliers d'euros.» «Tenir la tête hors de l'eau» Jean Buscail, directeur de l'hôtel Arcade, avenue du Paradis, espère bien que l'état de catastrophe naturelle sera vite décidé. Il redoute que cela ne suffise pas à couvrir tous les dommages subis par son établissement. «Nous avons vu l'eau monter brusquement samedi entre 8 h et 9 h du matin, avec 1,5 mètre de liquide à l'accueil au rez-de-chaussée et l'inondation totale de tous les sous-sols, soit une hauteur de 6 mètres! Certaines zones de ce sous-sol ne sont pas encore accessibles.» «Une première estimation avoisine déjà les 2 millions d'euros, car les dégâts matériels en chaufferies, grosses machines à laver, locaux techniques et autres sont considérables. Mais tout cela doit être encore chiffré précisément. Bien sûr, il y aura les assurances mais cela va être très difficile. Notre objectif est pour l'heure notre personnel. Il faut, sans mauvais jeu de mots, que lui aussi puisse tenir la tête hors de l'eau.» Dans son malheur, l'hôtelier se réjouit qu'aucune victime n'ait été à déplorer. La dizaine de clients qui restaient a pu être évacuée en barques et un groupe important de clients était parti le matin même, dès 6 heures, deux heures avant l'arrivée subite de l'eau. Il se dit «extrêmement touché» par les appels de solidarité reçus par dizaine de toute la France et d'Italie. Ce sont des clients de l'hôtel qui ont spontanément proposé leur service pour venir donner un coup de main. Un message vidéo spécial De la solidarité, il en faudra aussi pour les sanctuaires. L'autel de la grotte de Lourdes a été recouvert par la crue. Lundi matin, une épaisse couche de boue recouvre encore certains lieux qui sont toujours en cours de nettoyage. La facture des dégâts n'est pas encore établie mais c'est là qu'elle sera la plus lourde. Dans ce point le plus bas de la ville - véritable creux de vallée -, les structures ont été très endommagées: centrale hydroélectrique, les deux ponts près de la grotte des apparitions, de multiples canalisations et sols soulevés. Les piscines des malades, en revanche, ont été touchées par la crue mais n'ont pas subi de dommage de structure. «La grotte sera rouverte au public mardi soir», assure François Vayne, directeur du service communication des sanctuaires. L'esplanade, la basilique et les fontaines rouvrent dans la journée de lundi. Et mardi soir la grande procession nocturne aux flambeaux devrait pouvoir reprendre. L'évêque de Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet, a enregistré un message vidéo spécial où il explique les détails sur la situation. Reste la question de l'avènement d'une telle crue dans un endroit fréquenté par des millions de personnes chaque année. Elle est liée à une pluviométrie exceptionnelle dans les montagnes proches de vendredi soir mais qui n'ont toutefois pas dépassé les records d'une crue beaucoup plus importante en 1937, et une autre en 1979 et une plus modeste en 1982. En revanche, des travaux importants que l'État avait estimés et qu'il devait accomplir sur le gave de Pau entre Argelès et Lourdes n'ont pas été réalisés. Ils ont été transférés à la responsabilité de région et du département qui ne pouvait pas plus les entreprendre pour des raisons financières. Sauf que pour se couvrir, ils semblent s'être contentés de classer la zone inondée samedi en «zone inondable», alors qu'elle était déjà construite… Le Figaro Source photo : Google Images
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