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TENTATIVES D'ENLEVEMENT ET/OU D'ASSASSINAT DES MILITANTS DES DROITS DE L'HOMME DU SUD-KIVU /Rapport COJESKI Part I à V /Transmis par Pascal KAMBALE
Ci-dessous, la premiere des cinq parties, d'un rapport du COJESKI (Collectif des Organisations et Assiciations des Jeunes du Sud-Kivu) sur la situation des droits de l'homme au Kivu et en province Orientale, date du 10 janvier 1999. Ce rapport est interessant a plusieurs titres:

* Il est l'un des rares a couvrir a la fois l'entierete du territoire sous administration RCD (moins le Maniema et le Haut-Katanga);

* Il consacre des developpements tres detailles sur les droits economiques et sociaux, sous l'angle des consequences de la guerre sur la vie sociale et economique dans les territoires observes;

* Il recoupe, en les detaillant, les informations deja disponibles, notamment l'action des forces d'occupation pour reduire le pouvoir coutumier au Kivu, information contenue dans le texte du Rassemblement pour le Progres: assassinat des chefs coutumiers et notabilites (une liste effrayante de plus de 130 personnes), remplacement des chefs coutumiers, etc

COLLECTIF DES ORGANISATIONS ET ASSOCIATIONS DES JEUNES DU SUD KIVU "COJESKI "

B.P. 1555 Bukavu / R.D.C. Fax : 377.93.107.249 E-mail : rigomin@ic.cd

CINQ MOIS D'INVASION DE LA R.D.C.: LES DROITS DE L'HOMME EN PERIL DANS LES PROVINCES OCCUPEES DE L'EST DU CONGO

PROVINCES ORIENTALE (HAUT-CONGO), DU SUD-KIVU ET DU NORD-KIVU

RAPPORT NARRATIF DES FAITS ALLANT DU 2 AOUT 1998 AU 3 JANVIER 1999

KINSHASA / JANVIER 1999

 

PLAN DU RAPPORT

0. PRESENTATION DU COJESKI

I. INTRODUCTION GENERALE

II. LES VIOLATIONS MASSIVES, ET FLAGRANTES DES DROITS DE L'HOMME DANS LES PROVINCES OCCUPEES DE L'EST DE LA R.D.C.

II.1. PROVINCE ORIENTALE

II.1.1. A KISANGANI

a) Climat d'insecurite croissante

b) Perquisitions frequentes

c) Le desordre sexuel et la menace du sida

d) L'arbitraire du R.C.D.

II. 1.2. CONSEQUENCES DE L'INVASION SUR LE PLAN SOCIAL

II.1.3. CONSEQUENCES DE L'INVASION SUR LE PLAN ECONOMIQUE

II.2 PROVINCE DU SUD-KIVU

II.2.1. MASSACRES

II.2.2. VIOLS DES JEUNES FILLES ET FEMMES

II.2.3 TENTATIVES D'ENLEVEMENTS ET/OU D'ASSASSINAT DES ACTIVISTES DES DROITS DE L'HOMME DU SUD-KIVU

II.2.4. ARRESTATIONS ARBITRAIRES, LES TRAITEMENTS INHUMAINS ET DEGRADANTS

II.2.5. PILLAGES SYSTEMATIQUES DES INSTITUTIONS PUBLIQUES ET PRIVEES

II.2.6. CONSEQUENCES SOCIO-ECONOMIQUES DE L'AGRESSION DE LA RDC. AU SUD-KIVU

II.3 PROVINCE DU NORD-KIVU

II.3.1. VIOLATIONS MASSIVES DES DROITS DE L'HOMME AU NORD-KIVU D'OCTOBRE 1996 A NOS JOURS (GENESE DES ATROCITES ACTUELLES)

A. LISTE DES PERSONNALITES INFLUENTES (NOTABILITES LOCALES) ASSASSINEES AU NORD-KIVU

B. LOCALISATION DE QUELQUES FOSSES COMMUNES- CHARNIERS DU NORD KIVU

C. DESTRUCTIONS MASSIVES

D. SABOTAGE DU POUVOIR COUTUMIER

E. MASSACRES RESTES SOUS SILENCE

 

II.3.2 SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LA VILLE DE GOMA D'AOUT A DECEMBRE 1998

A. ARRESTATIONS ET DETENTIONS ARBITRAIRES

B. ENLEVEMENTS

C. ASSASSINATS

D. EXPROPRIATION DES BIENS

E. ATTEINTE A L'INTEGRITE PHYSIQUE ET VIOLS

F. TRACASSERIES POLICIERES ET MILITAIRES

G. MASSACRES

II.3.3. SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LA CITE DE SAKE AU NORD KIVU

A. ARRESTATIONS ET DETENTIONS ARBITRAIRES

B. ENLEVEMENTS

C. ASSASSINATS

D. EXPROPRIATION DES BIENS PRIVES

E. ATTEINTE A L'INTEGRITE PHYSIQUE ET AUTRES VIOLS

F. TRACASSERIES POLICIERES

G. MASSACRES

II.3.4 SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LES LOCALITES DE MINOVA-BWEREMANA/NORD-KIVU

A. ARRESTATIONS ET DETENTIONS ARBITRAIRES

B. ASSASSINATS

C. EXPROPRIATION DES BIENS PRIVES

D. ATTEINTE A L'INTEGRITE PHYSIQUE

E. TRACASSERIES DIVERSES

II.3.5. SITUATION DES DROITS DE L'HOMME DANS LE TERRITOIRE DE RUTSHURU

 

III. CONCLUSION

SOURCES D'INFORMATION

 

0. PRESENTATION DU COLLECTIF DES ORGANISATIONS ETASSOCIATIONS DES JEUNES DU SUD-KIVU ( COJESKI )

Le COJESKI est un reseau geo-thematique non gouvernemental, une des 10 composantes de la Societe Civile du Sud-Kivu. Date de creation: le 21 octobre 1995 a Bukavu. Devise: "Tout ce que vous faites pour la Jeunesse sans la Jeunesse, vous le faites contre la jeunesse."

Le COJESKI regroupe actuellement 152 associations et mouvements de jeunesse du Sud-Kivu dont les ONGD, les initiatives locales de developpement, tous les colleges des etudiants, les pastorales des jeunes de toutes les confessions religieuses du Sud-Kivu, les groupes de pression et de lobby ainsi que les mouvements independants (jeunesse du monde, mouvement Xaveri, mouvement Scout).

Ses objectifs:

Promouvoir et defendre les valeurs humaines positives ainsi que la bonne gouvernance au Sud-Kivu et en Republique Democratique du Congo: Justice distributive Democratie participative Analyses socio-politiques de l'environnement de la jeunesse.

Activites:

Session de formation et d'information , conferences-debats, animations dans les groupes sociaux a la base, activites de pression et de lobby, denonciation des violations des droits humains sur l'etendue du territoire national.

 

I. INTRODUCTION GENERALE

La logique de la confrontation armee et son effectivite sur le terrain dans l'optique de conquerir le pouvoir sur des bases totalitaires, invasionnistes, hegemonistes et expansionnistes, ont engendre depuis maintenant cinq mois, des consequences desastreuses pour des millions de populations civiles, innocentes et sans defense, des populations obligees a rester dans les geoles de l'obscurantisme despotique que lui impose le vandalisme visceral du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda, trois pays voisins de la sous-region des Grands Lacs africains, principaux agresseurs du Congo-Kinshasa. Les hostilites actuelles en Republique Democratique du Congo ont deja genere des violations massives, flagrantes et frequentes des droits de l'homme sans precedent. Le present rapport fait etat de ces violations, commises dans la Province Orientale (Haut-Congo), dans la Province du Sud-Kivu ainsi que dans la Province du Notrd-Kivu, violations attribuables en grande partie aux forces d'agression et leurs succedanes congolais. Il s'agit bien entendu des violations des droits humains commises dans la periode allant du 2 aout 1998 au 3 janvier 1999.De ce fait, le present rapport s'articule sur les points saillants concernant :

les massacres humains ;

les viols ;

les assassinats ;

les arrestations arbitraires ;

les enlevements ;

les pillages ;

l'expropriation des biens prives ;

les tracasseries policieres et militaires ;

les destructions massives ;

les traitements cruels, inhumains et degradants

Bref, un etat des lieux sur la situation des droits de l'homme en peril dans les provinces occupees de l'Est du Congo.

 

II. VIOLATIONS MASSIVES , FLAGRANTES ET FREQUENTES DES DROITS DE L'HOMME DANS LES PROVINCES OCCUPEES DE L'EST DE LA R.D.C.

II.1. PROVINCE ORIENTALE

II.1.1. A KISANGANI

De façon globale, la vie Kisangani (comme dans certaines contrees conquises par les rebelles) est caracterisee par les faits suivants :

a) Climat d'insecurite croissante

Mardi 3 novembre : une coupure de courant a la station emettrice. Pendant que le technicien en poste tente de reparer, il re oit la visite des militaires rwandophones qui lui reprochent de n'avoir pas coupe l'herbe devant le bureau. Comme sanction, il ecope 75 coups de fouet au dos. Il est amene d'urgence a la maison au lieu de l'hopital avant qu'il n'ait deconnecte l'alimentation electrique. A la reprise du courant, le transformateur brule. En consequence, la radio n'a pas fonctionne jusqu'au 8 novembre.

Lundi 16 novembre : manouvres militaires nocturnes comprenant des tirs d'armes dissuasives organisees par les troupes ougandaises. Ces tirs, repris deux jours apres, pendant la journee, ont cree une forte panique en ville et traumatise les petits enfants.

La Paroisse St Gabriel (Simi-Simi) a ete visitee deux fois par des elements militaires ; les pertes s'evaluent a 2.000 $US.

Les Centres de Sante Mungano (Commune de Kabondo) et Anuarite (Commune de Mangobo) ont ete casses de nuit : medicaments, materiel, argent ont ete emportes.

Le Centre Simama (Centre pour handicapes physiques) a ete cinq fois visite par des voleurs habilles en militaire.

Le Centre CTT, ex-orphelinat, a ete completement pille par les May-May et la population civile.

Plusieurs anciennes autorites civiles (et leurs familles) continuent a vivre dans des cachettes. On ne conna t toujours pas le sort des recrues May- May sorties du Site H sous escorte militaire.

b) Perquisitions frequentes

Depuis mi-septembre, militaires et policiers perquisitionnent regulierement dans certains quartiers la recherche des munitions et armes de guerre.

Le 28 septembre, lors de la perquisition dans certaines maisons de la Commune Urbaine de la Tshopo, un militaire ex-FAZ a ete abattu sur la 1ere avenue par des soldats du RCD pour, semble-t-il, "delit de fuite".

Le bouclage des quartiers entiers a partir de 2 heures du matin jusqu'a la fin de l'operation empeche la population de vaquer librement a ses occupations, dans une ville ou les gens vivent de la debrouillardise quotidienne.Par ailleurs, le comportement loyal de certains officiers a empeche le pillage et le vol par leurs soldats.

c) Desordre sexuel et menace du sida

Les "rebelles" se comportent a Kisangani comme des chasseurs enrages des jeunes filles que la misere met sur leur route. Pour 10 $US, payes parfois difficilement, et initialement negocies pour un individu, une pauvre fille supporte jusqu'a 10 clients se relayant sans arret.

Quelques cas isoles de viol sont signales.

Et d'aucuns n'ignorent que le milieu environnemental de la plupart de "rebelles" est une zone a prevalance elevee du sida ; l'avenir de la societe, jusque dans l'intimite des gens, se trouve compromis par une guerre inutile.

e) Arbitraire du RCD (Mouvement politique des forces d'occupation)

Certains actes des animateurs du RCD rappellent parfois le temps du MPR (Mouvement Populaire de la Revolution).

Monsieur Dominique LEKAKWA, Chef du Service Commercial a la RTNC (Radio-Television Nationale Congolaise) a ete arrete a sa residence de la Tshopo par les elements de la P.I.R. (Police d'Intervention Rapide) sur instruction du Coordinateur Provincial du RCD. Il lui est reproche de n'avoir pas fait diffuser sur les antennes un communique du RCD. Le pauvre passa 4 jours au cachot de la P.I.R. (du 4 au 8 octobre 1998).

La RTNC est devenue un instrument de matraquage et de torture mentale. Un discours totalitaire et intolerant est principalement l'oeuvre d'un journaliste zele et repris de justice, nomme Jean-Louis Guillaume MBUYI TSHSIBWABWA WA TSHIMONA BITOKE

Comme nous le constatons, pendant ces cinq mois de guerre, les violations des droits de la personne ont ete enormes. Mais aussi enormes et tragiques sont les consequences qui en decoulent au grand desavantage des populations civiles.


- Le lundi 24 aout 1998, plus de 856 personnes ont ete massacrees a Kasika, dans la chefferie de Lwindi et en territoire de Mwenga. Signalons tout simplement que la majorite des cadavres decouverts sur un trajet de 60 Km depuis Kilungutwe jusqu'a Kasika, etaient essentiellement des femmes et des enfants. Les femmes etaient violees avant d'etre assassinees en les ouvrant a l'aide des poignards, du vagin jusqu'au ventre. Quelques cas ont attire notre grande attention:

* A Kilungutwe, plus de 127 personnes massacrees, sans compter de nombreux cadavres d'enfants jetes dans les fosses des toilettes indigenes. Parmi ces 127 victimes de l'intolerance, nous retiendrons : Madame Nabonga (veuve de 65 ans) avec toute sa famille de 8 personnes dont M. Kibaza 35 ans, Mme Kamalebo wa Mukoke 40 ans, Mr. Mwangilwa 28 ans, M. Sandala 25 ans, Mme Lukenge 20 ans, Mlle Mabongele 17 ans, Monsieur Lutumba 38 ans, et Monsieur Mulingano 37 ans. Parmi les commer ants ambulants, nous citerons : Nabe, Balagizi, Mufungizi, (non identifies autrement).

* A Kalama, 16 personnes massacrees, de la famille de Monsieur Mutewa residant a Bukavu, sur l'avenue Kasai, dans la Commune d'Ibanda. Il en est de meme de 31 personnes assassinees toujours a Kalama, tous membres de la famille de Monsieur Magara reidant sur l'avenue Patrice Emery Lumumba, dans la Commune d'Ibanda, a Bukavu.

* A Kasika, plus de 633 personnes ont ete massacrees notamment la famille du Mwami de Lwindi Fran ois Mubeza y compris lui-m me et sa femme Yvette Nyanghe. Dans la seule parcelle royale, 37 cadavres ont ete decouverts.

* A la Paroisse Catholique de Kasika ont ete victimes : un abbe, quatre religieuses et plusieurs fideles. Au total plus de 116 personnes massacrees (Abbe Stanislas Wabulakombe).

* A la maison du feu Monsieur Mupali Zotos (alias Mbilizi), un grec qui s'etait installe depuis des annees a Kasika, 6 vieilles femmes ainsi que 4 travailleurs dont une femme et trois hommes ont ete massacrees a coup de fusil.

* Dans la foret avoisinant les villages de Kasika ou les habitants dudit milieu avaient pris refuge, ce que l'on appelle chez les Warega les "Mangele" ou encore les "Tupiengenge", plus de 400 personnes ont ete massacrees: hommes, vieillards, femmes, enfants et jeunes. Parmi ces victimes, nous pouvons citer 27 membres de la famille du Maître Kyalangalilwa (avocat de profession), qui fait office a Bukavu.

La liste des victimes du massacre de Kasika est tres longue car beaucoup d'autres commercants ambulants Shi (Bashi) en provenance de Kabare et de Walungu (deux territoires du Sud-Kivu) qui vont vendre leurs produits a Kamituga (Zone miniere du Territoire de Mwenga/Sud-Kivu) qui se sont rencontres en cours de route a Kilungutwe, a Kasika et a Kalama, ont ete massacres par les envahisseurs.

* A Mwenga Centre, pendant le mois de septembre, apres un accrochage survenu au niveau de la Paroisse Catholique de Mwenga et aux environs du bureau territorial entre les forces d'agression essentiellement Tutsi et les forces nationalistes May May, les envahisseurs s'etaient mis a pilonner et a incendier toutes les habitations se trouvant au centre

territorial c'est-a-dire entre la Paroisse catholique et les bureaux du territoire de Mwenga. Apres ce forfait, les envahisseurs sont partis s'installer a Kamituga (centre minier du Territoire).

Dans les decombres des maisons, on a pu retrouver 43 cadavres dont certains etaient calcines. Ici, nous pouvons citer quelques-uns :

- Dans les decombres de la parcelle royale de Mwenga, precisement dans les maisons qui entourent le tombeau du Mwami, 11 cadavres ont ete retrouves dont le cadavre de Madame Namahabu, femme de feu Mwami Mwenga.

- Dans les decombres des maisons voisines de la famille de l'ex-Directeur de Region du Sud-Kivu, Monsieur Biaza Sanda Lutala, on a retrouve 5 cadavres dont 3 d'enfants : l'un d'une femme et l'autre d' homme.

- Les autres 29 cadavres etaient retrouves dans des maisons situees a l'entree des sentiers conduisant dans les forets de Mwenga.

Signalons ici que, si le massacre de la population n'etait pas vraiment important, c'est parce que la majorite de la population avait deja pris fuite dans les "Mangele" ou les "Tupiengenge", c'est-a-dire dans des forets avoisinantes, et ce, bien avant l'arrivee des assaillants.

Entre Mwenga et Kamitunga, d'autres massacres ont ete signales, mais les informations precises n'ont pas ete en notre possession le moment opportun suite a l'inaccessibilite du milieu devenu alors zone operationnelle des forces d'agression.

* MASSACRE DE KITUTU

En date du 2 septembre 1998, voulant couper la route aux militaires de l'armee reguliere qui etaient stationnes a Kamitunga, les forces d'agression sont arrivees a Kitutu empruntant un sentier qui part des hauts plateaux d'Itombwe, jusqu'a Kitutu d'ou a ete signale un massacre de 13 personnes, notamment la fusillade du vieux Mutendela (age de plus de 70 ans) ainsi que de deux de ses gar ons et leurs femmes. Cette information nous a ete livree par le fils aine de Mutendela, agent de la REGIDESO/Bukavu.

* MASSACRE DANS LA VILLE DE BUKAVU

- Lundi 3 aout 1998 de 3 heures 10 heures du matin : affrontement entre les forces gouvernementales et les forces d'agression.

- Mardi 4 aout 1998 : enterrement de plus de 150 cadavres dont une vingtaine pres de la station de carburant du marche de Nyawera en face de la mosquee d'Ibanda, dans lequel 13 corps des civils et 4 corps des jeunes militaires ‘Kadogo'. Le reste des cadavres dont plus de la moitie des civils a ete trouve dans le quartier de Muhungu et d'autres cadavres des civils et des militaires trouves aux environs du Camp Saio de Bukavu.

(Cfr rapport de la Croix-Rouge locale).

- Toujours dans la premiere quinzaine du mois d'aout: assassinat de cinq personnes dont le vieux Ndongonzi (Commandant de la Police Nationale) a la Place Major Vangu dans le quartier Essence, en plus des autres executions sommaires a Cimpunda et a Karale, dans la Commune de Kadutu.

Sa tombe est situee dans sa parcelle, tout pres de la Cathedrale d'Ibanda.

- Dans la deuxieme quinzaine du mois d'aout : on retiendra egalement l'assassinat public d'un jeune homme age d'environ 30 ans repondant au nom de Claude et habitant dans le batiment du Foyer Social de la Commune de Bagira.

- Monsieur Kashama, haut fonctionnaire de l'Agence Nationale de Renseignements ANR/Sud-Kivu, a ete egalement assassine le samedi 17 octobre 1998 par les militaires d'occupation.

- Pendant le mois d'octobre, Monsieur Sali, Gerant de la Plantation Cibeke/Walungu, habitant sur l'avenue de la Montagne, dans le quartier Nguba, en face du Bureau de l'ONG americaine I.R.C, avait quitte son domicile pour sa Plantation et de la, il a ete execute pour n'avoir pas donne l'argent que les soldats tutsi lui avaient exige.

- Le 3 novembre 1998, 12 cadavres ligotes ont ete decouverts vers le grand Abattoir Public de Bukavu, ex-Elakat, Mururu I/Bukavu. Les auteurs du forfait etaient des agresseurs militaires.

- Fin octobre 1998 et debut novembre de la meme annee, Monsieur Denondo, boxeur de son etat, habitant la Commune de Kadutu, sera enleve et tue pour avoir refuse de s'enroler de force dans l'armee du RCD (mouvement politique des forces d'agression). Pour justifier le forfait, ils ont accuse la victime d'avoir ete entra neur des May May (forces autochtones de resistance). Toute la population etait mecontente de ce crime.

C'est ainsi que les responsables du RCD ont invite la population a venir assister a l'execution publique de l'assassin militaire du feu Denondo. A cette occasion, un soldat congolais habitant le quartier Buholo IV a ete execute publiquement a l'endroit denomme Carrefour sis dans la Commune de Kadutu, et ce, a la place du vrai commanditaire de l'assassinat qui n'etait autre qu'un commandant des troupes d'agression, un officier rwandais connu sous le prenom de "Jean-Jacques".

- Apres que les combattants May May aient pris le controle de la Commune de Bagira au bout de 4 heures d'hostilites, soit de 9H.30 a 12 H.30 du samedi 5 septembre 1998, les forces d'agression ont fait des represailles sur la population locale pour avoir accueilli chaleureusement les May May. Bilan : 6 personnes tuees dont 1 du quartier A, 1 du quartier B, 1 du quartier Makoma, 2 du quartier D et 1 du quartier Kasha. A cause de l'insecurite, nous ne sommes pas en possession des identites des victimes.

* MASSACRE DE KABARE

Chaque semaine qui passe, il y a de lourdes pertes en vies humaines dans toutes les localites environnant le Parc National de Kahuzi Biega, precisement dans les groupements de Luhago, Irengabaronyi et Ihembe a Nindja ainsi que dans les groupements de Bughore, Mudaka/Kajeje, Bushwira, Cirhunga, Miti/Murhesa et Kagabi ; des groupements devenus alors foyers des tensions et bastions de plusieurs bandes armees et poches de resistance populaire. Les accrochages entre des forces opposees y ont souvent lieu et dans la plupart des cas, ce sont des innocents villageois qui tombent victimes.

Ces groupements sont devenus inaccessibles de telle sorte que les informations en notre possession temoignent que plus de 200 personnes essentiellement des civils, ont trouve la mort dans tous ces groupements pendant ces trois premiers mois d'agression.

* MASSACRE DE KALEHE

Kalehe est le territoire jusque-la incontrole par les forces d'agression. Kalonga, Bunyakiri et Nyabibwe restent les localites boucliers des bandes armees. Plus de 3.800 hommes de troupes depourvues de munitions necessaires logent dans ces localites rouges. Chaque jour qui passe, il y a des accrochages entre ces May May diriges par Monsieur Padiri et les forces d'agression dans les localites precitees. Les informations nous rapportees par des sources concordantes locales temoignent que plus de 276 personnes y ont deja trouve la mort ainsi que des maisons et couvertures vegetales decimees, dans cette vague de conflits et/ou d'affrontements, cinq mois durant.

* MASSACRE D'UVIRA

Selon les informations livrees par les organisations de base oeuvrant dans le Territoire d'Uvira, ci-apres, quelques cas de massacres et d'executions sommaires deja enregistres depuis le debut de l'agression jusqu'au 3 janvier 1999 :

- Dans la sous-localite de Rubuga, 15 personnes ont ete enlevees puis portees disparues et deux jours plus tard, elles ont ete retrouvees mortes. Monsieur Kasholere , petit fr re du Pasteur Kwaja de l'Eglise de Pentecotes de Lemera, reste l'une des victimes de ce forfait.

- Dans le village de Rukobero, 17 personnes ont ete tuees et par la suite enterrees dans une fosse commune dans les collines environnant la banlieue de Sange.

- Dans le village de Lemera, 4 pasteurs pentecotistes ont ete tues dans un centre hospitalier missionnaire de la place ; Il s'agit de MM. Matoto, Kazera, Evariste et Kinyota.

- Dans la banlieue de Sange, deux commer ants repondant aux noms de Rukusa Lwa Malengalengete et Kijemba avaient ete enleves puis amenes a Bwegera, precisement dans les concessions du Contoko/Onafitex, d'ou depuis, on ne les a plus revus. Ce cas est similaire a celui de Madame Muhinjuka Rusesema, une femme qui a refuse de ceder aux militaires burundais (maitres d'occupation) un morceau de viande qu'elle venait d'acheter au marche de Kahungwe. De force, elle fut conduite a Bwegera pour ne plus retourner dans sa famille.

- Le 5 octobre 1998, 20 civils ont ete tues dans le quartier montagneux de Kitundu, un village surplombant la cite de Mulongwe.

- Le 6 octobre 1998, 48 civils ont ete tues dans la localite de Lubarika.

- Le matin du 5 novembre 1998, des cadavres ont ete decouverts au port de Kalundu a Uvira. Selon des sources concordantes, les victimes avaient ete enlevees plusieurs jours avant qu'on ne decouvre leurs corps le matin du 5 novembre 1998.

- D'autres sources toujours en provenance d'Uvira ont egalement fait etat de plusieurs autres massacres des autochtones et refugies parmi les intellectuels et personnes actives dont :

. 326 corps trouves dans la riviere Rushima non loin de Luberizi ;

. 547 corps enterres dans une fosse commune de Bwegera ;

. 138 corps retrouves dans un charnier, dans la localite de Luvungi.

La plupart de ces victimes sont des Hutu vivant dans la plaine de la Ruzizi et certaines autorites locales dont les chefs de quartier et chefs d'avenue. Apres ces massacres, plusieurs milliers des personnes rescapees avaient pris refuge de l'autre cote de la frontiere soit a Cibitoke/Burundi. Selon le HCR/Burundi, actuellement les personnes qui ont ete identifiees sont au nombre de plus de 7.000.

* MASSACRE DE FIZI

- Le 20/8/1998, 47 personnes civiles ont ete tuees par les rebelles rwando-ougandais du Rassemblement congolais pour la Democratie a Kizimia, dans la Zone de Fizi.

- Dans la nuit du 28 au 29 octobre 1998, 22 personnes ont ete executee dans la localite de Swima, collectivite-chefferie de Tanganyika, dans le Territoire de Fizi. Ces victimes etaient soupconnees par les forces burundaises d'occupation, d'etre des combattants May May.

- Du 31 decembre 1998 au 1er janvier 1999, plus ou moins 612 personnes y compris les femmes, les enfants et les vieillards ont ete massacrees par les troupes rwando- burundaises d'occupation, et ce, dans les localites de Bangwe, Katuta et Kashekezi, trois localites qui forment le village de Makobola II, dans le Territoire de Fizi, a 18 km au Sud du Territoire

d'Uvira.

Certaines victimes, toutes congolaises, sont deja connues dont :

- Monsieur Ndama Rusangira, diacre catholique du Diachonie de Makobola ;

- Monsieur Gode Senge plus un secouriste de la Croix-Rouge avec son epouse et ses cinq enfants;

- Monsieur Kinyamagoya, Pasteur de l'Eglise protestante a Makobola, avec ses sept enfants ;

- Monsieur Elanga Mushunguto, Chef d'equipe de la Croix-Rouge avec son epouse et ses quatre enfants ;

- Monsieur Malaki Kitungano, secouriste de la Croix-Rouge a Makobola ;

- Famille Leta Magumu (constituee de 18 personnes) ;

- Monsieur Itongwa ;

- Monsieur Maneno avec ses sept enfants ;

- Monsieur Byaku Bongya avec son epouse et ses enfants ;

- Madame Malata avec ses enfants ;

- Mzee Bili Onyuma avec ses quatre enfants, ses 14 petits-fils ainsi que ses trois belles filles.

N.B. : Pour le moment, le secteur Makobola est ferme et interdit a toute circulation meme a l'Administrateur civil nouvellement nomme par le mouvement ‘rebelle'. Le massacre a ete commis sous la direction d'un commandant d'origine rwandaise tres connu a Uvira sous le sobriquet de Shetani (diable, en francais).

Par ailleurs, plusieurs maisons ont ete incendiees avec des personnes a l'interieur, et certains biens (filets de peche, velos...) pilles. Somme toute, la vie de plusieurs milliers de personnes, des enfants, des femmes vivant dans les secteurs des territoires d'Uvira et de

Fizi, reste actuellement menacee par la mise en pratique par la soit-disant rebellion, de la politique de la terre brulee en guise de represailles contre les infiltrations actuellement frequentes des miliciens May May allies aujourd'hui du Gouvernement de Kinshasa. Ces derniers sont tres operationnels sur le terrain.

Ce massacre aura comme consequence la fuite des milliers de personnes vers Kigoma en Tanzanie, tout en laissant biens, argent, animaux domestiques.

N.B. : Toutes les identites des victimes ne sont pas encore en notre possession.

* MASSACRE DE BURHALE/WALUNGU

- Du 1er au 3 janvier 1999, des combats ont eu lieu sur l'axe Bukavu-Mwenga, dans les localites de Mushinga et de Kaniola, en collectivite-chefferie de Ngweshe, dans le Territoire de Walungu.

D'importants degats ont ete enregistres du cote des troupes d'invasion.

Et la encore, dans les villages de Ngweshe, les troupes d'agression ont procede a la destruction et aux pillages des vaches, chevres, poules, lapins et equipements menagers. Ils sont alles jusqu'a enlever les toles des cases ainsi que les vitres d'habitations. Ils vendent tout cela a vil prix autour de Bukavu. Dans les memes circonstances, ils ont tue 12 paysans dans les localites de Burhale et de Musinha, en Territoire de Walungu/Sud-Kivu.

II.2.2. VIOLS DE JEUNES FILLES ET DES FEMMES

Les informations des cinq derniers mois ont fait etat de plusieurs viols des filles et mamans qui continuent d'etre commis a Bukavu et surtout dans les milieux ruraux du Sud-Kivu. Les soldats tutsi sont regulierement cites comme auteurs de ces viols. Parmi les cas signales:

- Le mardi 22 septembre 1998 a 23 heures, sur l'avenue Kasai n.3, dans la Commune d'Ibanda/Bukavu, chez Monsieur Mutewa, devant ses yeux, sa femme et ses deux filles Riziki, 16 ans, et Macozi, 14 ans, ont ete violees par des soldats tutsi venus du Rwanda.

- A la meme date et presque a la meme heure, dans la maison voisine au n.2, une fille nommee Shoushou venait aussi d'etre violee.

- 3 jours apres, soit le 25 septembre, sur l'avenue Mbaki, cinq autres filles etaient violees, notamment Mademoiselle Alice Mabanza, 22 ans, et sa petite soeur Yvonne. Tout pres de l'hotel Belle-Vue, Annie Luko, Masika et Faida venaient egalement de tomber victimes de viol.

- Le lundi 5 octobre 1998, tout pres du Camp militaire Saio, beaucoup de cas de viols ont ete signales, notamment Mademoiselle Sylvie Mwendanga et Mademoiselle Jeanne Rwankuba, seraient aussi violees.

- Dans le quartier Lumumba, cellule Bobozo, dans la commune de Bagira, plusieurs jeunes filles ont ete violees par des militaires habitant le Camp Musique de Bagira, le tout a l'instigation d'un jeune officier rwandais surnomme ‘Terminator', alors commandant du camp.

- Des cas similaires des viols des filles et femmes ont ete egalement signales dans les territoires de Mwenga, Walungu, Shabunda et Idjwi ainsi que dans la Commune de Kadutu, notamment :

1. Mademoiselle Jeannine Fazili, agee de 18 ans, eleve au Lycee Wima, residant Buholo n.3, dans la Commune de Kadutu ;

2. Mademoiselle Yvette Mushengezi, agee de 18 ans, eleve a Cirezi, residant Buholo 5, dans la Commune de Kadutu ;

3. Mademoiselle Gode Muhebwa, agee de 16 ans, eleve a l'Institut Funu, residant Chimpunda, Commune de Kadutu ;

4. Mademoiselle Cibalonza, agee de 16 ans, eleve a l'Institut Ibanda, residant Chimpunda, dans la Commune de Kadutu ;

5. Mademoiselle Francine Kapata, agee de 17 ans, eleve a l'Institut Ibanda, resident Funu, dans la Commune de Kadutu ;

6. Mademoiselle Yvette Kaseko, agee de 20 ans, etudiante a l'ISDR/Bukavu (Institut superieur de developpement rural), residant Kasali 3, dans la Commune de Kadutu ;

7. Mademoiselle Chantal Muderwa, agee de 21 ans, etudiante a l'ISTM (Institut superieur des techniques medicales), residant Buholo 1, dans la Commune de Kadutu ;

8. Mademoiselle Mamy Mushengezi, agee de 22 ans, etudiante a l'UCB (Universite catholique de Bukavu), residant Rukunbuka, dans la commune de Kadutu ;

9. Mademoiselle Rosette Kabazimia, agee de 22 ans, etudiante a l'ISP, residant Chimpunda, dans la commune de Kadutu ;

10.Mademoiselle Carine Mudosa, agee de 21 ans, etudiante a l'ISTM, residant Funu, dans la Commune de Kadutu.

 

N.B. : Rappelons que la plupart de ces viols ont ete commis par les militaires de l'armee patriotique rwandaise actuellement au Sud-Kivu.

 

II.2.3. TENTATIVES D'ENLEVEMENT ET/OU D'ASSASSINAT DES MILITANTS DES DROITS DE L'HOMME DU SUD-KIVU

Pendant les trois premiers mois de l'agression au Sud-Kivu, diverses tentatives d'enlevement et/ou d'assassinat ont ete effectuees contre plusieurs dirigeants de mouvements d'opinion et animateurs des organisations associatives du Sud-Kivu. La plupart de ces rescapes/animateurs se trouvent aujourd'hui en exil et les autres vivent en clandestinite dissemines dans les montagnes du Kivu. Ici, nous allons essayer de donner brievement la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui plusieurs activistes des droits de l'homme, animateurs des mouvements associatifs et animateurs de l'AFDL/Sud-Kivu, principaux ‘faiseurs d'opinion' du Sud-Kivu :

1. Ir. Joseph Muyengo Kyalangilwa, President de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite.

2. C.T. Gervais Chirhalwirhwa Nkunzimwami, President de l'Union des Ecrivains du Sud-Kivu et vice-President de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite.

3. Didace Kaningini Kyoto, representant des associations a interets economiques au sein de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite.

4. Monsieur Jolly Biaya Thizaza et Monsieur Bruno Bahati Barhaliburu, representants des associations de defense des droits de l'homme, d'education a la democratie et a la paix au sein de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite dans les montagnes du Sud-Kivu.

5. Monsieur Emmanuel Rugarabura Ndulo, President du Collectif des ONG pour un developpement autogene ‘Coda / Sud-Kivu' et representant des ONG du Sud-Kivu au sein de la Societe Civile du Sud-Kivu/aujourd'hui en clandestinite dans les montagnes du Sud-Kivu.

6. Monsieur Thaddee Hyawe Hinyi Balundi, representant des ONG du Sud-Kivu dans la Societe Civile/Sud-Kivu/aujourd'hui en clandestinite.

7. Alain Mazambi Walandja, animateur economique du COJESKI et Fernandez Murhola Muhigirwa, representants des mouvements de jeunesse et conseiller de surveillance de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite.

8. Madame Deodate Chishibanji et Madame Noelle Mwavita Rugenge representantes des organisations feminines du Sud-Kivu au sein de la Societe Civile du Sud-Kivu/en clandestinite.

9.Monsieur Partiel Musimwa Bisharwa, President du Conseil Regional des ONG du Sud-Kivu ‘CRONGD/Sud-Kivu' /aujourd'hui en exil.

10.Monsieur Emmanuel Bisimwa Mulashe, President de la Federation des Initiati ves Locales et Associations de Developpement Regional ‘FILADER/Sud-Kivu'/aujourd'hui en exil.

11. Pasteur Emmanuel Bujiri Babunga, Secretaire Executif de l'ONG Heritiers de la Justice/aujourd'hui en exil.

12. Monsieur Jean-Bosco Bahati Machumu, animateur de l'ONG Heritiers de la Justice/aujourd'hui en exil.

13.Monsieur Didi Mwawati Bulambo, Secretaire General du Collectif d'Actions pour la Defense des Droits de l'Homme ‘CADDHOM/Mwenga' et Secretaire General du Collectif des Organisations et Associations des Jeunes du Sud-Kivu ‘COJESKI'/aujourd'hui en exil.

14. Dieudonne Mushagalusa Cirhuza, Coordonnateur du Collectif des Organisations et Associations des jeunes du Sud-Kivu "COJESKI"/aujourd'hui en exil.

15. Monsieur Willy Tshitende Wa Mpinda, Vice-Coordonnateur du COJESKI aujourd'hui en exil.

16. Monsieur Henri de Paul Igwabi, Animateur provincial de la Commission Economique du COJESKI/ en exil.

17. Monsieur Christian Bulambo Wandila, Animateur Provincial de la Commission Sociale du COJESKI/en clandestinite dans l'exil.

18. Monsieur Marcel Kamba Nyunyu, Animateur Provincial de la Commission d'Ethique du COJESKI/aujourd'hui en clandestinite dans l'exil.

19. Monsieur Ernest Mpararo, Animateur charge des Programmes au sein de l'ONG Comite d'Action pour le Developpement Integral ‘CADI'/Uvira/aujourd'hui en exil depuis aout 1998.

20. Monsieur Deo Mubalama, President Provincial de l'AFDL/Sud-Kivu/aujourd'hui en clandestinite.

21. Monsieur Andre Kazoni, Vice-President de l'AFDL/Sud-Kivu/aujourd'hui en exil a Nairobi.

22. Monsieur Faustin Mbilizi, Secretaire Executif de l'AFDL/Sud-Kivu/aujourd'hui en clandestinite.

23. Monsieur Bienvenu Kasole Mukubagire, Membre de la Commission Sociale du COJESKI/aujourd'hui en exil.

24. Monsieur Christophe Bintu Musharhamina, Animateur du Mouvement Missionnaire ‘Jeunesse du Monde'/aujourdÆhui en clandestinite.

25. Monsieur Emmanuel Kabungulu Ombeni, Coordonnateur de l'Association ‘Jeunes Volontaires pour le Progres des Territoires de Mwenga, Fizi et Shabunda'/aujourd'hui en clandestinite.

26. Prof. Jean-Charles Magabe Na Kihumba, ex-Gouverneur de Province du Sud-Kivu/aujourd'hui en exil.

27. Mwami Kabare Rugemanizi II, chef de la Collectivite-Chefferie de Kabare/aujourd'hui en clandestinite et/ou en exil.

28. Mwami Ndatabaye Weza III, Chef de la Collectivite-Chefferie de Ngweshe/ aujourd'hui en clandestinite.

29. Mwami d'Uvira/aujourd'hui en exil.

30. Monsieur Jules Nteba et Madame Jeje, Coordinateur et Coordinatrice Adjointe de l'ONG ‘Elimu d'Uvira'/pour le moment en exil.

31. Monsieur Swedi Elongo, Coordonnateur de l'ONG CADIC-Uvira/pour le moment en exil.

32. Monsieur Panda, Secretaire Executif de l'ONG ‘Afya Yetu' de Fizi/pour le moment en exil.

33. Monsieur Mulala, Directeur de l'ONG ‘SOCODEFI' de Kazimia/Fizi/pour le moment en exil.

34. Mwami Nakaziba Chimanye, de la Collectivite-Chefferie de Kaziba/pour le moment en clandestinite.

35. Mwami Nanindja, Chef de Collectivite-Chefferie de Nindja/pour le moment en clandestinite.

36. Mwami Claude Musikami de Bunyakiri/pour le moment en clandestinite.

37. Mwami Rubenga, Chef de Collectivite-Chefferie d'Idjwi/Nord :en clandestinite.

38. Mwami Kalenga de Mwenga/en clandestinite. Durant l'operation de recherche des May May du 1/9/1998, les personnes ci-apres ont ete menacees de mort :

-Namwira Ntonde de Nguba-Bukavu donnera 3.000 USD, une radio cassette et des biens d'une valeur de 1.500 USD pour sauver sa vie ;

-Bulambo Etienne du marche de Nguba, menace vers 21H.00 a son domicile, donnera 3.000 USD, un poste televiseur en couleur avec magnetoscope.

-Lumeya Fidele de Nguba donnera son vehicule Pajero pour sauver sa vie en exil.

-Munganga de Nyawera donnera 3.000 USD et des biens d'une valeur de 6.000 USD.

-Mukereji communement appele ‘baba John' donnera 1.500 USD, un poste televiseur en couleur et une radio cassette.

N.B. : Cette liste n'est pas exhaustive.

-Ces faiseurs d'opinion se trouvent aujourd'hui en clandestinite ou en exil pour divers motifs. Les uns ont echappe de justesse aux tentatives d'enlevement et d'assassinat, et les autres, pour raison d'opinion et d'insecurite.

-Plusieurs operateurs economiques de la Province se trouvent egalement en exil et en clandestinite.

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KHADHORMEDIA 25.07.2009 0 16667
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