Alors que les Ivoiriens de France soutenant Gbagbo ont manifesté leur désapprobation pour la seconde fois, lundi soir, deux d'entre-eux s'expriment sur un conflit encore loin de l'apaisement
“Si on tue Gbagbo, il sera plus célèbre que Jésus-Christ.” Marie-Claire Tébi, une Franco-Ivoirienne installée en France depuis trente ans, annonce la couleur. “La réconciliation nationale est impossible, assure-t-elle. Si Alassane Ouattara devient président, le pays sera plongé dans un bain de sang pendant les dix prochaines années.” Des propos inquiétants qu'elle n'est pourtant pas la seule à assumer. “La France bombarde des civils, il faut se mobiliser.” Tel était le mot d'ordre du rassemblement, dans la nuit de lundi à mardi à Paris, lors duquel 200 Ivoiriens sont venus protester contre les frappes de la France et de l’ONU. Charles Lobé était parmi eux. “Je soutiens Laurent Gbagbo, c'est lui qui incarne le pays, éructe-t-il. Alassane Ouattara vient du Burkina.”
Sa sœur, Marie-Claire Tébi, résume de façon plus modérée : “Les Ivoiriens ne veulent pas de Ouattara.” Pourtant, lors du second tour de la présidentielle, celui-ci a obtenu la majorité absolue. Un vote certifié par l'ONU, mais, à l'image de son favori, la Franco-Ivoirienne conteste les résultats. “Aucun Ivoirien de France n'a pu voter, affirme-t-elle. Les urnes ont été détruites.” Charles Lobé, dont le cousin, bouclier humain de Gbagbo, serait décédé à la suite de frappes françaises, est très remonté : “C'est la France qui a armé les rebelles (les Forces démocratiques de Ouattara, ndlr), et maintenant elle bombarde le peuple, s'énerve-t-il. Il y a des gens qui sont prêts à mourir ici. La France devrait faire attention, un attentat est vite arrivé.”
Source : Metro France