A l'appui de ces déclarations, Amnesty International, rapportent des témoignages d'habitants terrorrisés et de meurtres dans le pays.
Selon ces témoignages, à Abidjan et dans l'ouest du pays, des civils considérés comme des partisans de Gbagbo ont été victimes d'attaques de la part d'homme décrits comme des pro-Ouattara.
"M.Ouattara doit rétablir la loi et l'ordre en donnant des instructions strictes à toutes ses forces afin qu'elles respectent les droits humains", a dit Véronique Aubert, directrice adjointe du Programme Afrique d'Amnesty International
Un témoin a raconté à Amnesty International "comment un policier, appartenant à la même ethnie que Laurent Gbagbo, avait été appréhendé ce matin (...) à son domicile et abattu à bout portant sous ses yeux".
"Des dizaines de jeunes gens se cachent actuellement à Abidjan par crainte d'être tués. Dans l'ouest du pays, des personnes soupçonnées d'être des partisans de Gbagbo sont également terrifiées. Beaucoup se trouvent toujours en brousse après que leurs villages aient été brûlés et ces populations doivent être protégées", a dit Véronique Aubert.
Le village de Zikisso, à 300 km à l'ouest d'Abidjan, a été "attaqué à plusieurs reprises et notamment dimanche dernier par des forces armées qui soutiendraient le président Alassane Ouattara" et qui "ont enlevé" le chef de ce village, selon l'organisation non gouvernementale.
Autre point de tension, la mission catholique de Duékoué (ouest) où l'on assiste à la détérioration des conditions humanitaires, selon l'ONG. " 27 500 personnes" y " ont trouvé refuge après que des centaines de personnes ont été tuées ces dernières semaines en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs convictions politiques présumées".
"Ces personnes ont besoin d'un abri adéquat et de protection de la part de la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci)", a affirmé Mme Aubert.
Amnesty International demande également "à ce que Laurent Gbagbo, sa famille et ses partisans, qui sont détenus à Abidjan, soient traités conformément aux procédures prévues par la loi".
Source : France 2