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Jacques Delors : "L'euro et l'Europe sont au bord du gouffre"


LEMONDE.FR | 18.08.11 | 11h54   •  Mis à jour le 18.08.11 | 12h03



L'ancien président de la Commission européenne, Jacques Delors, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le 30 novembre 2009.AFP/JOHN THYS



Jacques Delors, 86 ans, dresse une analyse pessimiste de la situation européenne. Ce jeudi 18 août, l'ancien président de la Commission européenne a estimé, dans un entretien publié conjointement par le journal belge Le Soir et le quotidien suisse Le Temps (article payant), que l'euro et l'Union européenne étaient proches de la chute.

Situation actuelle de l'Euro

"Ouvrons les yeux : l'euro et l'Europe sont au bord du gouffre. Et pour ne pas tomber, le choix me paraît simple: soit les Etats membres acceptent la coopération économique renforcée que j'ai toujours réclamée, soit ils transfèrent des pouvoirs supplémentaires à l'Union", a affirmé M. Delors.

"LES DIRIGEANTS SONT PASSÉS À CÔTÉ DES RÉALITÉS"

Président de la Commission européenne entre 1985 et 1994, Jacques Delors en profite pour égratigner les dirigeants européens, qu'il juge trop timides. Au premier rang de ceux-ci : le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel. Selon lui, le sommet franco-allemand de mardi, en l'état, "ne servira à rien". Il se montre tout aussi critique sur la proposition de créer un ministre des finances de la zone euro, en qualifiant ce projet de "gadget farfelu".

M. Delors plaide notamment pour une mutualisation partielle de la dette des Etats "jusqu'à hauteur de 60 % de leur PIB". "La mutualisation partielle des dettes, c'est la pompe pour éteindre le feu et redonner un sens à la coopération communautaire. Les Etats membres, simultanément, doivent lever leurs dernières objections aux six projets de directives sur la gouvernance économique, dont le Parlement européen a logiquement durci le contenu pour rendre plus automatique les sanctions en cas de dérapage budgétaire", a-t-il précisé.

"J'ai toujours dit que le succès de l'Europe, sur le plan économique, repose sur un triangle : la compétition qui stimule, la coopération qui renforce et la solidarité qui unit. Il faut passer à l'acte. Car si on ne le fait pas, les marchés continueront de douter", a-t-il mis en garde.

"Depuis le début de la crise, les dirigeants européens sont passés à côté des réalités. Comment peuvent-ils penser que les marchés vont croire aux promesses du sommet de la zone euro, le 21 juillet, s'il faut attendre la fin septembre pour les transformer en actes ?" a-t-il ajouté.

En janvier 2011, M. Delors avait déjà regretté que les chefs d'Etat et de gouvernement européens actuels manquent de vision et soient davantage pompiers qu'architectes. C'était à l'occasion d'une conférence à Berlin sur l'avenir de l'Europe, organisée par le groupe des Verts allemands au Parlement européen.

zapayoro 18.08.2011 0 2740
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