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Nigeria : les législatives secouées par plusieurs attentats

Le scrutin des législatives au Nigéria, déja reporté deux fois, s'est ouvert samedi dans un climat délétère. En moins de vingt-quatre heures, pas moins de trois attentats ont eu lieu dans des centres électoraux.

Un attentat à la bombe a été commis samedi soir contre un centre électoral du nord-est du pays, la troisième attaque de ce genre en 24 heures, a annoncé un responsable nigérian. Plus tôt dans la journée, une explosion dans un bureau de vote à Maiduguri dans le Nord-Est du pays avait fait plusieurs blessés. Et vendredi, une bombe avait déja explosé dans un bureau de vote près d'Abuja au centre du pays faisant 13 morts et 38 blessés. Le vote dans cette circonscription a été reporté.

Le bilan de l'explosion de Maiduguri n'a pas encore été précisé. Le président Goodluck Jonathan, candidat à la présidentielle, a dénoncé un "attentat à la bombe haineux" et ordonné le renforcement de la sécurité dans les locaux de la Commission électorale à travers le pays.

Ce vote marque le début d'un marathon électoral qui doit se poursuivre avec la présidentielle le 16 avril. Les bureaux de vote ont ouvert dans certaines régions à l'heure prévue à 08H00 locales (07H00 GMT) mais d'autres n'ont pu commencer à l'heure, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon Attahiru Jega, le responsable des élections, la participation pourrait se situer entre 75 et 85 % mais aucune évaluation officielle n'était encore disponible.

Double report des scrutins

Ces élections qui se déroulent dans la quasi-totalité des circonscriptions du pays, avaient été reportées samedi dernier au 4 avril puis au 9 avril, en raison de l'absence de matériel électoral et de personnel dans un grand nombre de bureaux de vote. "Je pense qu'aujourd'hui, ce sera différent. (La Commission électorale) est prête", a déclaré Fatai Awofolaju, un responsable des élections à Lagos.

A Lagos, la capitale économique, à Abuja, la capitale administrative et à Kano (nord), deuxième ville du pays, les bureaux ont ouvert à 8H00 ou peu après. Dans l'Etat de Bayelsa d'où est originaire le président Goodluck Jonathan, ils ont ouvert avec 90 minutes de retard. Avant de voter, le président a dénoncé des "éléments anti-sociaux qui veulent faire échouer le processus de vote, ils n'y arriveront pas".

Ce scrutin qui devrait permettre de tester la capacité du pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants à organiser des élections libres. Un responsable du parti au pouvoir a été tué dans l'Etat de Borno par un tireur non identifié, a-t-on appris de sources policières. Plusieurs incidents ont également été signalés dans le Delta du Niger, où des incidents électoraux et des violences se sont souvent produits dans le passé. Dans l'Etat de Bayelsa le matériel de vote a été volé.

Déjà 85 morts depuis novembre

Des hommes armés ont aussi attaqué vendredi à Shani, dans l'Etat de Borno dans le nord-est du pays, un poste de police où des agents électoraux étaient en charge de la surveillance du matériel électoral, tuant quatre personnes. Les précédents scrutins au Nigeria ont été émaillés de fraudes et de violences. Depuis Novembre, l'ONG Human Rights Watch a comptabilisé déjà 85 morts dans des violences pré-électorales.

Les frontières ont été fermées, des restrictions à la circulation des véhicules ont été imposées et des soldats patrouillaient dans les points stratégiques. Les reports successifs ne semblent pas avoir réduit la participation et l'impact des attentats était difficile à mesurer. "Ils essaient de nous faire peur mais ça ne prend pas", a réagi le responsable d'un autre bureau. "Le Nigeria ne peut être transformé en un nouvel Afghanistan ou Irak", a déclaré Nnamdi Ekweogu.

Dans un peu plus de 10% des circonscriptions où les bulletins de vote n'ont pas pu être imprimés à temps, les législatives se dérouleront le 26 avril, date des élections des gouverneurs et des assemblées des 36 Etats de la fédération. Ce report concerne 15 circonscriptions sénatoriales sur 109, et 48 circonscriptions sur les 360 qui élisent des députés à la Chambre des représentants.

"Plusieurs pays en Afrique ont pu tenir avec succès des élections, et si nous n'y parvenons pas, nous ne pourrons ni prétendre à un rôle de leader ni rappeler à l'ordre quiconque en cas de manquement", a déclaré jeudi le président Jonathan à une délégation du National Democratic Institute (NDI), basé à Washington, qui soutient les institutions et les pratiques démocratiques à travers le monde. L'ONG a envoyé au Nigeria plus de 50 observateurs de plus de 23 pays, qui collaborent avec 1.700 observateurs nigérians.

Source : Jeune Afrique & Afrik53

medias 11.04.2011 0 2100
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11.04.2011 (4764 days ago)
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