ELECTION PRESIDENTIELLE CÔTE D'IVOIRE (2° Tour)
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Par Frédéric Couteau, Rfi Mardi 30 nov. 2010
Qui de Gbagbo ou Ouattara va remporter la présidentielle ? « Les Ivoiriens retiennent encore leur souffle, constate le quotidien L’Inter . L’attente des résultats (…) devient longue pour la population. Les actes de violences enregistrés çà et là ont engendré une ambiance de psychose. Les Ivoiriens redoutent une escalade entre partisans des deux camps opposés, poursuit L’Inter, (…) malgré l’engagement commun des candidats à accepter le verdict des urnes attendu. C’est une vérité de Lapalisse, aucun camp n’est prêt à accepter la défaite. Et chacun semble avoir préparé un plan B machiavélique pour contrer l’adversaire au cas où il serait proclamé victorieux. »
Et le quotidien abidjanais de s’interroger : « la Côte d’Ivoire peut-elle retrouver son unité à l’issue de ce scrutin ? Bien malin qui pourra le dire, à quelques heures du verdict des urnes. Lequel risque de laisser encore des plaies à ce pays déjà meurtri. La solution, affirme L’Inter, est entre les mains de la CEI et du Conseil constitutionnel dont la vigilance et la droiture seules pourront éviter à la Côte d’Ivoire de sombrer à nouveau. »L’Intelligent , autre quotidien ivoirien, se montre un peu plus optimiste. Pour lui, les deux candidats sont prêts à accepter le verdict des urnes : « les rumeurs et soupçons d’auto proclamation de l’un et l’autre candidat sont non fondés, affirme-t-il. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara s’en tiennent à l’engagement qu’ils ont pris chacun de respecter les résultats et surtout de suivre les voies normales de recours, en dehors de toute violence. Toujours est-il que cette bonne disposition n’empêche pas la rumeur de sévir comme lors du premier tour », constate L’Intelligent. L’Intelligent qui s’inquiète d’un possible regain de violence. Violence qui devra « être circonscrite au plus vite, affirme-t-il. Au risque d’entamer le scrutin et invalider les résultats des zones concernées. Souhaitons tout simplement que la sagesse habite les uns et les autres pour éviter que le Président élu n’enjambe le sang et le corps de ses concitoyens pour s’installer au palais. »
La comparaison avec la présidentielle en Guinée
Même attente fiévreuse pour les journaux de la sous-région… « Le second tour de l’élection présidentielle ivoirienne n’a pas encore livré ses résultats, constate Le Quotidien au Sénégal. Laurent Gbagbo, le président sortant, et son rival Alassane Ouattara doivent garder leur mal en patience avant de connaître le verdict sorti des urnes. Aucune tendance ne s’est encore dégagée dans la soirée de lundi. Les Ivoiriens vont donc attendre ce mardi avant d’avoir une idée de celui qui va diriger leur pays pour les 5 prochaines années. »
Liberté au Togo s’inquiète : « il n’y a pas d’illusion à se faire au sujet de la présidentielle de Côte d’Ivoire. Par rapport à la guinéenne, elle représente l’élection africaine de l’année au plus fort potentiel de risque de dérapages et de violences. Pour un oui ou un non, elle peut faire basculer une fois de plus le pays dans un cycle de violences inouïes. (…) Même le jour du scrutin, des affrontements ont eu lieu ayant entraîné mort d’hommes. Qu’en sera-t-il à la publication des résultats et en cas de contestation ? », s’interroge le quotidien togolais.
Le site d’informations Guinée Conakry Infos fait le parallèle également avec la présidentielle guinéenne : « il suffit de voir entre les lignes pour se convaincre petit-à-petit que la voisine Côte d'Ivoire est peut-être en train d’emprunter la voie dont la Guinée peine actuellement à se départir, affirme Guinée Conakry Infos. A ce rythme, il ne serait nullement étonnant qu’à l'annonce des résultats, le perdant ne veuille pas reconnaître les résultats même provisoires. Là aussi, le scénario serait inspiré de la Guinée. Il ne restera alors que ce qu’on ne souhaite guère à ce pays frère, déplore le site d’information guinéen, l’explosion de violences, qui a endeuillé et appauvri des Guinéens, dans le sillage de la proclamation des résultats provisoires. Similitude que les Ivoiriens devraient s’efforcer d’éviter à leur pays, qui n’en a nullement besoin, après une crise qui dure depuis plus de dix ans. »
Un goût d’inachevé ?
Analyse et interrogations similaires pour L’Observateur au Burkina : « conformément à ce que les deux adversaires ont promis jeudi, lors leur mémorable face-à-face (télévisé), le perdant va-t-il reconnaître courageusement et sans équivoque sa défaite et appeler de ce fait ses militants au calme et à la retenue ? On ne peut s’empêcher de se poser cette question, dans la mesure où, hier déjà, les deux camps se rejetaient mutuellement la responsabilité des violences et des irrégularités présumées (…). Une telle fébrilité, ajoutée au durcissement de ton de l’entre-deux-tours, cache-t-elle un manque de sérénité, pour ne pas dire la fin des haricots ? », se demande encore le quotidien burkinabé.
Enfin cette conclusion, guère encourageante, du quotidien le Pays , toujours au Burkina : « dans ce climat de violences et de suspicion généralisée, quel que soit le candidat déclaré vainqueur, ce scrutin qui avait fait rêver, surtout avec le calme et l’engouement observés au premier tour, aura un goût d’inachevé. Pis, le pays sera difficile à gouverner en ce sens que la légitimité de l’élu sera, d’une manière ou d’une autre, contestée par le camp d’en face. En un mot comme en mille, on aura une sortie de crise qui n’en sera pas vraiment une, s’exclame Le Pays. Les clivages communautaires restent tenaces en Côte d’Ivoire. (…) A l’issue de ce scrutin devant sceller la fin de la crise dans leur pays, les Ivoiriens se regardent, une fois de plus, en chiens de faïence. Pourvu qu’ils nous surprennent agréablement. »
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30.11.2010 |
Date start | 28.11.2010 08:00 |
Date end | 28.11.2010 17:00 |
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