Au lendemain de leur élimination face à la
France, les joueurs irlandais crient au scandale, soutenus par une
presse qui pointe du doigt «le tricheur» Thierry Henry.
Seul Giovanni Trapattoni a fait preuve d' «Je suis triste. Ce n'est pas facile. Nous parlons
beaucoup, beaucoup de fair-play. C'est important pour la vie. Je suis
triste pour mon équipe, pour le public irlandais. L'arbitre a eu
une hésitation. Il a demandé à son assistant. Il
aurait dû demander son avis à Thierry Henry, ce qu'il n'a
pas fait. S'il lui avait demandé, je suis sûr que Thierry
Henry aurait dit "Oui, j'ai fait main".C'est juste une question de
fair-play. La France a bien joué à Dublin, mais sur
l'ensemble des matches, on mérite peut-être de se
qualifier. Je suis heureux pour la France, je leur souhaite le meilleur
en Afrique du Sud.» La réaction pleine de classe de
Giovanni Trapattoni quelques instants après le nul (1-1)
synonyme d'élimination face à la France tranche avec la
colère qui anime l’Irlande depuis mercredi soir. Robbie Keane accuse La presse crie au scandale Inconsolable et criant à l’injustice dans cet article de Cirain Byrne dans The Independent, synthèse de toutes les émotions aperçues depuis minuit mercredi : «Nous avons joué comme des Lions mais l’Afrique du
Sud se privera d’un sacré invité. Brave, brave,
magnifique Irlande. Comme des Lions ils ont tenu debout et grâce
à Dieu, ont fourni tout ce qu’on pouvait attendre
d’eux. Mais à la fin, au bout de 120 minutes
épiques, que pouvaient-ils faire ? Trompés par la FIFA
qui a modifié les règles pour faciliter la qualification
(NDLR : en référence au système de tête de
série qui a protégé la France), les Irlandais ont
ensuite été escroqués par un but qui
n’aurait jamais dû être.» Source : Sport24
A quelques mètres du sélectionneur italien, Kevin Doyle n’a pas affiché le même flegme. «Je
suis sûr que si nous avions marqué de cette
manière, les arbitres auraient refusé le but. C’est
difficile. Nous jouons à Paris devant la foule française,
le président de l’UEFA était présent,
c’était dur pour nous de nous qualifier…» Une analyse partagée par Richard Dunne : «La
FIFA doit être contente. Une fois encore les décisions
importants ont été en faveur des grosses
équipe». Robbie Keane est de loin le plus remonté des joueurs du Trèfle : «La
main était tellement évidente. (…) Probablement
qu’ils doivent tous applaudir des deux mains… Platini et
Blatter, entrain de s’appeler, ils doivent tous les deux savourer
ce résultat.»
Du côté de la presse irlandaise, l’amertume s’affiche logiquement en Une des journaux. «La main de Dieu. Le tricheur Henry imite Maradona», titre The Sun alors que The Mirror n’hésite pas à qualifier le Barcelonais de «voleur». «Henry a dépouillé l’Irlande de son rêve de Coupe du Monde», annonce le Belfast Telegraph qui regrette la «main de grenouille.» L’attaquant barcelonais truste toutes les manchettes des éditions du jour, y compris celle de l’Irish News : «Henry prend la main.» Mais après la colère vient le temps de la tristesse d’une «Irlande inconsolable» pour l’Irish Times.