"¡El que no salta, no va al Mundial!" ("Qui ne saute pas ne va pas au Mondial !"), hurlent les joueurs uruguayens en tombant dans les bras les uns des autres et en sautant sur place. Le Costa Rica a été coriace, la victoire n'est pas au rendez-vous mais qu'importe : la Celeste sera bien présente à la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010.
"Ces qualifications auront été difficiles jusqu'au bout", commente Oscar Tabárez, sélectionneur de la dernière équipe à valider son billet pour l'Afrique du Sud. Déjà barragiste pour les éditions de 2002 et 2006 de l'épreuve, la première fois avec succès mais pas la deuxième, l'Uruguay est donc coutumier du fait.
"Le Costa Rica a très bien joué et était à un but de se qualifier. Finalement, c'est nous qui passons et c'est heureux. Le plus important est d'avoir réussi à atteindre l'objectif que nous nous étions fixé au début de ces qualifications. Maintenant, nous allons avoir le temps de travailler pour améliorer ce qui doit l'être. La manière importe peu. La seule chose qui compte est de faire partie des 32 équipes qui seront présentes à la Coupe du Monde", ajoute le technicien, qui avait déjà dirigé la Celeste à Italie 1990.
Non loin de là, cris et larmes cohabitent joyeusement chez les supporters présents au Centenario. Diego Forlán, l'un des trois rescapés de la campagne uruguayenne à Corée/Japon 2002, fait lui aussi la fête et lance : "Nous avons souffert, mais la joie est immense. Nous avons eu du mal à concrétiser et à garder la tête froide dans les moments-clés. Mais nous y sommes. J'ai rêvé de ce moment. Maintenant, je veux savourer".
Rien de plus beau
Les deux autres larrons présents en Extrême-Orient en 2002 sont Diego Pérez et Sebastián Abreu alias El Loco qui, une fois de plus, a sauvé l'Uruguay. Abreu a logiquement
été l'un des joueurs uruguayens les plus
ovationnés, mercredi soir à Montevideo. Entré
à la 65ème minute de jeu en lieu et place de Luis
Suárez, l'infatigable buteur de la Celeste a mis cinq
minutes à trouver ses marques… et le chemin des filets.
Son but de la tête est tout simplement celui de la qualification
de son pays pour l'Afrique du Sud.
"C'est la plus belle chose qui puisse m'arriver, pour mon pays, pour mon peuple, pour tout l'Uruguay. Maintenant, je peux mourir tranquille", commente Abreu juste après le coup de sifflet final. "Le but ? C'est une bénédiction du Seigneur, ça n'a pas de prix", ajoute-t-il. Il tient un petit caméscope dans sa main droite. "Demain matin, mes enfants verront ce qu'a fait leur père la veille. Quand ils auront sept ans, ils se rendront compte que papa a été beaucoup applaudi ce soir-là", poursuit-il en rigolant.
Avant de reprendre son sérieux : "Cette qualification, nous sommes allés la chercher, nous l'avons voulue. Notre but au Costa Rica nous a permis d'être maîtres de la situation, même si nous avons un peu souffert en fin de match. C'était notre destin, mais la fête n'en sera que plus belle !"
Deuxième buteur de l'équipe avec cinq réalisations, El Loco espère vivre des joies similaires à celles de ce mercredi soir dans un avenir proche, plus précisément en juin prochain. "L'esprit du football uruguayen se transmet de génération en génération, depuis que nous avons été champions d'Amérique, champions olympiques et champions du monde. Je ne sais pas si nous ferons aussi bien que nos illustres prédécesseurs, mais ce qui est sûr, c'est que nous venons de donner du bonheur à tous ces gens", explique-t-il.
Sera-t-il de l'aventure en Afrique du Sud ? "J'espère bien, oui. Maintenant plus que jamais, je vais tout faire pour être prêt au bon moment et faire partie du groupe pour la Coupe du Monde. Il n'y a rien de plus beau que de défendre ce maillot".
Les lumières du Centenario s'éteignent peu à peu, tandis qu'Abreu s'éloigne dans le tunnel en compagnie d'autres membres de la délégation. Dans les rues, la fête commence. Les Uruguayens sautent car une fois de plus, ils iront à la Coupe du Monde de la FIFA.
Source : FIFA
