La qualification surprise de la Slovénie aux dépens des
favoris russes pour le Mondial-2010 en Afrique du Sud mercredi soir est
le triomphe de l'insolence pour une équipe qui, sans pression, a
déjoué le Personne ne les attendait là. Qui aurait
donné une chance aux Slovènes lors du tirage au sort des
éliminatoire du Mondial? Opposés dans le groupe 3
à la République tchèque et à la Pologne,
revenant de l'Euro-2008, ils disputaient à ce moment-là
le statut d'outsider parfait aux Slovaques, qui ont finalement
terminé en tête de groupe. Barragistes
surprises, les hommes de Matjaz Kek, sans grande vedette, ont
validé leur billet "à l'abnégation". Le but
à l'extérieur inscrit dans les dernières minutes
lors de la défaite à Moscou (1-2) le 14 novembre, a fait
trébucher la "Sbornaja", défaite 1-0 à Maribor
mercredi, alors qu'elle est pourtant entraînée par l'un
des meilleurs techniciens au monde, le Néerlandais Guus Hiddink. "Malgré
le manque d'expérience et un réservoir faible de jeunes
joueurs, l'équipe de Slovénie a compris les règles
du football moderne. Elle a réussi à se convaincre
qu'elle ne devait avoir peur d'aucun adversaire", analysait jeudi Joze
Okorn, journaliste du quotidien Dnevnik. "Cet été sera slovène" Cette qualification vient
récompenser le travail de Matjaz Kek qui avait repris la
sélection au plus bas en janvier 2007 et l'a conduite à
sa 3e participation à une phase finale, après l'Euro-2000
et le Mondial-2002. C'est à
l'occasion de ces tournois que la Slovénie, indépendante
seulement depuis 1991 et qui ne compte que deux millions d'habitants
face aux 150 millions de Russes, a commencé à faire
parler d'elle sous la houlette de l'ancien milieu de la Sampdoria de
Gênes Srecko Katanec, aujourd'hui aux commandes des Emirats
Arabes Unis. Prometteuse en Belgique et aux Pays-Bas en 2000 (2 nuls,
une défaite), la Slovénie avait été
balayée en Corée du Sud et au Japon (Mondial-2002) avec
trois défaites en autant de matches de poule. Elle
sera en Afrique du Sud à la recherche de son premier
succès. Et elle partira avec des chaussures propres:
après la victoire de Maribor, le Premier ministre, Borut Pahor,
fidèle à sa promesse, est allé dans les vestiaires
brosser les crampons de toute l'équipe. Les
éditorialistes de la presse sportive promettent
déjà un destin fabuleux à ces
irrévérencieux footballeurs: "Le Brésil ?
l'Espagne ? l'Argentine ? Cet été sera slovène !" Source : FIFA
La
Slovénie l'avait prouvé dès les
éliminatoires en s'arrogeant le titre de 2e meilleure
défense (4 buts encaissés) de la zone Europe
derrière les Pays-Bas, avec un effectif dont le joueur le plus
capé, le capitaine Robert Koren, totalise 44 sélections.
Et encore, la Slovénie a disputé deux matches de plus que
les Oranje!