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Paris prêt à débloquer 280 millions d'euros pour l'aide au Mali

PARIS (Reuters) - La France devrait participer à hauteur de 280 millions d'euros à l'aide au Mali lors de la conférence des bailleurs internationaux organisée mercredi à Bruxelles, où près de 80 pays seront représentés.

Le Mali évalue à près de deux milliards d'euros le montant nécessaire pour reconstruire le pays, où une action armée a été lancée en janvier avec l'aide de la France pour chasser les rebelles islamistes qui occupaient le nord du pays.

Dans un document rédigé pour la conférence, le gouvernement malien déclare ne pouvoir financer qu'un peu plus de la moitié d'un plan de 4,34 milliards d'euros pour cette année et l'année prochaine, évaluant à 1,96 milliard l'aide nécessaire.

"La France aura un engagement d'à peu près 280 millions d'euros", a-t-on appris mardi de source diplomatique française.

Une dizaine de chefs d'Etat sont attendus à la conférence de Bruxelles, co-présidée par les présidents français et malien, François Hollande et Dioncounda Traoré, et par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Débloqué pour deux ans, l'argent devrait notamment servir à financer des programmes d'éducation, de santé, des infrastructures et des projets de lutte contre la corruption.

Pour Mariétou Diaby, de l'organisation humanitaire Oxfam au Mali, l'attention de la communauté internationale ne doit pas se limiter à des questions de sécurité et de terrorisme.

"Les donateurs doivent retenir des leçons de crises comme l'Afghanistan et la Somalie", déclare-t-elle dans un communiqué. "Ils doivent jeter les bases d'une prospérité véritable au Mali. Sinon, ils n'auront fait que la moitié du travail".

Une partie de la population malienne souffre de problèmes d'approvisionnement en nourriture. Les combats ont entraîné le déplacement d'environ 467.000 personnes, soit le tiers des habitants du nord du pays.

Le plan préparatoire à la conférence de Bruxelles fixe 12 priorités pour le pays, dont le maintien de la paix et l'organisation d'élections crédibles.

SCRUTIN FIN JUILLET ?

Les autorités maliennes, soutenues par Paris et des capitales africaines, espèrent être en mesure d'organiser fin juillet une élection présidentielle.

"On est en train de gagner la guerre, maintenant il faut gagner la paix", déclarait lundi sur RTL le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

"Il faut du développement économique", a-t-il ajouté, soulignant que les "sommes ne seront pas débloquées s'il n'y a pas en même temps un progrès démocratique".

Selon des sources diplomatiques françaises, le vote pourrait avoir lieu le 28 juillet, avec un second tour en août.

D'ici là, la situation devra s'améliorer sur le terrain, en particulier à Kidal (Nord), tenue par les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Bamako a laissé à ces derniers jusqu'à la mi-mai pour remettre le contrôle de la localité à l'armée nationale.

De l'avis d'un diplomate français, l'idéal à Kidal serait un "redéploiement de l'administration et de l'armée malienne sans affrontement, dans le cadre de discussions".

François Hollande et son homologue du @#!*% , Mahamadou Issoufou, ont insisté la semaine dernière sur l'organisation d'un vote "sur tout le territoire malien".

"Aucune fraction du Mali ne doit être privée de la possibilité d'organiser le scrutin", a ajouté le chef de l'Etat français, qui recevra le président malien vendredi à l'Elysée.

Pour un diplomate parisien, "des élections qui ne se tiendraient pas sur l'ensemble du territoire, c'est alimenter l'idée d'une partition du territoire malien. Ce n'est pas du tout ce que nous voulons, ni les Maliens d'ailleurs".

Les participants à la conférence de Bruxelles ne devraient pas manquer d'insister sur l'importance d'une stabilité politique au Mali pour contrer la rébellion islamiste au Sahel.

Paris a commencé à réduire les effectifs de son dispositif militaire au Mali pour confier un rôle accru à la force ouest-africaine, qui devrait être intégrée à partir de juillet dans la future force de paix de l'Onu, baptisée Minusma.

Elizabeth Pineau, avec John Irish, édité par Yves Clarisse

14.05.2013
 
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