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Les prochaines élections présidentielles et législatives auront-elles seulement lieu le 28 novembre prochain comme annoncé par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? Tout est possible au regard de dernières manœuvres entreprises par les puissances néocolonialistes, mieux esclavagistes de temps modernes.

L'absence d'une réelle base sociologique et politique ainsi que l'impopularité de Joseph Kabila étant un secret de polichinelle, surtout après son divorce d'avec Vital Kamerhe (PHOTO), sur  « conseils » de ses mentors occidentaux, les bonzes du kabilsme ont entrepris des démarches visant à trouver à leur champion des alliés qui pèsent dans nombre de circonscriptions électorales en vue de lui permettre de rempiler.

A cet effet, deux alliances à première vue contre nature sont envisagées avec Vital Kamerhe et Jean Pierre Bemba Gombo. Eh oui ! Tout dépendra des engagements pris avec l'un et l'autre..
La première alliance est envisagée avec Vital Kamerhe. Au président de l'UNC, Kabila proposerait, comme en 2006, le poste de premier ministre et d'autres largesses. Mais, cette option est considérée comme difficile voire irréalisable vu la distance qu'a prise Kamerhe envers Kabila et la mouvance présidentielle (MP).

De gauche à droite: Jean-Pierre Bemba, Joseph Kabila

 

Il reste alors l'offensive de charme menée envers le sénateur et président du MLC que l'on entend flouer en lui faisant miroiter la perspective de le faire sortir de la prison et de le nommer premier ministre de Kabila. Pour cela, Bemba Gombo devra s'engager à inviter ses partisans à soutenir Joseph Kabila aux prochaines présidentielles ou à faire passer un message allant dans ce sens à travers les instances de son MLC. On précise que Kabila Kabange s'engagerait à faciliter la sortie de Bemba de la prison et surtout à nommer un premier ministre issu de rangs du MLC si l'élargissement de Bemba prendrait un certain temps à se réaliser.

Tout comme l'option d'un ticket Kabila-Kamerhe, celle qui verrait les deux challengers au deuxième tour de la présidentielle congolaise de 2006 s'embrasser sur la bouche n'est pas considérée comme réalisable même dans les rêves les plus fous quand bien rien ne peut être exclu d'emblée, la scène politique pouvant se révéler surréaliste. La politique n'est-elle pas l'art du possible jusqu'à l'absurde ?

L'autre trouvaille des néocolonialistes c'est une sainte alliance entre Léon Kengo wa Dondo et Jean-Pierre Bemba Gombo. La fibre régionale a été prise en compte pour mettre en relief ce ticket tout aussi surréaliste.

Tout comme pour Kabila, Jean-Pierre Bemba Gombo devrait donner un mot d'ordre à sa base en faveur du candidat, non encore déclaré, Kengo wa Dondo qui s'engagerait à œuvrer pour obtenir sa libération le plus rapidement possible.
Cette autre option ne relevant jusque là que du monde des idées, un autre élément est pris en compte par ceux qui veulent voir Kabila rempiler, ou à défaut s'assurer de l'élection de l'autre Outtara, le congolais. Si le 6 décembre prochain, la rue chassait Kabila après plus de dix ans au pouvoir, la transition serait dirigée par l'actuel président du Sénat qui profiterait de sa position pour se hisser «  électoralement et démocratiquement » à la tête du Congo à démocratiser avec l'appui de ses partenaires et soutiens financiers dont la France de Nicolas Paul Stéphane Sarkozy de Nagy-Bocsa.

Voilà qui explique la remise, le 4 mai courant à la résidence de l'ambassadeur de France à Kinshasa, des insignes de commandeur de la légion d'honneur à M. Léon Lobich dit Kengo wa Dondo, présenté, par son hôte, comme un homme d'Etat, homme sage que l'on consulte, homme d'Etat, homme des droits qui rappelle les règles, l'homme d'expérience qui garde la foi dans l'avenir.

Parce préparer les esprits congolais aux futures manœuvres impérialistes visant à imposer une fois de plus un pantin à la tête du Congo à démocratiser, l'ambassadeur de France a cru faire œuvre utile en mettant en exergue le « kengisme et la rigueur dans la gestion de l'Etat ». Réagissant aux éloges faites à sa personne, Kengo wa Dondo a affirmé qu'un homme d'Etat n'a pas d'état d'âme, tout comme les relations entre Etats. Rien de neuf donc sous le soleil ! Seulement voilà, Kengo a poussé le bouchon trop loin en évoquant l'opération « turquoise » comme l'illustration des relations d'amitié et de coopération entre le Congo et la France.

Or, tout le malheur qui s'abat sur l'Est de notre pays depuis 1994 est le fait de la fameuse opération turquoise qui a fait que des millions des Rwandais dont les éléments des ex-forces gouvernementales de Juvénal Habyarimana et des miliciens Interhamwe accompagnés des femmes et enfants, des chars et autres armes de guerre, des vaches et chèvres …ont traversé la frontière congolaise et occupé des pans entiers des provinces du Kivu, parfois en conquérants !
Si nombre d'entre eux ont traversé la frontière dans le sens du retour, l'opération turquoise nous a légué des Interhamwe que personne ne veut neutraliser, même pas les troupes des Nations-Unies puissamment armées et évaluées à une dizaine des milliers d'hommes.

Pendant ce temps, l'insécurité se porte à merveille comme le viol de femmes et depuis peu celui des hommes. On ne compte d'ailleurs plus les tués. A quoi cela servirait-il d'ailleurs l'impunité étant garantie à tous les seigneurs de guerre dont ceux qui disposent de l'impérium à Kinshasa et qui ont eu, à tour de rôle, à bénéficier des services des Inteehamwe ?
A Congoone, on s'est toujours étonné de voir qu'aucun gouvernement congolais n'a jamais pris la décision qui vaille la peine : celle d'inviter la France à se mouiller pour aider le Congo à éradiquer la gangrène Interhamwe et enfin sécuriser les populations de l'Est qui ne demandent qu'à vivre en paix.

Comment dès lors ne pas se poser la question de savoir si Kengo wa Dondo, qui fut premier commissaire d'Etat de Mobutu au moment de l'opération turquoise française, ne serait pas un partisan de la balkanisation de notre pays quand on sait que la présence des Interhamwe sur notre territoire national depuis bientôt 20 ans contribue à accréditer la thèse selon laquelle le Congo est si grand qu'il ne serait pas possible de le gérer à partir de Kinshasa ?
Parce que l'ambassadeur de France à Kinshasa rappelle aux ex-Zaïrois le « kengisme et la rigueur dans la gestion de l'Etat », Congoone prend la liberté de souligner que les différents plans d'ajustement structurel avec le FMI dont des mérites virtuels sont attribués à Léon Kengo wa Dondo ne furent qu'un écran de fumée, véritables magouilles qui ont conduit à un  bain de sang social au point de contraindre le maréchal Mobutu, pourtant mentor de Kengo, à déclarer sous les applaudissements nourris des militants du MPR-Parti Etat qu'on ne mange pas la rigueur.

Léon Kengo wa Dondo, ancien Premier ministre de Mobutu

 

De la rigueur dont Kengo semble fier, on a le souvenir des coupes sombres opérées dans le budget de l'Etat, singulièrement dans les dépenses sociales au point d'exacerber des stratégies de survie de la population qui s'est massivement investie dans des activités relevant de l'économie dite informelle, considérée comme le provisoire qui dure.
Comment dans ces conditions ne pas rappeler à ceux qui l'auraient déjà oublié cette déclaration cynique et sadique de Kengo wa Dondo, alors premier commissaire d'Etat, réagissant à une revendication salariale des fonctionnaires de l'Etat, qui affirmait, toute honte bue, « moi aussi je suis sous-payé » ?

Serait-ce parce qu'il est encore sous-payé comme président du Sénat que le citoyen Kengo wa Dondo a fait main basse sur 12 millions de dollars yankée, fonds de fonctionnement du Sénat ( congoone du mardi 8 février), ? Ce scandale a courageusement été dénoncé par feu le sénateur Pius Issoyongo à qui Kabila Kabange avait personnellement téléphoné l'invitant à se taire dans toutes les langues, avant d'envoyer son conseiller Augustin Katumba Mwanke motiver financièrement le sénateur très « bavard ». C'est la tolérance zéro à géométrie variable dans un pays où, aujourd'hui comme hier, la corruption et les détournements des deniers publics demeure un sport national. Quelques semaines après, le sénateur Issoyongo se taisait pour toujours. Paix à son âme !

Qu'est-ce qui se passera le 06 décembre prochain ?  Bien malin est celui qui y répondra. En attendant, les Congolais sont informés. Personne ne dira qu'il ne le savait pas !

 

Joseph ILUNGA
congoone
Cameroonvoice
10.05.2011
 
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