Le général de division Norbert Dabira ne s'attendait sûrement pas à subir ce contretemps. Dans la matinée de jeudi 22 août, alors qu'il était de passage dans la région parisienne où il possède une maison de campagne, l'officier congolais se rend à la sous-préfecture de Torcy (Seine-et-Marne) pour régulariser son titre de séjour en France. Imprudence ou certitude de la protection que lui confère son passeport diplomatique ? Toujours est-il que les policiers l'interpellent immédiatement, en vertu d'un mandat d'arrêt international délivré en 2004 dans le cadre de l'affaire des "disparus du Beach", avant de le transférer au tribunal de grande instance de Paris.
Les deux magistrats qui instruisent l'affaire étant en vacances, c'est un juge extérieur au dossier, Roger Le Loire, qui est chargé du suivi de la procédure. Sans procéder à une audition sur le fond, il décide aussitôt de mettre en examen Norbert Dabira pour crimes contre l'humanité et de le placer sous contrôle judiciaire.
Les faits reprochés au général congolais – enlèvements et disparitions systématiques, actes de torture – sont de la plus haute gravité, mais celui qui a aujourd'hui rang de ministre délégué à Brazzaville est ressorti libre du palais de justice, arguant de son innocence. Son avocate, Me Caty Richard, elle, proteste et promet de demander l'annulation de cette mise en examen devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel. "Mon client a été acquitté en 2005 lors...