OISE Les minorités visibles se lancent dans la campagne Samedi 05 Décembre 2009 L'Union pour la nouvelle France (UNF) a bien l'intention de donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Regroupant diverses associations de diversité, ce nouveau mouvement, présidé par le poète, critique de cinéma et professeur de lettres, Thierry Sinda, se présente aux régionales dans trois régions de France, dont la Picardie, non pour faire de la figuration, mais pour proposer une véritable alternative aux problèmes des cités et des quartiers difficiles « que les partis traditionnels n'ont guère su résoudre depuis ces trente dernières années ». Dans l'Oise, la liste de l'UNF sera conduite par Emmanuel Okou, président de l'ARM (Association républicaine pour la mixité) et secrétaire du mouvement en Picardie. Il sera aujourd'hui à Soissons pour la désignation du chef de file dans l'Aisne et se rendra la semaine prochaine à Amiens. Mais les listes restent ouvertes : « Nous ne sommes pas communautaristes, insiste-t-il. Nous recherchons des Français de souche ou d'origine étrangère, prenant en compte l'évolution de notre société ». Pour convaincre, l'UNF propose de « réconcilier les quartiers avec le reste de la population pour que chacun trouve sa place dans la République ». Selon Thierry Sinda, cela doit passer par le droit de vote des émigrés, la garantie de l'anonymat dans les procédures d'attribution de logements sociaux, la création de quartiers, de villes et d'écoles de la diversité ou encore la réduction de l'écart entre la métropole et l'outre-mer. « Il faut sortir les gens de l'oisiveté et du chômage endémique et de leurs conséquences, plaide Emmanuel Okou. On est fatigués d'être toujours en fin de liste. Cette fois, on ira jusqu'au bout. » Celui-ci devra néanmoins se montrer persuasif pour écarter toute suspicion de lobbying. Ses affinités avec le maire de Nogent-sur-Oise, Jean-François Dardenne, 9e sur la liste de Claude Gewerc (PS), sont connues. Contacté, le conseiller creillois Brahim Belmhand (MoDem) se dit d'ailleurs peu convaincu. « J'aime beaucoup son chapeau , mais je ne pense pas qu'il ira jusqu'au bout », commente pour sa part l'élu nogentais, Djamel Benkherouf qui hésite encore à rejoindre Maxime Gremetz. La stratégie de l'UNF reste surtout à définir. Et la campagne à financer. FRANCK BRENNER