Entre les coupures électriques et l'absence d'Internet, les Nigériens connaissent depuis plusieurs jours une vraie galère, surtout dans les zones urbaines. Certaines administrations ne travaillent plus et les petits vendeurs de produits frais s'inquiètent. D’autres s’adaptent.
« Il y a des moments où ça vient, ça dure à peine cinq minutes, ça reprend, c’est parti pour cinq heure de temps. Vous pouvez passer toute la journée sans lumière. Il faut donc suivre le cours de l’électricité et on est parfois obligé de venir travailler très tard dans la nuit », raconte Brice, commercial dans une agence de communication de Niamey.
Le Niger est dépendant à 80% du Nigeria pour son électricité. Une ville comme Niamey a besoin de 66 mégawatt : 50 sont importés du Nigeria et la Nigelec, la société nigérienne d'électricité, a bien du mal à assurer la production restante, à cause d’une gestion calamiteuse ces dernières années et des turbines désuètes et mal entretenues. La principale turbine à gaz qui alimente Niamey est ainsi en réparation depuis des mois.
Depuis des années, le Collectif de défense du droit à l'énergie (Coddae) du Niger travaille sur ces questions d'indépendance énergétique. Son président Mustafa Kadi, qui plaide pour la diversification des sources d'énergie, s'est récemment rendu au Mali voisin. « Le Mali aujourd’hui exploite le solaire et le Mali exploite aussi l’hydraulique et les centrales thermiques. Donc c’est dire qu’au Niger, il faut aujourd’hui dans les plus brefs délais commencer à réfléchir sur la diversification des sources d’énergie », explique-t-il.
Les nouvelles autorités nigériennes ont promis de faire de ce dossier une priorité dans les plus brefs délais.