En plus du renouvellement des membres de l'Assemblée nationale, les élections législatives de samedi prochain, vont fixer l'opinion sur l'image et la réputation des différentes formations politiques en compétition.
Les Béninois devraient en savoir davantage samedi prochain sur les vrais visages des principales forces politiques du pays. Les élections législatives de ce 30 avril constituent pour elle, en effet, un test de crédibilité. Les résultats issus des urnes devraient permettre de faire deux constats : une nouvelle débâcle de l'opposition ou au contraire l'échec de la mouvance présidentielle après le sacre de son leader à l'élection présidentielle du 13 mars 2011. Dans le premier cas, les récriminations de l'opposition contre l'organisation du dernier scrutin présidentiel révèleraient sa mauvaise foi et sa posture de mauvais perdant. Elle perdrait alors toute crédibilité et aurait du mal à être suivie dans ses prises de position sur l'échiquier politique national. A contrario, la mouvance présidentielle, elle, verrait son blason redoré et la réélection contestée de Boni Yayi, se trouverait davantage légitimée. Il pourrait alors poursuivre et faire son second mandat avec toute la confiance de la population béninoise. Mais l'embellie pourrait aussi changer de camp. Une victoire de l'opposition aux prochaines élections législatives, sera un argument pour ses leaders de conforter la thèse selon laquelle la présidentielle leur a été volée. Et c'est la mouvance qui viendrait alors à souffrir de crédibilité. Les lieutenants du président de la république candidats à la fonction de députés manqueraient alors d'arguments pour réfuter les soupçons de fraude dont les accuse l'opposition au lendemain de la présidentielle.
Cette lecture des résultats qui sortiront des urnes samedi exige toutefois quelques préalables. Il faut d'abord que les élections soient effectivement transparentes. Déjà, les statistiques d'avant scrutin récemment publiées par la Commission électorale nationale autonome (Céna) rassurent quelque peu à ce sujet. Ensuite, le contrôle des opérations de vote et de dépouillement, non seulement sera de proximité mais surtout devrait se renforcer par les nombreuses listes en compétition. Ces conditions réunies, il ne restera plus que le scrutin enregistre un fort taux de participation. Et la frange de la classe politique nationale, la plus représentative des Béninois, se dévoilerait.
