Benni McCarthy, plus grand buteur de
l’histoire de l’Afrique du Sud, suscite des opinions
partagées en ce moment dans son pays natal. Certains doutent que
sa convocation soit justifiée dans Quoi qu’on en
dise, même ses plus sévères détracteurs
s’accorderont sur un point. C’est incontestablement son
tempérament hors norme et son coup de patte acéré
qui ont le plus fait défaut à la sélection
sud-africaine ces derniers mois. Une sélection privée de
plan de jeu et d’identité alors qu’approche un
moment historique : celui où elle deviendra la
première équipe africaine à disputer
l’épreuve phare sur ses terres. "J’adore
jouer pour mon pays et je ne me soucie pas de ce que les gens pensent.
N’importe quel joueur serait prêt à tout pour
disputer la Coupe du Monde avec son pays et je ne fais pas exception
à la règle. J’ai encore la motivation pour
accomplir de grandes choses avec ma sélection", assure McCarthy. Le
pays organisateur a été confronté à de
nombreux points d’interrogation et a même rappelé en
urgence son ancien sélectionneur, le Brésilien Parreira,
en remplacement de son compatriote Joel Santana, remercié
à l’issue d’une série de résultats peu
probants. Le retour de l'enfant chéri L’ancien
attaquant du FC Porto a confié combien il avait
été déçu de ne pas avoir
été appelé par Santana en Coupe des
Confédérations de la FIFA, même s’il assure
ne pas avoir de rancœur. "J’étais contrarié
car c’était la première fois qu’une grande
compétition FIFA avait lieu non seulement en Afrique du Sud,
mais sur le continent africain. Mais je me suis fait une raison en
espérant avoir une deuxième chance. J’aurais
adoré représenter mon pays lors d’un tournoi de
cette envergure. Cela m’a brisé le cœur",
regrette-t-il. Suite à son
éviction de la liste définitive pour Afrique du Sud 2009,
des rumeurs ont circulé selon lesquelles McCarthy se serait
brouillé avec Santana. Mais le natif du Cap explique que le
technicien est toujours resté en contact avec lui, tombant des
nues en apprenant les allégations de la presse. "Le plus
étrange, c’est que Santana me téléphonait
régulièrement pour bavarder. C’était
peut-être parce que je parle portugais. En tout cas, il ne
m’a jamais expliqué pourquoi il m’avait
évincé", ajoute-t-il. "Je suis toujours le meilleur" Parreira est convaincu
que McCarthy est toujours capable de mener l’attaque
sud-africaine lors de la phase finale. Cependant, le technicien a
également exprimé ses inquiétudes concernant le
poids du joueur, insistant sur le fait que McCarthy devra obtenir du
temps de jeu régulier pour retrouver toute sa vivacité. "C’est
l’un des meilleurs attaquants au monde et nous ne pouvons pas
nous permettre de ne pas le sélectionner",
explique-t-il. "J’ai discuté avec lui et je lui ai
dit qu’il a besoin de jouer régulièrement avec son
équipe. Il n’est pas en grande forme en ce moment mais il
reste du temps. Toutefois, il faut qu’il joue."
McCarthy a retrouvé le maillot national lors du second mandat de Parreira à la tête des Bafana Bafana,
il y a deux semaines en amical face au Japon. Si la présence de
McCarthy n’a pas aidé l’Afrique du Sud à
renouer avec la victoire, sa réapparition en sélection a
toutefois été saluée comme le retour d’un
attaquant surdoué, dont le sens du but avait cruellement
manqué à une formation en mal d'efficacité.
Lors
de la Coupe des Confédérations de la FIFA, où
l’Afrique du Sud a réalisé quelques coups
d’éclat, c’est souvent la finition qui a
péché. De son côté, l’attaquant des
Blackburn Rovers martèle qu’il lui suffit d’une
"demi-occasion" pour marquer. "Je n’ai besoin que d’une
touche de balle pour la mettre au fond", sourit-il. "Je suis le genre
d’attaquant qui peut traîner dans la surface pendant 89
minutes et concrétiser ma seule occasion. Je vais prouver
à mon pays que je suis toujours le meilleur dans ma
catégorie."