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Exclusif : De sa cachette Mao Glofiéï fait de graves révélations

Il avance n'avoir pas été au Ghana, ni en Gambie, encore moins en Angola ou au Bénin. Il n'est pas sorti de la Côte d'Ivoire. Il est resté, tout ce temps dans la Commune de Yopougon, où il a trouvé refuge depuis la chute de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011.

C'est donc dans cette commune largement pro-Gbagbo, que nous l'avons rencontré le dimanche 31 juillet 2011, à sa demande, en un lieu qu'il tient à garder secret pour des raisons évidentes de sécurité. « ''General'' Maho Glofiéï Dénis, le très craint chef de guerre de l'Ouest, patron des Forces de résistance du grand-ouest ( Frgo), très décontracté, s'est ouvert à nous et s'est laissé aller à des révélations, époustouflantes, notamment, sur la crise post-électorale et la posture qu'il a adoptée.

Maho soutient n'avoir pas fait la guerre, pour deux principales raisons. D'abord, en sa qualité de chef du Conseil suprême de la chefferie du peuple Wê en Côte d'Ivoire. « Je suis le chef du Conseil suprême de la chefferie du peuple Wê en Côte d'Ivoire.

A ce titre, mon rôle est de veiller à la préservation de la paix sociale. Je ne peux être un chef et prendre des armes contre mon peuple... Vous savez que cette guerre politique opposait le Rhdp à Lmp, le camp de Gbagbo. Or, dans les deux coalitions politiques, il y a des Wê, c'est-à-dire des gens qui m'ont donné les charges de chef. Je ne pouvais pas prendre parti pour un camp contre un autre. Si je me mets au devant des troupes, je mettrai à mal la cohésion sociale dans l'ouest. Je ne peux pas être partie prenante dans ce conflit.

C'est pourquoi, j'ai préféré la paix à la guerre. En ma qualité de chef des chefs, je ne pouvais pas me battre », a dit le « général » Maho. La seconde raison se veut beaucoup plus politique. Car, Maho affirme que cette guerre était « inutile, sans fondement, inopportune, dans ce monde où le brassage des peuples et l'intégration guident tous les esprits des dirigeants ».

Cette guerre post-électorale était inutile et inopportune, à partir du moment où la Cedeao et l'Union africaine avaient décidé, il n'y avait plus de raison de faire la guerre. Je ne pouvais donc pas prendre position dans ce conflit qui n'avait aucun fondement », fait-il remarquer. « Une guerre quand tu l'as fait, il faut en maîtriser les contours et les raisons. Je ne maîtrisais, ni les raisons, ni la justesse de cette guerre », souligne-t-il.


Raison du refus

Pour ce 3 ème adjoint au Maire Fpi de Guiglo, en décidant de faire cette guerre sans raison apparente, le camp Gbagbo est allé trop loin, a poussé trop loin le bouchon. « Je ne pouvais pas faire cette guerre pour ceux qui comptent sur moi pour tuer les originaires du nord, qui sont nos alliés. C'est pourquoi, je me suis gardé de la faire », poursuit Maho, se présentant, par ailleurs, comme le parrain de toutes les mosquées de Guiglo, des associations musulmanes et entretenant des relations d'amitié avec les Imams Diaby ( Cosim) et Diarrassouba (Cni) à Guiglo. Maho Glofiéi révèle par ailleurs, que « des gens comptaient sur moi pour prendre des armes contre des cadres du Moyen-Cavaly, notamment ceux du Rhdp, en particulier, Dagobert Banzio, Sanogo Mamadou, Adama Tounkara, Gnonkonté Gnosoa Désiré, Blégba Gaston, le doyen Kéhi Boguinard, Mme Bellé, Blé Guyirao, Denis Kah Zion, Guéi François, Mme Anne Ouloto, Colonel Oulata Gaoudi ….

Je ne peux pas prendre des armes contre ces gens-là, je ne peux pas les tuer. Je n'avais pas ma place dans cette guerre », précise Maho. Il dit avoir déposé ses attributs de général, de s'être débarrassé de ses étoiles de général pour se mettre à la disposition du président de la République Alassane Ouattara et du Premier ministre Guillaume Soro.

Il dément avoir reçu la somme 350 millions de FCFa du candidat du Rdr ( Rassemblement des républicains) pour ne pas combattre. « C'est faux. Je n'ai reçu aucun sou du président Alassane Ouattara. Des gens ont raconté ces choses tout simplement parce qu'ils ne m'ont pas vu à Guiglo pendant la crise. Et ce mensonge a failli me coûter la vie.

Des gens, dont je garde pour le moment les noms, ont tenu une réunion à Yopougon, ont propagé ces fausses informations sur mon compte. Les uns disent que c'est 1 milliard de Fcfa que j'ai reçu de Ouattara, d'autres affirment que ce sont 350 millions et que c'est pour cette raison que je n'ai pas fait la guerre dans le Moyen-Cavaly. Ils ont donc mis cinq (5) patrouilles des Fds à mes trousses pour m'abattre, parce que j'ai trahi leur cause, j'ai trahi le clan. J'étais obligé de courir partout, de me réfugier, de vivre caché, d'aller d'un hôtel à un autre. Chaque fois, des militaires qui ont de l'estime pour moi m'informaient sur tout ce qui se tramait contre moi… Le jour de la remise des armes à Yopougon, j'étais dans ma cachette. Yopougon n'était pas encore totalement libérée. Les Ex-Fds, informées, ont envoyé des mercenaires libériens pour me tuer. Mis au parfum, j'ai dû quitter précipitamment ma cachette pour trouver refuge où je suis aujourd'hui. Depuis, je n'ai pas mis le nez dehors.

Je ne suis pas sorti de la Côte d'Ivoire. Je ne suis pas sorti de la commune de Yopougon. Des personnes répandent des mensonges sur mon compte dans l'objectif de me salir. Ce sont des contre-vérités que les gens racontent sur mon compte. Je ne suis pas sorti de la Côte d'Ivoire. Je n'ai pas changé de nom et je ne suis pas sorti du pays depuis l'éclatement de la crise post-électorale », précise le chef de guerre, relativement aux récentes rumeurs faisant état de sa présence en Gambie, aux côtés de Charles Blé Goudé. Pour ce qui est de la distribution des armes à l'ouest, Maho Glofiéi soutient n'avoir aucune idée de la provenance de ces armes et ne savaient d'où elles venaient et tous ceux qui combattaient. « On ne m'a pas donné d'arme pour faire la guerre », assure-t-il. 

Faire bloc autour de Ouattara

Le membre fondateur des Forces de résistance du Grand-Ouest ( Frgo) qui regroupe notamment, le Flgo, l'Uprgo, l'APWê, le Miloci et la FS-Lima affirme avoir rencontré l'Onuci, peu avant l'investiture d'Alassane Ouattara le 21 mai 2011 à Yamoussoukro. « L'Onuci connaît ma position. J'ai eu une séance de travail avec les responsables du DDR/ SSR de l'Onuci pour expliquer ma position. J'ai envoyé une copie de ma lettre aux Nations-Unies », révèle Maho. « La position de Maho, aujourd'hui, est que la guerre est finie, place maintenant à la réconciliation, à la cohésion nationale et à une paix définitive, autour de Ouattara. Je suis pour la paix, je soutiens le Président de la République Alassane Ouattara, le gouvernement du Premier ministre Soro Guillaume.

Je souhaite rencontrer le président de la République, le Premier ministre et je suis prêt à aller chez nous à la base, à Guiglo, pour expliquer la nécessité d'aller à la paix. Dire pourquoi je n'ai pas voulu faire cette guerre sans fondement. Je travaille régulièrement avec l'Onuci pour expliquer cette position. Je suis à la disposition du chef de l'Etat, du Premier ministre », a-t-il insisté. Maho Glofiéi se défend d'être mêlé au recrutement des mercenaires libériens, soulignant qu'il n'a pas d'argent pour se nourrir, à plus forte raison recruter et entretenir des combattants. Le chef de guerre affirme avoir perdu beaucoup dans cette guerre, sa maison incendiée, tous ses biens emportés. Il accuse ceux qui seraient tapis dans l'ombre et qui voulaient qu'il fasse la guerre pour eux. « Ce ne sont pas les Frci qui ont brulé et pillé chez moi à Guiglo. Ce sont des jeunes gueré, manipulés qui ont été envoyés, parce que j'ai refusé de faire la guerre contre Ouattara et les Dioula pour leur compte », accuse-t-il sans toutefois citer de nom. Pour lui, Ouattara tire la Côte d'Ivoire vers le haut et il a besoin du soutien de tous. Maho Glofiéi pense que les Ivoiriens doivent relativiser leur position à l'égard de ceux qui sont pouvoir, notamment en ce qui concerne les arrestations et les détentions. « Que tous ceux qui accusent les dirigeants actuels se ravisent ! On ne doit pas oublier les mois de souffrance qu'ils ont passé au Golf Hôtel. On ne doit pas oublié combien on les a fait souffrir. Même s'ils ont un devoir de dépassement de soi, il ne faut qu'on oublie qu'ils ont enduré au Golf les pires traitements inhumains. Ce sont des hommes comme tout le monde. Ils ont du sang qui coule dans leurs veines. Je crois que nous devons les aider, par notre collaboration avec eux, à surmonter les épreuves. Que ceux qui sont partis reviennent en Côte d'Ivoire et qu'on travaille ensemble !

La Côte d'Ivoire a assez souffert. Je n'ai pas voulu quitter le pays, je n'ai pas voulu bouger parce que tout ce qui se disait sur moi n'est pas vraie. Le temps de la guerre est fini. Il faut maintenant faire bloc autour du chef de l'Etat et du Premier ministre. Je suis à leur entière disposition. J'ai mis de côté mon « grade » de général et je vais m'investir sur le terrain pour apporter mon soutien aux hommes et aux femmes qui ont été nommés. Je remercie le président Henri Konan Bédié, le commandant Mosès et le chef Sylla, patron des Frci à Guiglo ainsi que tous officiers des Frci. Je voudrais aussi saluer et remercier l'Onuci pour son initiative d'ouvrir un camp militaire dans l'ouest. Un camp militaire est le bienvenu à l'ouest », estime Maho Glofiéi. Qui pense que « les Ivoiriens doivent saluer l'arrivée de Ouattara à la tête du pays ».

Armand B. DEPEYLA

makanju 01.08.2011 0 2149
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makanju
il ne faut jamais trop montrer son bonheur: il rend souvent les gens très malheureux.
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