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L'économie béninoise en sursis malgré un quinquennat de réformes

 

Dirigé depuis 2006 par Boni Yayi, économiste avéré et ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), le Bénin qui a réinvesti récemment son troisième président depuis le renouveau démocratique ploie toujours, de l'avis des spécialistes, sous le joug d'une économie en sursis, en dépit des réformes importantes.

Dirigé depuis 2006 par Boni Yayi, économiste avéré et ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (Boad), le Bénin qui a réinvesti récemment son troisième président depuis le renouveau démocratique ploie toujours, de l'avis des spécialistes, sous le joug d'une économie en sursis, en dépit des réformes importantes.

Bien que d'importantes réformes aient été entreprises par le président Yayi depuis son accession au pouvoir, le 6 avril 2006, le Bénin n'est toujours pas sorti de l'auberge avec un taux de croissance estimé par l'Uemoa à 2,8 pour cent alors qu'il était de 2,9 en fin 2005.

Avec un budget général équilibré en ressources et en charges à la somme de 1.099,375 milliards de F.Cfa en 2011, les prévisions sont à la baisse dans toutes les régies financières à l'exception du budget du Fonds national de retraite (Fnrb) qui a enregistré une hausse de 22,2 pour cent pendant que celui de la Caisse autonome d'amortissement (Caa) a stagné.

Selon les statistiques, la baisse la plus prononcée s'observe au niveau des Comptes spéciaux du trésor (-21,7 pour cent).

Le déclin des ressources intérieures globales de près de 13,2 pour cent et la revue à la baisse des prévisions de recettes en 2011 traduisent une contre-performance des administrations financières.

Les principales composantes de la prévision des dépenses ont connu une nette régression par rapport à 2010.

Les dépenses ordinaires ont décliné de sept pour cent, celles des dépenses en capital de 33,9 pour cent et celles des autres budgets de 20,2 pour cent.

La baisse des dépenses ordinaires s'explique en partie par celle des dettes publiques, des dépenses de transferts et de fonctionnement.

Par contre, la chute des dépenses en capital est du fait de la régression des investissements sur ressources intérieures, a expliqué Grégoire Balaro, un macro-économiste à la Cellule d'analyse politique de l'Assemblée nationale (Capan).

Il en a résulté une baisse considérable des charges globales de près de 18,4 pour cent.

De 2006 au 30 juin 2010, les dépenses d'investissements publics ont été exécutées en deçà des prévisions qui sont restées optimistes sauf en 2010 en dépit de la baisse des réalisations depuis 2008.

De 2007 au 30 juin 2010, le taux d'exécution des Programmes d'investissement public (Pip) est passé de 63,8 pour cent à 11,3 pour cent, indiquent les statistiques.

La situation de 2010 se justifierait par les travaux d'assainissement qui ont lieu au palais jusqu'en mai et au retard de l'avis de non objection des Ptf.

La part des dépenses ordinaires dans le budget général de l'Etat a baissé de 61,3 pour cent à 43,6 pour cent entre 2006 et 2009 au profit des dépenses d'investissements.

Cette tendance s'est malheureusement inversée ces trois dernières années, posant le problème du renforcement de la croissance durable.

Entre 2006 et 2010, les résultats obtenus sont mitigés, la croissance du Pib est restée en deçà des attentes du programme de 2,9% en 2005, 5,0 pour cent en 2008 puis 2,7 pour cent en 2009 et 2,8 pour cent en 2010 et l'inflation qui était de 2,2 pour cent en 2009, a atteint un pic de huit pour cent en 2008, un niveau annuel moyen de 3,8 pour cent contre 2,7 pour cent attendu, a déploré M. Balaro.

L'incidence de pauvreté n'a régressé que de façon marginale au cours de la période, passant de 37,4 pour cent en 2006 à 34,4 pour cent en 2009.

L'encours de la dette externe a été réduit de 58 pour cent pour se situer à 11,5 pour cent du PIB en 2006 avec un risque modéré de surendettement.

Les dépenses d'investissements publics sont restées en dessous des objectifs du programme et exécutée à la baisse en 2008.

L'économie béninoise a enregistré la maîtrise des dépenses dans les limites fixées jusqu'en 2008 où la masse salariale a dépassé l'objectif du programme et se retrouve à près de 45 pour cent des recettes fiscales.

Les recettes n'ont dépassé les niveaux prévus par le programme qu'en 2007 et 2008, depuis lors elles se détériorent.

Le solde primaire de base est resté positif pendant toute la période (à l'exception de 2009) grâce à une plus forte mobilisation des recettes.

En 2011, le critère budgétaire du pacte de convergence ne pourra pas être respecté et le déficit budgétaire global a pu être contenu en deçà du niveau de 4,5 pour cent du PIB fixé par le programme (à l'exception de 2009).

L'économie béninoise a subi les effets de la chute de 32 pour cent en termes de dollars des cours internationaux du coton, principal produit d'exportation du pays.

Elle a été également influencée par la baisse de 30 pour cent des envois de fonds des travailleurs émigrés au premier trimestre de 2009 combinée avec une baisse des dépenses de transfert, le déclin des dépenses en capital depuis 2008, une réduction sensible de la fiscalité directe et indirecte.

Entre autres contre performances de l'économie béninoise, une baisse des recettes douanières de sept pour cent en 2009 par rapport à 2008 assorti d'un taux de recouvrement de 18,4 pour cent et une réduction de moitié de la croissance du PIB en 2009 (cinq pour cent en 2008 à 2,7 pour cent) pour une prévision de 4,5 pour cent sur les quatre années.

Les analystes craignent une atonie de la croissance du PIB et un regain de la pauvreté les années à venir, par manque de ressources et du fait des changements climatiques, une stagnation des recettes qui contraste avec une hausse de 16 pour cent des dépenses et de la masse salariale de 24 pour cent en 2009.

L'affaiblissement des relations commerciales avec le Nigeria et une accentuation du déficit extérieur courant, la réduction des dépôts du gouvernement dans les banques et un manque de liquidités, la forte pression sur la trésorerie de l'État et un doublement du déficit budgétaire global, sont entre autres difficultés redoutées par les économistes, et qui pourraient mettre à mal l'économie béninoise.

makanju 27.04.2011 0 1649
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makanju
il ne faut jamais trop montrer son bonheur: il rend souvent les gens très malheureux.
27.04.2011 (4758 days ago)
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