Appel aux Ivoiriens !
Je m'incline ici devant la mémoire de nos frères et sœurs qui sont tombés sous les balles de la haine. Cette haine d'une partie du monde, cette haine d'une partie de l'Afrique, Cette haine du Nord de la Côte d'Ivoire qui s'est déversée sur le Sud de cette même Côte d'Ivoire.
Disons les choses telles qu’elles sont. La vérité est notre seule porte de sortie. Car une fois cela dit, on cherchera les vraies solutions ensemble. Nous ne pouvons plus faire comme en 2002.
Cette année-là, une vague estampillée "Nord" est venue du Burkina Faso, charriant sur son passage mort et désolation. De nombreux fils et filles du Sud de la Côte d'Ivoire ont été tués de façon effroyable. Ce que nos dirigeants d'alors n'ont pas suffisamment souligné. Ils ont certainement craint d'être traités de tribalistes. Mais, cela a été une erreur, qu'il ne faut plus commettre. Car, chez-nous on dit : "la vérité rougit les yeux mais ne les casse pas".
Car, si cette entreprise d'élimination systématique des populations du Sud du pays avait été dénoncée pour ce qu'elle est, elle n'aurait pas continué. Les gens du Nord ont profité de notre silence pour continuer tranquillement leur travail d'anéantissement d'une population bien ciblée.
Comment comprendre que les Instituteurs, les infirmiers et autres originaires du Sud qui exercent dans les régions du Nord, soient tués ou chassés. Quand on sait qu'ils étaient là-bas pour instruire les enfants du Nord, ou pour soigner leurs parents, leurs familles. C’est bien parce qu'ils sont du Sud de la Côte d'Ivoire qu'ils ont subi tout ce supplice. Et ça, on l'a occulté ou passé par pertes et profits. C’est ce mutisme qui fait qu'ils continuent leurs exactions aujourd’hui. Fait marquant, ce sont les mêmes rebelles et dozos associés qui continuent de martyriser les Ivoiriens.
Dites-moi ce que cela change de leur donner un autre nom. Ils continuent à poser les mêmes actes, c’est-à-dire : tuer, violer, voler, bastonner.
Un homme est caractérisé par les actes qu'il pose. Ce n'est pas parce qu'ils sont promus premier ministre, ministres, généraux, ou commandants qu'ils ne sont plus rebelles.
De la même façon, ce n'est pas parce qu'Ouattara Alassane dîne plusieurs fois par semaine avec Sarkozy Nicolas à Paris qu'il jouit d'une quelconque virginité. Bien au contraire, il doit dire aux Ivoiriens en général et à ceux du Sud de la Côte d'Ivoire en particulier les raisons de cet acharnement meurtrier qui a défiguré notre pays.
Vous l'avez bien remarqué comme moi que, malgré toutes les concessions faites par l'Etat de Côte d'Ivoire, les rebelles et la coalition "dramanesque" ont coupé le pays en deux. Ils se sont réservé leur Nord, sur le plan politique, économique, militaire etc... Puis, ils sont venus occupés d'importants postes ministériels, politiques au Sud ici, feignant accepter les différents compromis. Ils ont rusé ainsi jusqu'à terminer leur coup d'état en avril 2011 avec en tête de pont leur France : car ce n'est pas la France, la vraie France qui nous a agressé.
Une fois cet état de fait dénoncé, nous pouvons entamer la guérison. C’est cette guérison qui nous conduira à la réconciliation. Car, on ne peut parler de réconciliation à un peuple qui n'existe pas. On a besoin de vis-à-vis pour discuter et sceller une réconciliation.
Comment parler de réconciliation à une population du Sud qu'on pourchasse, qu'on traque, qu'on parque en prison comme des bêtes sauvages ? Avec ce schéma, il n'y aura pas de discussion, encore moins de réconciliation. Car, il est important de savoir que la réconciliation n'est pas une histoire de discours, ni de slogans. La réconciliation est une histoire profonde de cœur et d'esprit. Parler de réconciliation au moment où la moitié du pays est humiliée, bastonnée, voir assassinée méthodiquement, c'est se moquer, c’est rire.
Mais, mon père me disait et je cite : "Ce n'est pas seulement rire aux éclats qui est rire. Dire ouhoun est aussi rire".
Si l'objectif d'Ouattara et ses alliés est de faire disparaitre à jamais les peuples du Sud de la Côte d'Ivoire, il a échoué. En effet, la Côte d'Ivoire ne disparaîtra jamais.
Une fois que ceci est dit : travaillons à la reconstruction de notre pays.
Ivoiriennes, Ivoiriens, ne vous enfermez pas dans la peur, le doute et les récriminations. Dites à ceux d'en face les dommages qu'ils nous ont causés. S'ils le reconnaissent, notre guérison commencera par là. On débutera alors, la construction d'une Côte d'Ivoire nouvelle.
Une Côte d'Ivoire de vie et non une Côte d'Ivoire de mort, comme on le voit et le vit actuellement.
Vive la Côte d'Ivoire pour que vive l'Afri
Gbogbodjakolais