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Forêt classée de Dida : 3 ans et des indemnités pour évacuer la forêt classée de Dida

vendredi 15 juin 2012

Appelés à libérer la forêt classée de Dida dans le département de Mangodara, qu’elles occupent illégalement, les populations concernées ont adressé au gouverneur des Cascades, Léonard Guira, et à celui du Sud-Ouest des propositions relatives à leur départ : elles demandent au gouvernement burkinabè qu’il leur soit attribué une zone d’accueil, un délai de 3 ans et des indemnisations. Depuis, c’est l’impatience, car ils n’ont reçu aucune réaction des autorités. Nous avons reçu une délégation d’une dizaine de membres, venue s’enquérir de leur sort et demander l’ouverture de l’enquête promise par le gouverneur sur les exactions dont ils disent avoir été victimes.

RÉAGISSEZ (2)


Le 14 mars dernier, le gouverneur des Cascades, Léonard Guira, recevait une forte délégation des villages illégalement installés dans la forêt classée de Dida. Le 30 mars 2012 leur avait été donné comme date butoir pour se concerter et indiquer eux-mêmes à l’Administration un délai pour quitter les lieux. Le 25 mars, ceux-ci ont échangé, et à l’unanimité, ils ont fait des propositions aux autorités burkinabè. Les populations souhaitent voir une délimitation conventionnelle matérialisée par une carte de la forêt classée. Pour les délégués et les conseillers des villages concernés, il s’agit là de savoir qui sont réellement installés dans la forêt.

En attendant, les populations s’engagent à ne plus faire de nouveaux champs et de nouvelles concessions et souhaitent qu’après le recensement de la population qui vit dans la forêt, elles puissent y rester aux conditions suivantes : que les paysans s’engagent à faire une gestion participative de la forêt sous l’encadrement technique du ministère de l’Environnement, du Développement durable et du Cadre de vie, que le gouvernement indemnise tous ceux qui sont installées dans la forêt et leur donne un délai minimum de 3 ans pour vider les lieux dès que leurs indemnités leurs seront versées.

Les populations sollicitent de la part de l’Etat les aides suivantes : un site d’accueil où refaire leurs concessions et leurs champs ; une indemnité à la taille de leurs champs d’anacardiers et de leurs familles, calculée comme suit : 1 000 000 de francs/ha et par champ d’anacardiers, un bâtiment en tôles à 200 000 FCFA, une case en toit de chaume ou en terre battue à 50 000 FCFA. « Nous souhaitons aussi que cessent à jamais, et ce, jusqu’à la décision définitive de notre sort les exactions, la spoliation, les brimades, la terreur, les tortures et les emprisonnements abusifs des populations par les agents de la Direction provinciale de l’Environnement, du Développement durable et du Cadre de vie de la Comoé », ont-elles dit en conclusion. Concernant les exactions qu’ils disent avoir subies, le premier responsable de la région des Cascades avait promis aux populations une enquête en vue de situer les responsabilités.

A ce jour, de l’avis de la délégation venue à notre rencontre, rien n’a été véritablement entrepris dans ce sens, et les émissaires attendent de voir ouverte l’enquête, ce qui les rassurerait et les soulagerait beaucoup. « C’est comme si nous sommes toujours dans l’obscurité... », a estimé le porte-parole des émissaires, Kassa Yacouba, délégué et conseiller de Goté. Les émissaires disent avoir été très patients et craindre la suite si rien n’est véritablement entrepris. Interrogé, le gouverneur des Cascades, Léonard Guira, a souhaité encore plus de patience de la part des populations quant au règlement du dossier, qui, du reste, est assez complexe : en effet, comment aider ces populations à quitter les lieux avec les mesures d’accompagnement sollicitées, le gouvernorat des Cascades ne disposant de rien ? Il a indiqué que le dossier suivait son cours et serait incessamment transmis au ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Cadre de vie pour solutionnement. A son niveau, l’enquête promise sera effectuée, cela, pour situer l’Administration sur les exactions dont disent êtres victimes les populations de laforêt classée. Notons que, selon un recensement effectué par les populations elles-mêmes, 23 094 âmes sont concernées par le départ, et elles occupent au total 42 292 hectares.

Dans les villages sommés de déguerpir, toujours selon ledit recensement, 11 forages auraient été recensés avec une école inachevée depuis 2005 à cause de la situation, ainsi que 16 lieux sacrés, un CSPS et deux marchés.

Luc Ouattara

L’Observateur Paalga

KHADHORMEDIA 02.12.2012 0 3311
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