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Crise ivoirienne : Le beau Blaise reprend la main.../Journal du Jeudi

LE JOURNAL DU JEUDI

F. Quophy

 

Alors qu’il semblait avoir perdu la main dans la «crise ivoirio-ivoirien» - pour reprendre cette bourde de feu Bongo Ondimba -, le Blaiso national reprend du service. Non plus en recevant les protagonistes de la crise qui venaient défiler, pratiquement chaque semaine, au palais de Kosyam. On peut s’imaginer que la décision de Laurent Koudou Gbagbo de ne pas se plier aux résultats du 28 novembre 2010 n’a pas seulement surpris la communauté internationale. Blaise-le-facilitateur a dû être tout aussi désarçonné que ceux qui croyaient naïvement à une issue facile à la présidentielle. Ceci explique peut-être la candeur calculée dont il a fait preuve dès le lendemain de la crise postélectorale.


Blaise a fini par sortir de son sommeil - ou de son silence (c’est selon). Et de fort remarquable manière. Après avoir observé une brève prudence dans ses déclarations publiques, il s’est habilement rangé derrière la position de la communauté internationale et africaine. Mais on savait qu’il était souterrainement actif dans les messes basses qui ont précédé les différentes décisions. Le retour du Blaiso dans le dossier ivoirien n’est certainement pas le fait du hasard. Reviendrait-il pour annoncer le début de la fin? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la résolution de la crise ivoirienne lui est restée en travers de la gorge.


Ses derniers faits et gestes ainsi que ceux des nouveaux médiateurs et acteurs de la crise ne trompent pas. En se déplaçant personnellement le 18 janvier dernier à l’Elysée pour y échanger sur le blocage postélectoral en Côte d’Ivoire, il reprend sa place de facilitateur incontournable qu’un autre acteur clé, comme le président français Nicolas Sarkozy, se sent obligé de consulter. Comme pour ne pas limiter son «expertise» au seul ex-colonisateur qu’est la France, le Blaiso s’est rendu aussi à Londres, en Grande-Bretagne, où il est allé requérir le soutien des autorités britanniques. Même s’il a effectué ces deux missions sous un mandat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), cela a été pour Blaise l’occasion de se remettre véritablement en selle.


Le retour de l’ascenseur ne s’est pas fait attendre. Lorsque le Premier ministre Raila Odinga, médiateur de l’Union africaine, se sent obligé de faire un détour à Ouagadougou, c’est probablement parce qu’il a encore besoin de comprendre pourquoi il ne comprend pas la situation ivoirienne. On peut s’imaginer que Blaise s’est bien chargé de l’instruire sur les raisons de l’échec de ses deux missions à Abidjan. En tout cas, le chef du gouvernement kenyan n’est plus prêt à retourner dans le bourbier ivoirien pour une quelconque médiation que ce soit. Lui qui pensait qu’il y avait encore l’espoir d’une solution négociée entre les deux présidents (légal et légitime) a fini par être tellement déçu qu’il n’exclut pas la solution ultime de l’intervention militaire.


La visite, le 19 janvier, à Ouagadougou du Premier ministre d’Alassane Ouattara n’achève-t-elle pas de convaincre que la fin du blocus postélectoral est proche? En réussissant à sortir du bunker de l’hôtel du Golf pour effectuer une tournée sous-régionale qui a commencé par la capitale burkinabè, Guillaume Soro a certainement reçu l’assurance de son «parrain» dont la position est désormais tranchée sur l’issue de la crise ivoirienne. Pour lui, il n’y a qu’un seul président élu par les Ivoiriens. Il faut tout mettre en œuvre pour donner à Alassane Dramane Ouattara les moyens d’exercer sa fonction de président de la République de Côte d’Ivoire. Blaise osera-t-il s’afficher aussi clairement comme le fait le Nigeria pour l’utilisation de la force pour déloger Gbagbo du palais de Cocody?


Cette question paraît des plus délicates. Mais le président burkinabè n’en fait plus réellement un mystère. «Même si aujourd’hui la Cedeao dit qu’elle ne va pas faire d’intervention militaire en Côte d’Ivoire, est-ce que l’on peut croire que la majorité du peuple ivoirien qui a élu Alassane Ouattara ne va pas user de la force face à une force qu’elle trouve illégitime?» s’est interrogé, le 24 janvier, Blaise au cours du point de presse qui a sanctionné la visite du chef de l’Etat guinéen, le Pr Alpha Condé. Comme on peut le voir, le Blaiso a repris ses responsabilités de président voisin, d’ex-facilitateur, mais aussi de «parrain». Mieux, il s’est prononcé clairement et personnellement pour la légitimité d’Alassane Ouattara comme président élu par les Ivoiriens.


Il devrait s’attendre que les choses soient aussi claires dans la tête de Gbagbo et de ses con-patriotes. Avec tonton Blaise, la récréation est terminée. Fini, les jeux de cache-cache. On sait désormais qui est qui et surtout qui est avec qui. La guerre de Troie peut commencer.

F. Quophy

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KHADHORMEDIA 28.01.2011 0 2289
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