La traque du régime Ouattara aux responsables de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) se poursuit, onze mois après la prise du pouvoir par Ouattara le 11 avril 2011. La dernière victime en date, Jean Brice Gahé dit Briko, secrétaire général de la Cité universitaire de Williamsville, en maîtrise de recherche en criminologie à l’Université de Cocody. Cet étudiant a été arrêté par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), le dimanche 18 mars dernier, au quartier Gabriel gare, dans la commune de Yopougon. Le lendemain, il est emmené manu militari à la Direction de la surveillance du territoire (Dst) où il est écroué. Après avoir été torturé la veille au village de la Liberté à Yopougon-Selmer, transformé par les Frci en camp militaire.
Toutes les actions du secrétaire général de la Fesci, Augustin Mian, pour faire libérer Jean Brice Gahé ont été vaines. Le collaborateur de Mian Augustin continue de croupir en prison.
Un autre responsable de la Fesci, Aubin Gabio, est également aux côtés de Jean Brice Gahé à la Dst. Depuis le 18 février 2012, il est détenu à cette direction de la police ivoirienne. Aucune charge n’a été signifiée à ces détenus. Trois autres responsables de la Fesci, quant à eux, viennent d’être libérés. Pascal Hien, secrétaire général de la Cité Mermoz, libéré après avoir été détenu pendant des semaines à la Garde républicaine à Treichville; les élèves Herman Kouakou Kouassi, le coordonnateur de N’Douci, Tiassalé et Taabo, et Herman Koffi Kouakou, le coordonnateur de la région des Grands lacs. Le premier cité, élève en Terminale au Lycée de Tiassalé, a passé deux semaines au camp des Frci de cette localité, avant d’être libre de tout mouvement. Quant à Herman Koffi Kouassi, élève en Terminale A, il a passé un mois au commissariat du deuxième arrondissement de Yamoussoukro. Ces deux élèves, à force d’être menacés de mort par des militants du Rhdp, ont finalement abandonné les bancs. Joint, hier matin, par téléphone, le secrétaire général de la Fesci, Augustin Mian, a vivement condamné cette énième violation des Droits de l’Homme en Côte d’Ivoire et appelé le régime en place à laisser les étudiants en paix. «Depuis plus de dix mois, nous n’allons plus à l’école.
Les Universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé sont fermées. Au lieu de nous remonter le moral, nous sommes traqués, arrêtés, emprisonnés par le régime Ouattara. C’est plutôt la chasse à l’homme. Nous ne sommes tout de même pas des vagabonds pour mériter un tel sort ! Que ces arrestations arbitraires prennent fin. Tous ces actes ne concourent pas à une réconciliation effective de toutes les filles et tous les fils de ce pays. Que le régime nous fasse plutôt le point des travaux de réhabilitation des Universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé. C’est ce que tous les étudiants attendent de Ouattara et non ces arrestations arbitraires qui nous éloignent de la réconciliation. Que ce pouvoir nous colle la paix ! Il ne faut pas qu’il oublie que cette réconciliation ne se fera pas sans les étudiants. Que ce régime aille à l’essentiel, la réouverture des universités publiques dans les plus brefs délais. Le pouvoir veut nous empêcher de retourner à l’université en créant un climat d’insécurité. C’est pourquoi j’appelle tous les militants de la Fesci à la vigilance et à la sérénité», a-t-il indiqué.
Charles Bédé
Source: Notre Voie