Post view

SENEGAL : HARCÈLEMENT SEXUEL ET VIOLS A L’ÉCOLE

Des enseignants indexés

Les facteurs bloquants pour l’éducation des filles sont légion dans le pays comme le viol et le harcèlement sexuel. Les enseignants sont aussi indexés puisqu’ils sont les auteurs de 11 % de cas de harcèlement sexuel subis par les filles et de 18 % de cas de viol.

« Au Sénégal, selon une étude sur les violences scolaires, les enseignants sont auteurs de 11 % de cas de harcèlement sexuel subis par les filles, de 18 % de cas de viol. Il s’y ajoute que plus de 20 % de cas d’agressions sexuelles qui aboutissent souvent à des grossesses mettent en cause un membre du personnel scolaire », a révélé hier Mme Marie Siby, Conseillère technique 3 chargée des questions de Genre au ministère de l’Education. Mme Siby a indiqué qu’outre ces éléments qui font partie des facteurs « endogènes », il existe des facteurs « exogènes » comme les représentations sociales tenaces (la femme doit être soumise, doit s’occuper de la maison...).

En réalité, les violences sont nombreuses et de différentes formes (physiques, morales, etc.) La Secrétaire générale du Cadre de coordination des interventions sur l’éducation des filles (Ccief), Mme Aïssatou Dieng Sarr, a identifié 2 grands types d’obstacles : l’offre éducative et le demande d’éducation. Pour l’offre éducative, elle a évoqué l’éloignement des lieux d’implantation par rapport aux domiciles (insécurité et longue distance à parcourir), l’environnement scolaire (absence de toilettes séparées), absence de mur de clôture (insécurité), problème de transport, routes non éclairée, harcèlement sexuel, manque de modèle féminin, non disponibilité de fournitures scolaires.

Quant à la demande d’éducation, Mme Sarr a relevé les travaux domestiques, les mariages et grossesses précoces ou non désirées, les violences, soulignant qu’il faut relever les défis de « l’efficacité et de l’efficience » du système. C’est dire que l’école est devenue un « espace d’intolérance, de violences pour les filles », a dit Mme Siby, selon qui, même le curriculum « charrie une forme de violence morale parce que ne prenant pas en compte les spécificités des filles et comportant des stéréotypes ou images dévalorisantes des filles ».

Les conséquences sont les abandons, la non fréquentation scolaire, le traumatisme. Pour lutter contre le phénomène, ont soutenu Mmes Siby et Sarr ainsi que le Directeur de la planification et de la réforme de l’éducation (Dpre), Djibril Ndiaye Diouf, l’Etat a mis en place un ensemble de dispositifs, un cadre, des stratégies et un plan d’actions. Des mesures qui ciblent la communauté et les enseignants (formation en Genre, Code d’éthique et de déontologie).

S’y ajoute une volonté politique affirmée au plus haut niveau (institutionnalisation de la journée nationale de l’éducation des filles par le chef de l’Etat). Quant à Mme Cheryl Faye, chef du Secrétariat mondial de l’Initiative des Nations unies pour l’éducation des filles (Ingei), elle a indiqué que l’éducation des filles a un « effet boule de neige sur la famille, la société », invitant à « accélérer la cadence car au rythme actuel, 56 millions d’enfants seront hors de l’école en 2015 ».


Daouda MANE

Quotidien Le Soleil

KHADHORMEDIA 16.05.2010 0 3545
PUB
Comments
Order by: 
Per page:
 
  • There are no comments yet
Featured Posts
PUB
Post info
KHADHORMEDIA
Le Top des Tops Médias, KHADHOR' MEDIA, C'est Trop Top !
16.05.2010 (5101 days ago)
Rate
0 votes
Actions
FACEBOOK

Recommend
Categories
Politics (3 posts)