LMP- CNRD- FPI : la substance ne se brade pas
Libre Opinion-23/3/2012 | ivorian.net
Le dialogue suppose qu’on a quelque chose à donner et à recevoir. On ne dialogue pas dans le vent ou avec des analphabètes qui depuis des décennies ont décidé de s’approprier les biens de leurs bienfaiteurs. Et qui actuellement proclament à l’extérieur et à l’intérieur du pays qu’ils ont réussi leur pari : narguant et piétinant en toute irrégularité tout ce qui nous est cher.
Ils ont décidé d’introniser les incultes en lieu et place des compétents. Et cela sur ordre de leurs maîtres qui en toute arrogance ridiculisent la Nation. Dans un tel décor, quel sens et valeur donner à un dialogue ? Il est difficile de croire que les ivoiriens dignes ont encore quelque chose à donner à ceux qui leur ont tout pris. De concession en concession, nous avons fini par tout céder, même la vie des nôtres. Il est des moments où il est bon de faire le point et changer de stratégie quand celle utilisée a largement montré ses limites.
Si aux affaires, nous avons eu du mal à faire valoir nos attentes légitimes, ce n’est pas dans la situation actuelle que nous le réussirons. Notre pays est occupé, nos familles brisées vivent une misère et insécurité inusitées. Le dialogue n’a de sens que lorsqu’il porte sur la marge, c’est-à-dire ce qui peut être concédé sans sérieusement porter atteinte à la substance. Or cette substance subit actuellement les assauts les plus pernicieux.
Aussi, est-il légitime de demander aux inconditionnels du dialogue : quelle partie de cette substance avez-vous l’intention de brader ? Non, la substance ne se cède pas. Elle est ce sur quoi repose la consistance de nos engagements respectifs, et ne peut à ce titre faire partie d’un marchandage de dupes. Vous avez tout donné, ne lorgnez pas du côté de la substance pour assouvir vos réflexes de donneurs inconséquents. Le dégel de vos fonds pèse peu dans cette balance. Il est question de récupérer tout ce qui nous a été pris, et remettre les pendules sous-régionales à l’heure des valeurs universelles.
On ne discute pas avec des sanguinaires usurpateurs. On se donne plutôt les moyens de les mettre hors d’état de nuire. Ce que les ivoiriens dignes attendent du FPI et autres structures alliées, c’est de sursoir à leur volonté d’accéder au pouvoir par les urnes et de laisser les libérateurs définitifs faire leur travail. Le nettoyage qui s’annonce dit-on, n’a rien de politique, la politique ayant clairement échoué. L’Angola, L’Afrique du Sud et j’en passe, se sont dégagés des chaînes. Laissez la Côte d’Ivoire se libérer ici et maintenant, elle a droit à la quiétude, n’en différez plus l’échéance.
La brutalité avec laquelle nos concitoyens ont été envoyés sous terre doit vous pousser à refuser de prendre des engagements sans lendemain. Les ivoiriens n’ont pas inventé le dialogue, ils n’ont pas à en faire leur incontournable béquille. Il est plus que jamais question de reconduire le pays dans ses assises ancestrales, et cela ne peut s’acoquiner avec des actes cosmétiques aux contours et axes sans consistance.
La colonisation est une petite parenthèse que les libérateurs définitifs doivent fermer en toute hâte : nous ne nous sentons pas concernés par l’appétit des occidentaux. Nous avons à récupérer l’héritage de nos ancêtres, et cela relève du non négociable. La substance ne se négocie pas car elle est ce qui fondamentalement nous lie à ces ancêtres, et dont la scission entraînera assurément la fin de ce que nous sommes authentiquement.
Faire de nous des êtres sans âme dans un pays qui n’appartient plus à personne, tel est le fond de leurs requêtes et tueries. Dans une telle perspective vouloir dialoguer sans préalablement être maître chez soi, ressemble à une fuite en avant ou une traitrise absolue. Si le dialogue est l’arme des forts, alors soyons forts avant de dialoguer. Que votre hâte à dialoguer ne soit pas l’expression d’une réelle fébrilité, l’ennemi le sentira et vous évaluera proportionnellement.
Vous devez accepter de souffrir comme le peuple, et être étanches aux petites sollicitations à moralité très entamée. Défendez le peuple digne et évitez en toute circonstance de défendre d’abord vos petits acquis. Nous vous avons à l’œil : la substance doit continuer à être, elle est le socle nourricier de notre détermination.
Dr Oyissé, Suisse