«On a retiré ma fille de la cantine manu militari»Léa, 5 ans, était attablée avec ses camarades à la cantine scolaire de son école Saint Vincent, à Ustaritz (Pyrénées Atlantiques), lorsqu'une policière municipale est venue la chercher. La fillette, scolarisée en grande section de maternelle, a avoué ensuite avoir cru «que ses parents étaient morts». <btn_noimpr>
Ses petits camarades, eux, ont craint qu'on ne l'emmène en prison. En fait, l'enfant, dont les parents sont en
cours de séparation, n'était plus inscrite à la cantine pour cause de factures impayés.
Le papa de Léa ne comprend pas qu'on ait fait appel à la police pour une somme de 170 euros qu'il a déjà en partie réglée. «Je suis prêt à régler le problème
financier, qui est loin d'être insurmontable. Il est même secondaire par rapport à ce qu'on a imposé à ma fille. Je veux comprendre qui a donné l'ordre d'intervention à la police municipale et pourquoi. J'ai entrepris des démarches, hier mercredi, à la mairie et on m'a d'abord dit que c'était faux, qu'il n'y avait pas eu intervention ''manu militari''»,
déclare-t-il au quotidien Sud-Ouest, qui révèle l'affaire.
AUDIO. «On a retiré ma fille de la cantine manu militari»
La policière a reconduit Léa chez sa mère pour qu'elle y prenne le repas de midi. Dans le même temps, la maman était partie à l'école chercher la petite. La policière a alors ramené Léa au poste. « Comme si elle avait fait quelque chose de répréhensible, s'étrangle le père dans Sud-Ouest. Elle est très traumatisée par cet épisode ». Le maire d'Ustaritz, qui gère la cantine scolaire, assure que «la mère avait été avertie mardi qu’elle devait venir chercher sa fille qui ne pouvait pas déjeuner à la cantine», mais n'est finalement «pas venue».
«La petite a été prise par la police municipale à la cantine, qui est gérée par la municipalité et se trouve en dehors de l'établissement, à 200 mètres», explique de son côté le directeur de l'école Saint Vincent, Laurent Aguergaray. «C'est un procédé irresponsable, ajoute-t-il. On ne prend pas les enfants en otage de cette manière».
Le père a saisi la mairie. « J'ai rencontré des responsables administratifs qui n'ont voulu me répondre par écrit que si je formulais moi-même mes demandes par écrit. Ce que j'ai fait. En gros, on me répond que l'ordre est venu de la hiérarchie. Mais je ne sais toujours pas qui est cette hiérarchie. »