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Baoulé (peuple)

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Baoulés

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Baoulés
Populations significatives par régions
Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire 3 000 000
Population totale
3 000 000
Langue(s)
Baoulé
Religion(s)
Groupe(s) ethnique(s) relié(s)
Akan
Masque baoulé, Côte d'Ivoire, fin XIXe-début XXe s.

Les Baoulés constituent un peuple de Côte d'Ivoire, vivant essentiellement au centre du pays, près des villes de Bouaké et de Yamoussoukro. Ils représentent environ 23 % de la population du pays (environ 3 000 000 d'individus), font partie du groupe Akan, et sont originaires du Ghana voisin. Il s'installent en Côte d'Ivoire au XVIIIe siècle, guidés par la reine Abla Pokou. Le nom Baoulé vient du sacrifice, par la reine Pokou, de l'un de ses fils afin de passer un fleuve, alors qu'elle menait la fuite de son peuple du Ghana : “ba ou li” (“l'enfant est mort”). Les Baoulé se sont établis entre les fleuves Bandama et Comoé.

Sommaire

Mythe Fondateur

Présentation

Dans cette légende, il s’agit de la reine Abla Pokou qui sacrifie son fils unique pour sauver sa tribu de la mort.

Abla Pokou, la reine de Koumassi et de la Côte d’Or (aujourd’hui : le Ghana) est la personne la plus célèbre de la contrée. Elle et son peuple vivent en paix jusqu’au jour ou elle apprend qu’une attaque très sanglante contre Koumassi est planifiée par des peuples nomades vivant autour de la capitale. La raison pour l’attaque est le fait que la tribu est très riche grâce à une bonne récolte. Une prompte décision est prise, car les ennemis sont trop dangereux : la tribu veut s’enfuir avec sa reine pour trouver un lieu plus paisible.

Pendant la fuite, ils rencontrent plusieurs obstacles, mais la reine est toujours très sage et peut résoudre tous les problèmes. Cette situation change au moment où ils arrivent à la Comoé, une grande rivière du pays. C’est l’heure tragique, car il n’y a aucune possibilité de traverser le fleuve. C’est une barrière géographique. Le temps presse à cause des ennemis qui suivent encore la tribu.

La reine demande au devin de la tribu de consulter les oracles ce qui a pour résultat que l’esprit de la Comoé demande du sang humain d’une créature mâle afin de livrer passage à toute la tribu. Après le choc et la recherche d’un volontaire, la reine veut se sacrifier, car la tribu n’a pas d’héros masculins. Quand elle apprend que l’esprit refuse le sacrifice d’une femme, il reste seulement une possibilité : le sacrifice de son fils Kouakou. Dans un moment pathétique, il accepte son destin pour sauver sa mère et son peuple quoiqu’il soit le fils unique de la reine.

Après la mort cruelle du volontaire, des événements surnaturels permettent le passage sur la Comoé. Le peuple s’installe dans un lieu paisible et célèbre les funérailles de Kakou pendant plusieurs mois.

La postérité d’Abla Pokou n’a jamais oublié cet événement du sacrifice. On dit que, la nuit, on peut entendre les chants des Baoulés qui parlent de cette vieille légende et qui vantent la reine et son fils qui est un héros.

La légende des Baoulés

Il y a longtemps, très longtemps, vivait au bord d’une lagune calme, une tribu paisible de nos frères. Ses jeunes hommes étaient nombreux, nobles et courageux, ses femmes étaient belles et joyeuses. Et leur reine, la reine Pokou, était la plus belle parmi les plus belles. Depuis longtemps, très longtemps, la paix était sur eux et les esclaves mêmes, fils des captifs des temps révolus, étaient heureux auprès de leurs heureux maîtres. Un jour, les ennemis vinrent nombreux comme des magnans. Il fallut quitter les paillotes, les plantations, la lagune poissonneuse, laisser les filets ,tout abandonner pour fuir. Ils partirent dans la forêt. Ils laissèrent aux épines leurs pagnes, puis leur chair . Il fallait fuir toujours, sans repos, sans trêve, talonné par l’ennemi féroce. Et leur reine, la reine Pokou, marchait la dernière, portant au dos son enfant. À leur passage l’hyène ricanait, l’éléphant et le sanglier fuyaient, le chimpanzé grognait et le lion étonné s’écartait du chemin. Enfin les brousailles apparurent, puis la savane et les rôniers et, encore une fois, la horde entonna son chant d’exil :


''Mi houn Ano, Mi houn Ano,blâ ô Ebolo nigué, mo ba gnan min''


Mon mari Ano, mon mari Ano, viens, Les génies de la brousse m’emportent


Harassés, exténués , amaigris, ils arrivèrent sur le soir au bord d’un grand fleuve dont la course se brisait sur d’énormes rochers. Et le fleuve mugissait, les flots montaient jusqu’aux cimes des arbres et retombaient et les fugitifs étaient glacés d’effroi. Consternés, ils se regardaient. Était-ce là l’Eau qui les faisait vivre naguère , l’Eau, leur grande amie ? Il avait fallu qu’un mauvais génie l’excitât contre eux.

Et les conquérants devenaient plus proches. Et pour la première fois, le sorcier parla : « L’eau est devenue mauvaise, dit-il et elle ne s’apaisera que quand nous lui aurons donné ce que nous avons de plus cher. » Et le chant d’espoir retentit :


Ebe nin flê nin ba Ebe nin flâ nin nan Ebe nin flê nin dja Yapen’sè ni dja wali

Quelqu’un appelle son fils Quelqu’un appelle sa mère Quelqu’un appelle son père Les belles filles se marieront


Et chacun donna ses bracelets d’or et d’ivoire, et tout ce qu’il avait pu sauver. Mais le sorcier les repoussa du pied et montra le jeune prince, le bébé de six mois : « Voilà, dit-il, ce que nous avons de plus précieux. » Et la mère, effrayée, serra son enfant sur son cœur. Mais la mère était aussi la reine et, droite au bord de l’abîme, elle leva l’enfant souriant au-dessus de sa tête et le lança dans l’eau mugissante. Alors les hippopotames, d’énormes hippopotames émergèrent et, se plaçant les uns à la suite des autres, formèrent un pont et sur ce pont miraculeux le peuple en fuite passa en chantant :


Ebe nin flê nin ba Ebe nin flâ nin nan Ebe nin flê nin dja Yapen’sè ni dja wali

Quelqu’un appelle son fils Quelqu’un appelle sa mère Quelqu’un appelle son père Les belles filles se marieront


Et la reine Pokou passa la dernière et trouva sur la rive son peuple prosterné. Mais la reine était aussi la mère et elle put dire seulement « balouli », ce qui veut dire : l’enfant est mort. Et c’est grâce à la reine Pokou que le peuple garda le nom de Baoulé.

Analyse

La légende présente le sacrifice tragique d’un jeune prince. Tous les autres hommes de la tribu ne sont pas prêts à se sacrifier parce qu’ils ont peur ou qu’ils sont lâches.

La légende contient aussi quelques éléments surnaturels qui ont un sens symbolique. Elle ne contient pas de critique sociale, au contraire, la légende est pleine d’honneur et de fierté envers les ancêtres qui ont sauvé toute la tribu. C’est la raison pour laquelle une postérité est devenue possible. On peut la considérer comme l’héritage culturel d’un peuple qui a grandi beaucoup jusqu’à aujourd’hui, c’est la source de l’existence des Baoulés.

La légende est assez riche en éléments politiques et en éléments de la création des mythes, sur les différences sociales et les valeurs humaines de la commune.

La situation sociale de la tribu d’Abra-Poukou change avec la fuite. Ils deviennent des nomades. De même, les qualités du gouvernement sont mises en œuvre : c’est ce que reflète la politique de la reine. Cette légende a encore pour particularité de pouvoir être racontée comment un mythe. Elle contient encore une chanson en hommage à la reine et son fils.

Pour mettre l’accent sur les personnages principaux – la reine, son fils et le devin – on peut dire que la reine représente la sagesse, l’intelligence et tous les savoirs, car ses décisions et jugements sont toujours justes. Son fils Kakou représente la pureté et l’innocence. C’est le personnage tragique de la légende parce que c’est lui qui est sacrifié pour sa tribu, c’est un geste de géneriosité de sa part. On peut presque comparer ce geste avec la crucifixion du Christ, car lui aussi était jeune et innocent et il a accepté le sacrifice le plus haut, la mort. Il a aussi été tué pour la communauté.

Le devin lui est la voix du peuple et il représente le lien du peuple avec la magie. Il symbolise l’opinion publique et la souffrance commune.

Sous-groupes

Il existe une vingtaine de sous-groupes appartenant à des aires géographiques spécifiques.

Ainsi on a:

  • les Akouè dans la région de Yamoussoukro ;
  • les Sah dans la sous-préfecture de Djébonouan, avec une communauté dans la sous-préfecture de Toumodi ;
  • les Agba dans les départements de Dimbokro, de Bocanda, de Daoukro, de Ouéllé ; et dans les Sous-préfectures de Kouassi-Kouassikro et d'Ettrokro;
  • les Gbloh dans les sous-préfectures de Diabo et de Languibonou ;
  • les Ahitou dans le département de Tiébissou ;
  • les Kôdè dans les sous-préfectures de Ando-Kékrénou, Béoumi et Kondrobo dans le département de Béoumi ;
  • les Nanafouè dans les sous-préfectures de Yamoussoukro et d'Attiégouakro et de Tiébissou ;
  • les Satiklan dans la sous-préfecture de Botro ;
  • les Gôly dans la sous-préfecture de Bodokro ;
  • les Oualébo dans le département de Sakassou et de Toumodi (Oualèbo Sud);
  • les Ahaly dans la sous-préfecture de Brobo ;
  • les Sondo dans le département de M'bahiakro ;
  • les Fâly au nord de Bouaké;
  • les Dô'n occupant l'intersection des Sous-préfectures de Bouaké, Sakassou et de Languibonou ;
  • les Souhamlin dans la sous-préfecture de Taabo ;
  • les N'gban dans les sous-préfectures de Tién'diékro, Kpouébo et Taabo ainsi que dans le département de Toumodi;
  • les N'zikpli dans le département de Didiévi et une communauté dans la sous-préfecture de Toumodi ;
  • les Ayahou dans les départements de Sakassou et de Bouaflé ;
  • les Fahafouè dans la commune et sous-préfecture de Bouaké ;
  • les Anôh dans la sous-préfecture de Prikro.
  • Les Elomoué dans le Département de Tiassalé.
  • Les Yaourè dans la région de Bouaflé qui ont conquis les Yonin-yonin.

Ces sous-groupes parlent en réalité la même langue avec quelques nuances surtout dans le ton et la prononciation.

En plus de ces sous-groupes, d'autres groupes ethniques appartenant principalement au groupe Mandé du sud ont tendance à s'assimiler aux Baoulé, sans doute à cause de l'influence due à la proximité. Il s'agit des Ouan (Tiéningbué, Kounahiri), des Ngain,M'bahiakro).

Braves travailleurs, les Baoulé ont occupé les régions forestières de l'ouest et du sud-ouest du pays, exploitant de grandes plantations de café et de cacao, modifiant ainsi la toponymie des localités de ces régions.

Prénoms

Les prénoms chez les Baoulé selon le jour de naissance (homme, femme)

Les prénoms selon la position dans la famille

  • Troisième enfant d'une succession d'enfants de même sexe : N'guessan.
  • Quatrième enfant d'une succession d'enfants de même sexe : N'dri.
  • Le neuvième enfant d'une mère : N'goran.
  • Le dixième enfant d'une mère : Brou.
  • Le onzième enfant d'une mère : Loukou.
  • Le douzième enfant d'une mère : Toungbin.
  • Le treizième enfant d'une mère : Abonouan.

Les prénoms de caresse

Les prénoms selon les circonstances de la naissance

  • Enfant né lors d'une course de la mère hors de la maison : Atoumgbré.
  • Enfant né le visage tourné vers le sol : Ahoutou.
  • Enfants jumeaux : N'da.
  • Enfant né à la suite des jumeaux : Amani.
  • Allaly: quiétude.
  • N'gonian: désespoir. Pour conjurer le mauvais sort.
  • Atiman: enfant prématuré.
  • Abahndai: enfant attendu
  • Djaha: rouquin.
  • Gbamlé: albinos.
  • N'Siéni: où le mettre pour qu'il réussisse (prénom donné à un enfant dont les frères aînés sont décédés à la naissance)
  • Rassou : bénédiction
  • Famien : Prince
  • N'nafiassou: je n'y croyais plus (prénom donné à un enfant dont la mère est désespérée d'embrasser un enfant de son sein)
  • Béhiblo: à jeter. pour exprimer son insatisfaction due à la forme très maigre du nouveau-né. en général les prématurés.
  • Kodissou: si Dieu agrée. pour marquer son incertitude quant à la survie de l'enfant à cause de l'histoire triste des premières maternités de la mère.
  • Koyahé: ça ne réussira pas. Idem que Kodissou
  • Kanga: esclave. enfant né avec le cordon ombilical autour du cou.
KHADHORMEDIA 13.05.2013 0 3542
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13.05.2013 (4003 days ago)
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