La recolonisation de la forêt classée de Dida dans le département de Mangodara est au coeur des préoccupations en matière de préservation de la biodiversité.
Sur le terrain, les agents de l'administration n'arrivent pas à faire respecter la loi. Depuis la dernière tentative de déguerpissement, les activités portant atteintes à l'environnement y sont menées tous azimuts. Un rapport des services techniques du département de Mangodara sur la situation alarmante de cette forêt classée ouvre le débat sur la nécessité d'agir avant qu'il ne soit trop tard. En voici un large extrait.
La forêt classée de Dida relève ainsi du domaine classé de l'Etat depuis 1955 ; c'est-à-dire que bien avant les indépendances, les colons avaient déjà trouvé un intérêt à cette forêt, l'excluant de toutes formes d'occupation et d'exploitation si ce n'est à des fins de contrôle, de recherche scientifique et d'aménagement. Malheureusement, vu la faiblesse des moyens et de l'effectif du personnel forestier chargé du contrôle d'une part, et d'autre part la complicité de certains agents de l'Etat et responsables politiques, on autorise l'installation illégale et souvent clandestine d'exploitants agricoles à la recherche de terres fertiles.
La politique du fait accompli est en train de s'imposer dans cette forêt. Mais la conclusion du rapport est sans appel : « déclasser la forêt classée de Dida serait une grave erreur aux conséquences catastrophiques pour le Burkina Faso en général et la région des Cascades en particulier . Une occupation, même longue, ne donne aucun droit dans la forêt classée et la force doit rester à la loi. »
La forêt classée ploie aujourd'hui sous la conjugaison de plusieurs maux, selon le rapport. Ils ont pour nom : Une déforestation intensive : en 2010, la superficie détruite était inventoriée avec le GPS Garmin CX 60 à cinq cent trente-deux hectares (532 ha). En 2011, la tendance a augmenté. Avec le GPS etrex, la superficie de la forêt détruite a été estimée à neuf cent soixante-treize hectares (973 ha). Ces chiffres sont à revoir à la hausse d'autant que, selon le rapport, l'arrivée des « ex- occupants du parc national de la Comoé de la Côte d'Ivoire et la création de nouvelles défriches pour la culture d'igname vont augmenter la pression sur la forêt. »