En Visite à Zikisso: Aubrey Hooks à Makobéri comme un fils du terroir

L'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, SEM Aubrey Hooks, a séjourné deux jours durant à Makobéri, village situé dans la sous-préfecture de Zikisso. Le diplomate américain a fait corps avec les populations. Makobéri, village de près de1000 habitants situé dans la sous-préfecture de Zikisso, est logé à la même enseigne que les contrées reculées de la Côte d'Ivoire. Route non bitumée et accidentée, donc difficile d'accès. Invité par Likpa Koffi Bra Darius, ex - haltérophile bien connu dans la région pour ses hauts faits d'armes, ami et fils du terroir, pour y passer deux jours, il fallait bien qu'Aubrey Hooks, ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, arrive dans cette bourgade. Le vendredi 9 février 2007, pour recevoir cet illustre hôte, Makobéri a fait sa toilette. La population est mobilisée et le ton est à la fête. Depuis 8h, les habitants sont à pied d'œuvre pour préparer l'arrivée de l'ambassadeur américain. A l'entrée du village, sur une banderole que tient un arc de triomphe l'on peut lire : “Le village de Makobéri et tout le peuple ziki (NDLR : population de Zikisso) vous disent Ayoka Yidja (NDLR : merci d'être venu), Monsieur l'ambassadeur”. Quelques mètres plus loin, au seuil de la résidence de Likpa Koffi Bra Darius, sur deux mats, flottent les drapeaux ivoirien et américain. L'ambiance est délirante. La sonorisation distille de la musique, les femmes dansent le zibulo ( Une danse du terroir empruntée au pays bété voisin ). La fanfare de Zikisso, qui n'est pas en reste, donne la pleine mesure de son savoir - faire. Le Tôkpôgnon ou chasseur de mauvais esprit, dans la tradition dida, veille au grain. A 11h30, des bruits de sirène et des coups de klaxon se font entendre. C'est le cortège de l'ambassadeur des Etats-Unis qui fait son entrée dans la petite cité. Le premier véhicule qui pointe du nez est une 4X4 des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Il est suivi de deux Chevrolet blanches. La voiture de SEM Aubrey Hooks se distingue par le drapeau américain qui flotte sur l'avant de l'engin. “Aubrey, Aubrey, Aubrey...”, scande la foule. Les femmes qui chantent et dansent redoublent d'ardeur. Ceux qui étaient encore dans leurs maisons en sortent et convergent vers le lieu d'accueil. C'est la liesse populaire. Le diplomate américain est accompagné d'une forte délégation : Ange Kouakou Wiha Tchikaya, le sous - préfet de Zikisso, le président du conseil général de Lakota Jean-Claude Gnagra, le maire de la commune de Zikisso, Etienne Djico, et bien d'autres cadres. Prosper Kouassi, le vice-président du conseil général de Lakota, accueille l'hôte à sa descente de voiture. Chaude poignée de mains. “Bonne arrivée, Excellence”, “Merci, merci pour l'accueil”, répond Aubrey Hooks. Qui salue ensuite le chef du village de Makobéri Robert Zabou Gnazalé. Après toutes ces civilités, le cap est mis sur la résidence de Likpa Koffi Bra Darius. Il a du mal à tenir dans sa chaise d'infirme. Sourire aux lèvres, Bra Darius bouge dans tous les sens pour tenter de voir son ami venir. Pendant ce temps, la foule progresse. SEM Aubrey Hooks est littéralement noyé. Il se signale au passage en saluant les populations. “Bonjour, ça va ?” , “Salut !”, entend- on. L'ambassadeur américain est souriant. Arrive enfin la rencontre des deux amis. “Tu es venu ?”, demande Lipka Koffi Bra Darius qui tend les bras. “Oui champion. Comment ça va ?”, réplique l'ambassadeur. Les deux hommes se saluent chaleureusement en se cognant les points (Ils font le gbo, comme on dit dans le jargon local ). L'hôte du jour installé, place aux civilités d'usage. “Les nouvelles sont bonnes. Ma visite ici, aujourd'hui, est l'aboutissement d'un projet qui a été planifié depuis longtemps. Le voyage n'a pas été difficile. Tout s'est bien passé et je suis content de retrouver “Champion”, affirme, ému, l'ambassadeur américain. SEM Aubrey Hooks situe le sens de son action diplomatique en Côte d'Ivoire. “Je vais partout en Côte d'Ivoire pour m'imprégner des réalités, afin de tenir un discours crédible”. Au nom des populations, Prosper Kouassi souhaite la bienvenue. “Depuis quelques semaines, les populations de Makobéri ont appris la nouvelle de votre arrivée. Elles se sont donc mobilisées pour vous recevoir. C'est la première fois qu'une personnalité de votre rang nous rend visite. Cela nous fait chaud au cœur. Excellence Monsieur l'ambassadeur, les villageois attendent de vous faire découvrir leurs espaces social et culturel. Bienvenu à Makobéri, bienvenu à Zikisso”, indique - t- il. Quelques instants, assis côte à côte, Likpa Koffi Bra Darius et SEM Aubrey Hooks peuvent à nouveau échanger. “Lorsque tu m'as dit que tu allais me rendre visite, je pensais que tu jouais”, dit Bra Darius. “Comment ça va chez toi, Champion ?”, rétorque l'ambassadeur . “Je suis comblé”, répond son hôte. Likpa Koffi Bra Darius dirige ensuite son invité dans la chambre où il logera durant son séjour. A Makobéri, il n'y a pas d'eau courante. Cette situation ne gêne guère SEM Aubrey Hooks dont la simplicité et l'humilité sont désormais légendaires. A l'instar des villageois, il va utiliser un seau pour prendre sa @#!*% . Pour la circonstance, le diplomate bénéficie cependant de la climatisation car Likpa Koffi Bra Darius, avec l'aide des cadres, a fait installer des splits. Le tête-à-tête avec son ami terminé, l'ambassadeur est à présent reçu par l'ensemble de la communauté villageoise sur la place publique. Pour saluer l'illustre hôte, on lui offre la danse gbégbé. La prestation des artistes enflamme le public en même temps qu'elle enthousiasme SEM Aubrey Hooks. Un des danseurs lance un foulard sur l'ambassadeur. C'est une invitation à la partie. Le diplomate américain ne se dérobe pas. Il se lève et exécute des pas de gbébé, à la grande joie du public. Place est par la suite aux allocutions. Etienne Djico Dassi, maire de la commune de Zikisso, présente la sous-préfecture avant d'indiquer que “cette visite est une grande lueur d'espoir ...” Le porte-parole de l'Association des frères unis pour le développement de Makobéri qui lui succède va dans le même sens, en plaidant pour une aide pour l'adduction d'eau, la construction d'un centre de santé ainsi qu'une école. SEM Aubrey Hooks, en réponse, promet d'examiner toutes les doléances, afin d' y apporter une réponse favorable. “L'amitié se fait dans les deux sens. Aujourd'hui, je suis venu chez vous. Je vous invite à me rendre visite à l'ambassade des Etats-Unis”, ajoute - t- il. A 17h 30, Aubrey Hooks s'offre une ballade. Il est décontracté. Il porte un pantalon, une chemise aux manches longues. En compagnie du maire et du vice-président du conseil général, il visite les infrastructures du village : l'école primaire, l'église catholique, l'église baptiste, etc... L'hôte entre chez Mathurin Kouassi, le catéchiste du village. Les femmes sont en train de finir la préparation du dîner . “Qu'est-ce que c'est ?”, interroge Aubrey Hooks. “C'est du foutou. On prépare la banane. Lorsqu'elle est cuite, on la pile et on obtient du foutou” “Ah ! C'est bien”. L'ambassadeur américain prend le pilon et imite les pileuses. Applaudissements des habitants de la cour. La balade se poursuit. Le grand hôte du jour et ses compagnons traversent la voie principale du village. Ils se dirigent au sud-est de Makobéri, chez les ressortissants burkinabé. “Bonsoir, comment ça va ?” demande-t-il à M. Abdoulaye. “Ça va !”, répond ce dernier. Au domicile de Léonard Yao, salutations. De nombreuses familles sont visitées. La nuit tombe sur Makobéri. Les cris des animaux sauvages se font entendre. C'est dans cette atmosphère que SEM Aubrey Hooks passe sa première nuit à Makobéri. César Ebrokié envoyé spécial à Zikisso