samedi 6 octobre 2007
Le Président du Conseil général de Lakota, Jean-Claude GNAGRA, et son équipe ont mis en ?uvre d'importants micro-projets à destination des jeunes et des femmes. Il lève un coin de voile sur la réalisation desdits micro-projets. Entretien. Notre Voie : Cela fait 5 ans que vous présidez le Conseil général de Lakota. Êtes-vous satisfait de votre travail au moment où vous êtes en fin de mandat ? Jean-Claude GNAGRA: Je ne peux pas baigner dans l'autosatisfaction. Mais, ceux qui nous ont élu et qui nous observent peuvent vous dire si nous sommes sur la bonne voie. Ce qui est certain, c'est que nous pensons que nous faisons notre travail dans la mesure de nos possibilités. Vous savez très bien que la crise a été un réel obstacle au bon fonctionnement des conseils généraux. Des structures de communication et des experts dans le cadre du développement humain et de promotion des initiatives locales nous ont décerné le prix de meilleur gestionnaire des conseils généraux en 2003-2004 ; 2004-2005 et en 2005-2006. Ce sont des mérites de reconnaissance pour le bon travail que nous effectuons depuis notre installation en 2002. Tout le département est aujourd'hui en chantier. N.V. : Quels projets avez-vous initiés pour les populations économiquement faibles ? J.C.G. : Nous avons lancé 3 projets dans le domaine de l'agriculture en vue d'aider les jeunes déscolarisés et même la frange de la population fragile ainsi que les femmes. Nous nous sommes dit qu'à côté des projets de développement éducatif, I'hydraulique, les routes, l'électrification et autres grands travaux, il faut aussi des richesses pour les populations faibles. Nous avons signé une convention avec la SAPH (société africaine des plantations d'hévéa) et grâce à l'appui technique de l'Anader (Agence nationale d'appui au développement rural), nous avons mis en ?uvre dans la localité de Nassalilié, un important projet de pépinières d'hévéa de 1050 hectares en 2004. Nous avons démarré avec 50 ha en 2005. En 2006, nous avons distribué 100 ha et en 2007, Ies populations ont pu bénéficier de 320 ha de plants. Nous avons aussi initié dans la sous-préfecture de Zikisso, et cela à l'attention des jeunes gens et de jeunes filles, la culture du maïs sélectionné. Le Conseil général a investi la somme de 1 million FCFA pour une quantité de 60 tonnes de semence. Lorsque nous allons finir d'évaluer l'impact de l'hévéaculture dans la région, nous allons introduire la culture du palmier à huile. Une autre spéculation très rentable, au dire des spécialistes. Dès notre arrivée à la tête du conseil, nous avons entrepris la mise en ?uvre de la culture du manioc dans tout le département. Mais les gens ne se sont pas bousculés pour se l'approprier. Nous comptons relancer le projet très bientôt. Dans le seul intérêt des populations. Nous avons signé une convention avec l'Anader et la Fondation Leader's (Canada) qui permettra au Conseil général de financer tous les projets agricoles des coopératives. L'étude de faisabilité, l'encadrement et le suivi seront assurés par l'Anader N.V. : Dans la région, l'on trouve encore de nombreuses habitations construites en matériaux locaux (mur en terre argileuse et toiture en papot) ... J.C.G.: C'est vrai que la question de l'habitat rural est un souci pour nous. Par ce qu'il est de notre devoir de permettre aux populations de vivre décemment. Pour cela, nous avons signé un partenariat avec deux structures spécialisées en la matière. Il s'agit de l'ONG "Habitat pour tous" et le FNH (Fonds national pour l'habitat). Concernant l'Ong Habitat pour tous, la coopérative doit contribuer à concurrence de 1 à 2 millions. Dans tous les cas, les populations doivent partager la sueur pour la réussite de l'opération. Même chose pour le second projet. N. V. : Vous avez réalisé des projets d'électrification publique dans la ville de Lakota. Mais les populations, elles, traînent encore les pas quant à l'approvisionnement en électricité dans les foyers. Comment expliquez-vous cela? J.C G. : C'est justement pour cela que nous battons pour créer les richesses chez les populations. Elles veulent bien bénéficier du confort de l'électricité domestique, mais elles n'ont pas assez de moyens et c'est dommage. Partout, les populations demandent que le Conseil subventionne les branchements de l'électricité dans les foyers. Mais c'est difficile. Nos parents sont encore attachés au branchement promotionnel. Cette opération a fortement endetté la CIE et aujourd'hui, la société n'est pas prête à la renouveler. Nous allons bientôt intaller dans les villages, avec l'appui technique de l'Anader, les CVD (conseil villageois de développement) qui serviront de relais au conseil général dans le cadre de la réalisation des projets. Je pense que tous nos projets en faveur des populations économiquement faibles pourront aider tout le monde à s'épanouir.
Propos recueillis à Lakota par Ibo Cheick Oumar