posté le 30 janvier à 10h30 | mis à jour le 30 janvier à 11h39

© La semaine écoulée, les journaux guinéens se sont particulièrement intéressés à la première sortie à l’étranger du président de la République, Alpha Condé et surtout le retour imminent annoncé de l’ex chef de la junte, le bouillant capitaine, Moussa Dadis Camara. Une annonce qui, selon de nombreux confrères, va certainement faire plaisir aux inconditionnels du capitaine Dadis, mais qui va aussi susciter et relancer le débat sur le cas des crimes perpétrés le 28 septembre 2009. Lisez !

« Dadis peut rentrer quand il veut. Il n’y aura pas de poursuite contre lui… », titre à sa grande Une La Lance dans sa livraison du mercredi 26 janvier 2011.

Le journal rapporte « qu’au terme d’une visite d’Etat et d’amitié de 48 heures, le président Alpha Condé a quitté le 24 janvier Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso pour Tripoli où l’attendait Mouammar El Kadhafi, le guide de la Jamahiriya Araba libyenne socialiste. Tripoli est la seconde étape qui doit le conduire au sommet des chefs d’Etat africains prévue à Addis Abeba en Ethiopie. Mais pendant son séjour au Burkina Faso, il a été question du retour au bercail du capitaine Moussa Dadis Camara. Celui-ci poursuivait son congé de convalescence dans la capitale burkinabé suite à l’attentat du 3 décembre 2009 qui l’avait conduit dans un premier temps au Maroc. Lors d’une interview qu’il accordé aux médias, l’ex capitaine de la junte guinéenne avait émis son souhait de rentrer en Guinée. Il a fait un clin d’œil au président Alpha Condé pour être à l’abri de toute poursuite judiciaire suite aux massacres du 28 septembre 2009 à Conakry. La Commission d’enquête internationale pilotée par les enquêteurs des Nations Unies avait incriminé le capitaine Moussa Dadis Camara et avait indiqué que la cour pénale internationale pouvait valablement se saisir du dossier classé crime contre l’humanité…. », explique notre confère.

Avant de poursuivre : « lorsque la question relative au capitaine Moussa Dadis Camara a été posé au président guinéen à Ouagadougou, Alpha Condé a répondu en ces termes : ‘’ j’ai vu mon petit frère et prédécesseur, le capitaine Dadis Camara il peut rentrer quand il veut et comme il veut, il n’y aura pas de poursuites contre lui ‘’ », précise le journal.

Des propos qui, selon l’analyse de notre confrère, vont certainement faire plaisir aux inconditionnels du capitaine Dadis, mais qui vont relancer le débat sur le cas des crimes perpétrés le 28 septembre. Qui va à présent répondre de ces actes, s’interroge plus d’un.

Pour d’autres, la promesse de mettre capitaine Dadis Camara à l’abri de toute poursuite judiciaire est une stratégie du président Alpha Condé qui vise à attirer la sympathie de la Guinée Forestière en prélude aux élections législative, communale et communautaire. Les Guinéens attendent, dit-on, de voir comment le président alpha Condé va régler ce dilemme. Calmer la communauté internationale qui promet de faire toute la lumière sur les massacres et contenir les ardeurs du capitane Dadis Camara frustré par les événements de la transition guinéenne...

‘’Retour des exilés : Dadis peut rentrer en Guinée, et Toumba ? ‘’ met à sa Une, le quotidien privé ‘’ La République’’ dans sa parution no 107 du mercredi 26 janvier 2011

Ce medium soutient « que décidément, la toute première sortie du président de la République, Alpha Condé aura fait des heureux. En tout cas l’ex patron du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) ne dira pas le contraire. Le bouillant capitaine Moussa Dadis Camara qui avait récemment exprimé le souhait de rentrer au pays y est en fin autorisé. Il convient de noter par ailleurs que l’ancien aide de camp de capitaine Dadis Camara avait, lui aussi, solliciter une ‘’grâce présidentielle’’ du président Alpha Condé. Son appel sera-t-il entendu ? Rien n’est sûr ! En attendant les yeux des Guinéens sont tournés vers Ouaga d’où viendra l’ex chef de la junte guinéenne… », souligne notre confrère

‘’ Neuf vendeurs de posters de Cellou Dalein Diallo mis aux arrêts, puis libérés ‘’ titre L’Observateur en page intérieure dans son numéro 527 du 27 janvier 2011

Le journal rapporte « que neuf vendeurs d’objet à l’effigie de Cellou Dalein Diallo notamment des t-shirts, des posters, des calendriers qui ont été mis aux arrêts au marché Madina, le mardi 18 janvier par des hommes en uniforme ont été relaxés tout dernièrement. Mais ils n’ont pas reçu leurs articles de vente. Les hommes en uniforme sont à la recherche de l’importateur de ces articles divers mais ils ne l’ont pas retrouvé. Interrogé par un confrère de la place, un des gendarmes qui a procédé à l’arrestation a expliqué : « ces personnes ont été arrêtées en flagrant délit en train de vendre des calendriers à l'effigie de Cellou Dalein Diallo comme ce dernier était le président de la République ; c'est un acte très grave, ces gens considèrent Cellou Dalein Diallo comme étant le président de la Guinée : s'ils ne reconnaissent pas que Alpha Condé est le seul et unique président de la Guinée, nous allons les exterminer tous… », aurait-il martelé.

« Les gens, déçus d’Alpha Condé … » pouvait-on lire également dans ‘’ La Lance’’

Dans une interview accordée à l’ancien ministre de l’Élevage et leader des Nouvelles forces démocratiques Mouctar Diallo, l’hebdo du mercredi rapporte les propos du jeune leader : « les gens, sont déçus d’Alpha Condé. Mais qu’il serait judicieux d’attendre les cent jours avant de faire des analyses profondes sur les différents actes posés par le nouveau locataire de Sékhoutouréyah… »

Mouctar Diallo affirme cependant « que le départ d’Alpha Condé ne rassure pas. La composition de son équipe dans son fond et dans sa forme rien ne marche. Beaucoup d’ailleurs sont déçus y compris dans son propre camp. Et les attentes ne sont pas comblées. Ils sont pessimistes sur la suite. Mais laissons lui un peu de temps, peut être d’ici là, il va corriger, il va se mettre dans la dynamique de la résolution des problèmes des Guinéens. Et non à continuer à se lancer dans des campagnes populistes qui ne répondent pas au véritable contexte lié à l’exigence des réponses réelles aux véritables problèmes des Guinéens…. »

Revenant dans ce même interview sur l’arrestation de l’ancien chef d’état major général des armées, le général de division Nouhou Thiam, le leader des nouvelles forces démocratiques a dit qu’il ne maîtrise pas bien ce dossier mais « que tout doit se faire dans le cadre de la loi. On ne peut plus permettre des arrestations arbitraires en Guinée. La justice doit jouer son rôle, nous avons dépassé la période de se permettre de violer de façon flagrante les lois et impunément… », prévient-il. Avant de souligner : « nous avons œuvré pour qu’il y ait un changement en Guinée. Aujourd’hui, tout le monde, les leaders d’opinion, les acteurs de la démocratie doivent se mobiliser pour barrer la route à ceux qui veulent compromettre les acquis démocratiques obtenus au prix du sang, le fruit d’un long combat. Nous ne devons plus permettre les attitudes d’un autre âge, de violer les libertés ou les droits individuels garanties par la constitution. Il faut la loi et la justice… »

« Alpha Condé sur la crise ivoirienne : « j’ai trop de problèmes chez moi … », affiche l’observateur en page intérieure

Le journal souligne que « le président de la République, le Pr Alpha Condé s’exprimant sur la crise ivoirienne a affirmé devant la presse burkinabé « j’ai tellement de problèmes en Guinée que je n’ai pas le temps de penser à autre chose. Pour le moment, j’ai trop de choses, laissez moi m’occuper de mes affaires … »

‘’Justice: Lounseny Camara de la CENI disculpé ‘‘ Titre le journal Horoya no 7062 du mardi 25 janvier 2011

Le journal rapporte que "la cour d'appel de Conakry a ordonné la relaxe de M. Lounseny Camara pour délit non constitué.
Faut-il rappeler, le ministère public et le président de l'UFDG avaient porté plainte contre Lounseny Camara, chef département administratif et financier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour motif d'atteinte à la sincérité du scrutin du premier tour de l'élection présidentielle. Et par ce motif, le tribunal de première instance de Conakry saisi de ce dossier a rendu un jugement no 424 du 22 octobre 2010 déclarant lounseny Camara coupable et aussitôt condamné à un an de prison ferme, au paiement d’une amende de deux millions de GNF et ordonne la privation de son droit civique pendant deux ans.

La cour a constaté que l’infraction poursuivie ne constitue non plus un flagrant délit. Et puis ces violations infirment de ce fait le jugement déféré et ordonne la relaxe de M. Lounseny Camara pour délit non constitué et la restitution de la caution constituée.
Ainsi l’arrêt no 022 de ce 27 décembre disculpe Lounseny Camara qui retrouve de fait tout son droit de citoyen libre de jouir de ses droits civiques … »

« Dommages électriques: A quand la fin du cauchemar ? Colle à la une le quotidien gouvernemental Horoya

Le quotidien national révèle « Que les déflagrations du réseau électrique de EDG continuent à causer des dommages inestimables aux populations depuis toujours. Cette entreprise qui évolue sans aucune règlementation s'obstine à faire face aux désastres ou tout simplement ferme les yeux au mépris du droit des citoyens guinéens à vivre en sécurité dans leurs habitations. Nombreux aujourd'hui sont ceux qui, selon Horoya, subissent des incendies entraînant des pertes en vies humaines, dégâts matériels et aussi des risques cancérigènes de tous ceux qui vivent dans le rayon des câbles de EDG. La liste des victimes est si longue que l'on passerait toutes les pages à élucider le chiffre. Le courant électrique manque cruellement et le peu que l'on reçoit quelques heures seulement cause des désagréments considérables. Et en croire notre confrère, des maisons entières se consument de jour comme de nuit surtout, en haute banlieue ou aucune disposition n'est envisagée pour limiter les risques ou protéger les installations. L'unique activité des agents se limitent malheureusement aux réclamations des dus injustifiées … » regrette le journal.

A la semaine prochaine.


Mamadou Bailo Barry
Conakry,Guinée
224.64.44.41.84