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Grande-Bretagne : nouveau bras de fer entre Cameron et la police

 

Grande-Bretagne : nouveau bras de fer entre Cameron et la police

LEMONDE.FR avec AFP | 13.08.11 | 08h59   •  Mis à jour le 13.08.11 | 12h15

 

Le premier ministre britannique David Cameron marche devant un policier devant le 10 Downing Street.

 

Le premier ministre britannique David Cameron marche devant un policier devant le 10 Downing Street.Reuters/STEFAN WERMUTH

Alors que le calme semble définitivement revenu dans les grandes villes britanniques en ce début de week-end, la police reste déployée en force, les tribunaux continuent à travailler sans relâche et le premier ministre David Cameron maintient un discours de fermeté, malgré une polémique persistante avec les forces de police, dont il critique les méthodes. Selon le dernier bilan fourni par les autorités britanniques, 5 personnes sont mortes au cours de ces émeutes et plus de 1 600 ont été arrêtées, 1 200 dans la seule ville de Londres.

Revenu de vacances après le début des troubles, le premier ministre multiplie depuis trois jours les mesures répressives dans les but de rassurer la population : pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, renforts massifs de police, recours autorisé aux canons à eau. Il n'a pas exclu non plus de faire appel à l'armée ni de s'en prendre directement aux pillards : M. Cameron a déjà proposé de priver les émeutiers de réseaux sociaux, alors qu'ils semblent avoir été peu utilisés pour organiser des violences et des pillages.

Vendredi, il a estimé qu'il serait judicieux que les fauteurs de troubles impliqués dans les émeutes soient exclus du logement social. Une pétition en ligne demandant que les émeutiers perdent leurs droits aux allocations a déjà recueilli 160 000 signatures, dépassant le seuil requis pour que le Parlement puisse se saisir du sujet.

LES COUPES BUDGÉTAIRES MAINTENUES

Dans le même temps, le premier ministre et son gouvernement ne se privent pas pour critiquer les méthodes de la police, dépassée au début des émeutes notamment à Londres. "Au départ, la police a beaucoup trop traité la situation comme s'il s'agissait juste d'une question d'ordre public, alors qu'il s'agissait de criminalité", a-t-il dit, estimant qu'il y avait "trop peu d'hommes dans les rues". Des propos similaires avaient été tenus par sa ministre de l'intérieur, Theresa May, au cours de la semaine. De quoi provoquer la colère des responsables policiers, qui n'ont pas manqué de souligner que M. Cameron est lui-même rentré tardivement de vacances. "Ce sont toujours ceux qui ne sont pas sur place qui se permettent des commentaires", a rétorqué l'actuel patron de Scotland Yard, Tim Godwin.

Plusieurs études d'opinion, publiées vendredi, viennent quelque peu affaiblir la position de M. Cameron. Un sondage pour The Independent montre que 54 % des Britanniques critiquent le dirigeant conservateur pour sa réponse trop tardive. Un autre sondage réalisé pour The Guardian arrive à la même conclusion : seuls 30 % des Britanniques estiment que leur premier ministre a bien répondu aux violences tandis que 44%  pensent le contraire.

M. Cameron est également pointé du doigt pour les coupes budgétaires d'un montant de 2 milliards de livres prévues dans la police, qui équivaudrait à la perte de 30 000 emplois, dont 16 200 policiers. Or, comme le soulignait le président de la Police Federation cette semaine dans la presse britannique : "Les 16 000 policiers [supplémentaires] qui ont été envoyés dans les rues de Londres, c'est exactement le nombre d'agents qu'il veut retirer". Dans un entretien à la BBC, samedi, le ministre des finances George Osborne a affirmé que cette réforme sera maintenue

UN "SUPER-FLIC" AMÉRICAIN À LA RESCOUSSE

En guise de réponse, David Cameron a confirmé qu'il avait bien fait appel à l'ancien chef de la police new-yorkaise Bill Bratton, en tant que consultant. Downing Street a précisé que M. Bratton, un "super-flic" connu pour avoir travaillé avec les polices de New York, Los Angeles et Boston, aiderait le gouvernement conservateur à développer des stratégies face aux émeutes à grande échelle et à la culture des gangs à titre bénévole.

La police en Grande-Bretagne ne dispose pas de forces de l'ordre spécifiquement destinées à la lutte contre des phénomènes de guérilla urbaine ou des manifestations à risque. Il n'existerait pas dans ce pays l'équivalent des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ou de l'escadron de gendarmerie mobile.

 

 

KHADHORMEDIA 13.08.2011 0 2699
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