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LES BAOULES

LES BAOULES


Leur Milieu:
Les Baoulé sont environ 500 000.
C'est une des principales ethnies de la Côte d'Ivoire. lis en occupent la partie centrale, zone de savane qui pénètre un coin de la forêt. Cette région est comprise entre les fleuves Nzi, Comoé et Bandama. Les Baoulé sont issus du peuple Akan qui forme un ensemble culturel et linguistique qui regroupe les Ashanti au Ghana, les Agni et les Abron à l'est de la Côte d'Ivoire.

Leur Histoire:
Les Akan auraient quitté vers la fin du XVIIe siècle leur territoire du Nord du Ghana pour gagner les forêts du Sud à la recherche de mines d'or. De nombreuses guerres intestines éclatèrent, provoquées par l'appât de l'or, symbole sacré du pouvoir Akan (tabouret en or : Sikadwa).
Le noyau Ashanti le plus vigoureux resta sur place, tandis que les fractions les plus faibles, expulsées, furent obligées de fuir et de rechercher de nouvelles terres.
Au milieu du XVe siècle, un groupe, les Abron, se dirigea vers le Nord dans la région de Bondoukou.
L'origine de l'exode Baoulé a lieu plus tard, pendant les guerres qui suivirent la mort d'Oseï Toutou, fondateur du royaume Ashanti. A sa mort, entre 1720 et 1730, ses neveux Dakon et Opokou Ware se disputèrent sa succession. Dakon fut tué. Sa soeur (Abia Pokou) rassembla ses partisans et s'enfuit avec eux en moyenne Côte d'Ivoire. Ils franchirent la rivière Comoé et s'établirent dans les plaines proches du Bandama.
Une légende raconte que, poussés par un groupe d'Ashanti qui les poursuivait, ils furent arrêtés par le passage du Comoé. La reine, pressée par le magicien du clan, jeta à l'eau cri sacrifice son fils unique. Aussitôt, un grand fromager situé de l'autre côté de la rive se courba jusqu'à eux pour servir de pont auxfugitifs. Alors la reine, bouleversée par son sacrifice, se retourna vers le fleuve et cria : « Baouli », c'est à dire : « l'enfant est mort ». Ce serait l'origine du nom de Baoulé.
Ayant trouvé des mines d'or, la reine résolut de se fixer dans le bassin du Bandama. Elle refoula les Sénoufo vers le nord et rejeta une partie des Gouro sur la rive droite du Bandama.
Abia Pokou mourut vers 1760. Elle fut enterrée à Warébo (Sakasso), sa capitale (située au Sud Ouest de Bouaké). Sa nièce, Akwa Boni, lui succéda et acheva la conquête pacifiste du côté Ouest en annexant les pays aurifères du Yaouré sur le rive droite du Bandama Blanc.
Les Baoulé, tout en conservant l'héritage Ashanti, qu'ils ont su faire fructifier (particulièrement le travail de l'or et du cuivre avec la technique de la cire perdue, et le tissage) développèrent, sous l'influence des Gouro, la sculpture sur bois. Cette fusion de plusieurs cultures fut une des raisons de la richesse particulière de la production artistique baoulé.
Au XIXe siècle, plusieurs chefs Baoulé s'allièrent avec les Fanti, formant un maillon dans le commerce des esclaves et de l'or. L'alliance avec Samori (1891) entraîna l'intervention française entre 1900 et 1910. Après une lutte courageuse, le peuple Baoulé comprit que toute révolte armée était condamnée à l'échec, étant donné la puissance des armes de ses adversaires, et se résigna au système colonial.

Leur Vie Economique:
L'agriculture est la base de la société baoulé.
Le Baoulé n'est pas éleveur. Le bétail est confié aux bouviers Peul. Les Baoulé, par contre, accordent beaucoup de soin à l'élevage des volailles.

Leur Vie Sociale:
Issus de l'État Akan, fortement hiérarchisés, les Baoulé ont cherché à imposer aux autochtones les modèles d'organisation de leur société d'origine. L'autorité était basée sur le roi, puis venaient les clans, les Akposone (groupe de villages), le village et, enfin, la famille (auro), chaque groupe ayant un chef.
Avec les luttes intestines de la période pré coloniale, l'autorité se dégrada, Depuis l'indépendance, l'ancienne structure politique traditionnelle est remplacée par une structure administrative nationale qui s'appuie néanmoins encore sur l'autorité des chefs traditionnels.

Leur Vie Religieuse:
Les croyances des autochtones se superposèrent à celles des Akan. Seuls, les grands cultes baoulé résistaient à cette assimilation : le culte de Niamié (dieu du ciel), le culte d'Assié (la terre non défrichée), les autres croyances étant partagées par les autochtones. On connaît de nombreuses divinités secondaires auxquelles on érige des autels au bord des fleuves, au pied des collines.
Les génies les plus représentés sont Gherké, le génie singe, et Goli, génie à tête de taureau (ces deux génies seraient les fils de Niamé). Il faut citer aussi les société secrètes du Do.

Leur Vie Culturelle:
Chaque année, de grandes festivités, appelées Adaé, ouvrent la période de la récolte des ignames.
Ayant hérité des traditions akan, les Baoulé (comme les Agni et les Abron de l'Est) accordent une grande importance aux cérémonies funéraires.
La littérature orale baoulé est très riche, proche de la création dramatique (conte mimé), de la musique (chant épique) et de la poésie populaire (fables d'animaux, énigmes et devinettes).

Leur Vie Artisanale:
L'artisan créateur est une personnalité très estimée dans la société t hiérarchisée baoulé. Le sculpteur sur bois est consulté dans toutes les affaires importantes, ainsi que le forgeron. Il n'y a pas de système de caste. Celui qui manifeste une vocation particulière peut devenir artisan.
La technique de la sculpture et de l'orfèvrerie s'acquière pendant l'apprentissage effectué chez un artisan professionnel que le père du jeune homme rétribue en conséquence.

Habillement
L'homme porte un pagne classique rectangulaire, formé de quatorze bandes de toile de coton, cousues ensemble. (Chaque bande de 10 cm de large et de deux mètres de longueur.)
Le pagne (yassaoua kondrou) est drapé sur une épaule à la façon de la toge romaine. Le coin est porté dans la main ou fixé sur la nuque par un noeud. Le vêtement de dessous est un caleçon (alâ kouné).
La femme porte le bangla ou taésou, vêtement d'une pièce enveloppant les reins (un mètre sur deux).
Pour sortir en ville, ce pagne est fixé au dessous des épaules pour cacher les seins. Il enveloppe le corps en deux tours en commençant sous l'aisselle droite. Aujourd'hui, on porte plus largement le komplé, qui comprend un corsage avec ou sans manches et un grand pagne (tanbo), pièce rectangulaire enveloppant la partie inférieure du corps, drapé autour des reins à l'aide d'une cordelette. Ce pagne descend jusqu'aux chevilles.
Avant l'introduction du tissage, les vêtements baoulé étaient faits d'écorce battue. Cette technique est encore pratiquée chez les Baoulé des villages des savanes du Centre. De larges bandes sont enlevées de certaines espèces d'arbre (le ficus) et battues ensuite à l'aide de battoirs en bois. Ces tissus servent maintenant de tapis de couchage.
Dans la région de Niéméné, on trouve encore des écorces battues dans tous les marchés, et quelques artisans travaillent encore, mais très irrégulièrement.

Parure
La possession des trésors en or était le privilège des grands chefs Baoulé, transmis jusqu'à nos jours par voie d'héritage. Ils avaient coutume, au cours des grandes fêtes, de porter des bijoux en or massif, très somptueux : lourdes chaînes supportant des pendentifs (nfloû bâ tri) et des pectoraux en forme de symboles variés.
Les colliers en perles anciennes ne sont portés de nos jours qu'aux grandes occasions, par les familles nobles.
Les non nobles portent aussi de belles parures anciennes, des bagues et des pendentifs, en or filigrané, des bracelets en ivoire d'éléphant.
Le chasse mouches n'est pas seulement un accessoire fonctionnel. Il est réservé aux dignitaires de haut rang social. Le manche en bois est très décoré et souvent ces parties sculptées sont recouvertes d'une mince feuille d'or. Il en est de même pour les cannes sculptées, symboles du pouvoir, dont les motifs décoratifs ont un sens allégorique précis.
A l'âge de deux ans, la fillette reçoit un collier en verroterie (baâma) qu'elle portera autour des reins. Ces colliers vont en augmentant avec l'âge et le nombre de soupirants de la jeune fille.
La femme Baoulé porte un collier de perles bleues minuscules, en verre ancien, appelé ndioulâba ou simplement âfié. Ce collier peut être aussi en or composé de différents éléments décoratifs assemblés par un cordon.
L'anneau de cheville en cuivre est tombé en désuétude (ces anneaux remplissaient davantage la fonction de monnaie d'échange plutôt que celle de parure).
On porte l'ohidya âfta, jarretières en petites perles rouges ou bleues qui se placent aux deux jarrets ou aux chevilles (de deux à cinq).
Les boucles d'oreilles (âsano mandé) sont en or, fabriquées par le procédé de la cire perdue, en forme de fleurs, de grains.
Les amulettes sont de nature magique d'origine maraboutique. La substance magique donnée par le féticheur (amoué fomé) est portée dans un sachet de toile, cousu dans les plis du vêtement ou attaché avec un lacet en fil de coton.

Coiffure des femmes.
Très variée de formes; par exemple, cheveu.\ en touffes et fausses tresses ligaturées. La chevelure est divisée en carrés de dix huit à trente deux. Dans chacun d'eux, on ramène le, cheveux et on les ligature avec un fil noir pour réaliser une tresse. Toutes les tresses ainsi formées sont réunies par leur extrémité su,les tempes et sur la nuque (le nombre de tresses est au moins de trente).

Tissage
Le tissage baoulé est très riche.
Tiébissou, à 68 km de Bouaké, est le centre le plus important du tissage baoulé.
Dans la fabrication des bandes tissées des pagnes. les réserves d'indigo en chaîne forment des motifs géométriques irréguliers. On distingue plus de vingt dessins traditionnels avant chacun un nom particulier. Les plus appréciés sont : Dangô, Bia, Soplin, Tâmbé. Tous ces motifs servent à la réalisation des pagnes d'hommes. Les Yaswa Kondrô, très beaux pagnes de cérémonie avec des symboles brodés de fils de coton de couleur (rouge et vert), se trouvent a Yamoussoukro,
La teinture des fils (généralement en indigo) se fait avec le procédé de réserve. L'approvisionnement en fil de coton est encore local. Les femmes des villages continuent à égrener, à carder et à filer le coton récolté dans leurs champs (les bobines de fil écru sont achetées de 10 à 20 francs le fuseau). Mais, de plus en plus, la filature industrielle des environs de Bouaké fournit le coton teint à tous les tisserands de la Côte d'Ivoire. Les tisserands baoulé, tous cultivateurs, travaillent surtout à leur métier, le mercredi et le vendredi. et le dimanche, jours interdits à la culture et consacrés aux cultes de la terre, Les autres jours, c'est juste en rentrant des champs. vers 17 heures, qu'on peut voir des tisserands travailler dans tous les villages entre Toumodi et Dimbokro, et ceux autour de Tiébissou. Les Baoulé réalisent aussi des tissus en fibres de raphia, teints par réserve (inspirés sans doute des étoffes des Ashanti, teintes au pochoir). Les motifs découpés d'après des patrons sont imprimés au moyen d'une pâte résineuse ou de cire. Le tissu est ensuite trempé dans un bain de teinture.
Les Baoulé savent teindre les pièces de tissus en indigo pur mais, dans certaines régions, ils ont laissé à certains immigrés Mandé ou Voltaïques le soin de développer cet artisanat.
A Bouaké, on utilise la technique plus compliquée du batik (réserve à la cire). Certaines parties de l'étoffe sont ligaturées, et le procédé donne une grande variété de motifs. Deux teintures traditionnelles sont encore utilisées : l'indigo (macération de feuilles pilées et séchées, mélangées à une solution de potasse) et le kola (macération de noix de kola, pilées). Chaque bain dure de 20 à 30 minutes. Pour obtenir des tons plus foncés, on augmente le nombre de bains. On pratique encore dans le village de Satiari la technique de l'écorce de ficus, battue avec un bâton; elle sert de tapis de couchage.
KHADHORMEDIA 13.05.2013 0 1785
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13.05.2013 (4004 days ago)
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