(Alwihda) - 4 Février 2011
A°) Quels sont les principaux arguments de ceux qui défendent Laurent Gbagbo.
D’abord, il faut signaler que dans ce camp, un amalgame conscient ou non est fait volontairement ou non entre le désir de voir une démocratie réelle s’installer en Côte d’Ivoire et faire tâche d’huile en Afrique et l’intolérable ingérence de la France et de la communauté internationale dans des élections d’un pays africains souverains.
Le cas de cette élection ivoirienne, antithèse de l’élection guinéenne devient cas de jurisprudence pour toute future élection qui utilisera la cohabitation malheureuse entre une cours suprême et une commission électorale autonome ou indépendante : toutes les futures élections africaines, peuvent désormais être confisquées à volonté par le pouvoir sortant.
La communauté internationale va même plus loin, elle qui propose désormais, à tour de bras, des referendums d’autodétermination de grands pans de territoire national, dès que le président en exercice n’est plus à sa solde. Cinquante ans après nos indépendances, il est proposé à l’Afrique une seconde vague « d’indépendance » pour toutes les régions à grands potentiels miniers, pétrolifères ou agricoles.
Il s’en suit que beaucoup de penseurs africains sont certains que ce qui se passe en Côte d’Ivoire, se passera sûrement chez eux demain.
Sarkozy par sa réaction démesurée en Côte d’Ivoire, cristallise un sentiment antifrançais qui masque le désir de démocratie et de bonne gouvernance des africains. Sarkozy par ses attaques incessantes contre le peuple africain, transforme Gbagbo en héritier des grands résistants africains contre la colonisation. Ce que Sarkozy a fait en Côte d’Ivoire est exactement l’inverse de ce qu’il a fait en Guinée Conakry. La cécité politique qui l’a habité en Tunisie, nous force à affirmer qu’il n’est pas assez « entré dans l’histoire » de l’Afrique. Le mieux pour lui est donc qu’il en sorte comme il en est entré, par la fenêtre.
En fait, Gbagbo est pratiquement soutenu par tous les partis d’opposition alors que les partis de la mouvance présidentielle se mobilisent et exigent le bombardement pur et simple de la Côte d’Ivoire. En d’autres termes, cinquante ans après les indépendances, des pays africains se mobilisent pour demander et mieux, exiger de l’ancienne puissance coloniale, le bombardement d’un pays frère. Est-ce honteux ?
Le combat sans merci entre « le coup d'état électoral et le coup d'état constitutionnel », a conduit à un aboutissement inédit : un pays avec deux présidents issus de la même élection. L’un est reconnu par la communauté internationale et une partie du peuple et, l’autre reconnu par une autre partie de la communauté internationale et l’autre partie du peuple.
Sarkozy, Obama, l’UA et une partie du peuple est avec ADO. Les autres sont avec Gbagbo.
La communauté internationale considère que Gbagbo est un mauvais perdant qui doit donc débarrasser le plancher par la force s’il le faut et qu’importe que la plus grande institution ivoirienne en ait décidé autrement. Car et cela est quand même inouï, c’est le Conseil constitutionnel qui proclame les résultats définitifs. Et cette institution a proclamé Gbagbo vainqueur. Il faut respecter ce résultat.
Les élections ivoiriennes sont la preuve que la France ne peut se passer de l’exploitation de ses anciennes colonies qui doivent lui assurer son approvisionnement énergétique, minier et alimentaire. L’Afrique francophone doit rester et demeurer la vache à lait de l’empire néocolonial français.
Ce néo impérialisme français s’est modernisé en s’internationalisant. Il est onusien en ce que désormais, il agit sous le couvert des armées et lois onusiennes. Son armée d’occupation porte des casques bleus. Ses tribunaux porte le titre élogieux de tribunal pénal international. Ses ressources financières coulent des robinets du FMI et de la BM. L’hydre est multiforme mais reste une et unique entité, le capital international qui a pour but ultime, l’asservissement de tous les peuples.
La France ne peut quant à elle, rester puissance mondiale que si elle pille l’Afrique.
Elle ne peut le faire que si elle installe dans tous les « royaumes » africains, des gouvernements fantoches à sa solde. Toutes les élections volées par leurs pantins sont validées, tandis que les autres, celles gagnées par les « Gbagbo », sont menacées de bombardement par les armées onusiennes.
Ces « Gbagbo » qui mettent les intérêts de leurs pays au dessus de l’intérêt de l’exploiteur étranger se nomment Chavez au Vénézuela, Morales en Bolivie, Correa en Equateur; Ahmadinedjad en Iran.
Ceux de la partie Gbagbo se demandent avec tristesse pourquoi n’avoir pas résolu les nombreux problèmes qui se posaient à eux, avant d’aller à des élections :
B°) La politique des deux poids, deux mesures de la communauté internationale :
La démocratie est noire en Afrique et blanche en Occident. Pianotée par la communauté internationale, elle concocte un air gai pour tous les vautours qui lui déploient un tapis rouge et entonne un air funèbre pour les patriotes qui pensent aux intérêts de leurs populations.
Elle exporte et impose « sa démocratie » dans son format chez les noirs primitifs d’Afrique.
C°) Quels sont les principaux arguments de Alassane Ouattara
Il Est le président sans pouvoir de la République bananière de Côte d’Ivoire, et qui tient tous les matins devant un verre de whisky au bar d’un hôtel assiégé, son conseil de ministre qui se termine inlassablement par la même supplication les mains jointes, la tête courbée et les yeux fermés : « Mon Dieu faites que la « communauté internationale » française et cédéaoienne bombardent mon pays ».
1) Houphouët, à la fin de sa vie, était entouré de quatre « ivoiriens » de valeur qui aimaient la Côte d’Ivoire à en mourir :
a) Un sénégalais nommé Thiam, neveu du président, et actuel ami de Sarkozy,
b) Une française dans l’immobilier, qui devient épouse du premier ministre ivoirien,
c) Un burkinabé premier ministre, dont la fiancée peule fut épouse de l’actuel président de la Guinée,
d) Un guinéen directeur de cabinet de ce premier ministre qui a fini sa course en voulant être président de la Guinée. Notons que Sydia et Ouattara pour la petite histoire, sont cousins par la mère d’ADO qui est une Cissé djankanké de Guinée.
2) En 1992, Alassane Ouattara pensa que le couple Laurent-Simone devait bénéficier de vacances princiers et il leur offra un séjour tous frais payés à la cathédrale du silence d’Abidjan, la MACA (maison d’arrêt et de correction d’Abidjan).
3) En 2000, Laurent se rend compte subitement qu’ADO a un nom de famille à consonance étrangère. Il ressort des tiroirs, la loi sur « l’ivoirité » expulse le burkinabé de l’élection présidentielle, se transforme en boulanger et plonge la France et la Communauté internationale dans le pétrin pendant 10 ans.
4) Au moment des élections, le pétrin tombe en panne et il est obligé de servir à la communauté internationale, des urnes bourrées, avec l’aide de son cousin et militant de la cours suprême. Cette fois ci, le pain servi est moisi. Il ne passe pas.
5) Alors Gbagbo avance sans bouger en comptant sur le temps et l’alcoolisme pendant du président barman pour faire pourrir les choses.
D°) les implications régionales et internationales de l’élection ivoirienne.
1. La guinée : ADO et Sydia sont des cousins. Ado et Alpha condé sont des « amis ». Ces deux individus sont des membres éminents de l’association dite « le grand mandé » qui s’est donné pour objectif, la reconquête de l’Afrique occidentale en restaurant les frontières de l’empire de Soundiata Keïta. La France est un allié objectif du grand Mandé.
2. Le Nigéria : ce géant, empire de la magouille, a besoin d’une Côte d’Ivoire faible pour asseoir son désir d’expansion régionale économique. En outre, une guerre loin de ses frontières lui permettrait d’impulser de grands secteurs de son économie. Plus que tous les états de la sous région, une guerre en Côte d’Ivoire serait pour lui, une bouffée d’air frais.
3. le Burkina-Faso verrait d’un très bon œil, une déliquescence de cet état ataviquement utilisateur de sa main d’œuvre bon marché, malléable et corvéable depuis plus de cinquante ans par les gros propriétaires terriens ivoiriens.
4. l’Uemoa serait heureuse de l’affaiblissement du géant ivoirien, ce qui va lui permettre d’essayer d’améliorer son taux de croissance pendant toute la période de chute de l’économie ivoirienne, du fait de la déstabilisation consécutive à la guerre.
5. L’Union Européenne et l’Onu en tant qu’acteurs du sous développement en Afrique, vont pousser à une destruction massive de la Côte d’Ivoire afin que ce pays soit obligé pendant vingt ans, d’avoir besoin de l’aide internationale pour la reconstruction.
6. La CEDEAO verra le retour massif de millions d’émigrés que son économie ne pourra pas résorber. Comme un domino, les économies de la sous région tomberont les unes après les autres.
7. Tout le monde connaîtra le début de la guerre mais personne ne pourra prédire sa durée ni sa fin et encore moins le nombre de morts.
8. Si la guerre est évitée, il restera alors les sanctions internationales. Si le peuple embrasse la lutte de Gbagbo, alors bonjour les dégâts.
E°) Conclusions
Elles sont multiples et fonctions des intérêts du propagandiste :
Bouaké ont été blanchis en Afrique de l’Ouest ?
QUE DIEU DEVERSE LA PAIX DANS NOS CŒURS POUR QU’ELLE REGNE EN AFRIQUE.
El Hadj Hamidou Diallo,
Secrétaire général du BRDS.