La propagande radiocanadienne et les mercenaires onusiens
Dans plusieurs bulletins de nouvelles radiophoniques ainsi que dans son site Web, Radio-Canada relaie depuis plusieurs semaines les mensonges de l’AFP visant à flétrir Laurent Gbagbo et à préparer l’opinion publique à l’usage de la force. Par exemple, le 23 décembre à 17 heures, Radio-Canada nous raconte que M. Gbagbo « s’accroche au pouvoir » même si la « communauté internationale » considère qu’Alassane Ouattara a gagné l’élection. Le 24 décembre à 8 heures, Radio-Canada retransmet l’appel à la guerre du camp Ouattara contre le président Gbagbo. Le 24 décembre à midi, Radio-Canada répète que la communauté internationale considère Alassane Ouattara comme le vainqueur. L’analyste François Brousseau dresse la liste des sanctions prises contre le gouvernement de Laurent Gbagbo. Il souligne que, selon la Commission des droits de l’homme de l’ONU, les milices fidèles à M. Gbagbo commettraient des exactions contre ses opposants. M. Brousseau récidive dans son carnet Web, en traitant M. Gbagbo de tricheur — ce qui est le contraire de la vérité, comme nous l’avons vu dans la première partie — et en faisant diverses affirmations sans autre fondement que les assertions de l’Empire et ses laquais.
Or, ni la Commission des droits de l’homme, ni M. Brousseau ne détiennent de preuves incriminant le camp de M. Gbagbo pour les prétendues exactions. Leurs graves accusations ne sont fondées que sur de vagues soupçons colportés par des menteurs notoires. En effet, les dirigeants des casques bleus envoyés sur place sont au service de leurs maitres de Washington et ne s’intéressent qu’accessoirement à la vérité et la justice. À l’instar du secrétaire général des Nations Unies, le chef de l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) vient de la Corée du Sud, un pays gouverné par des serviteurs dociles de l’Empire. Les casques bleus se comportent en Côte d’Ivoire un peu comme leurs collègues installés en République démocratique du Congo, qui font semblant de maintenir la paix mais favorisent les viols et assistent aux massacres sans bouger. L’ONUCI ressemble aussi à la MINUSTAH, une force d’occupation déguisée qui a pris la relève des putschistes étasuniens venus kidnapper le président Aristide, dans un pays qui aurait grandement besoin d’écoles et d’hôpitaux et qui n’a certainement pas besoin de soldats étrangers.
Le cloporte Ki-moon et ses amis du Rwanda
Le même Ban Ki-moon qui affirme aujourd’hui que Laurent Gbagbo doit partir n’hésitait pas, en septembre dernier, à rendre gentiment visite au plus grand assassin sur terre, le président du Rwanda, Paul Kagame. Le cloporte Ki-moon est allé au Rwanda s’excuser gentiment pour la fuite d’un rapport détaillé, qui a été produit au bout de plusieurs années d’enquête et qui incrimine le génocidaire en chef de Kigali pour le massacre de centaines de milliers de civils innocents en RDC. Et ce rapport n’est que la confirmation de nombreux autres rapports et de nombreux témoignages frappants, parfois gardés secrets par l’ONU, parfois largement diffusés, mais laissés sans suite et ensevelis sous des montagnes de propagande médiatique enracinée dans l’histoire convenue et fausse, du génocide rwandais. Paul Kagame est un criminel, mais c’est un bon client de l’Empire, alors il n’est aucunement inquiété. Le secrétaire général de l’ONU s’agenouille devant lui tandis qu’il se plaint avec vigueur de la désobéissance de M. Gbagbo.
Vu les antécédents troublants des porte-paroles de l’ONU, comment peut-on croire un seul mot de ce qu’ils racontent au sujet de la Côte d’Ivoire ? Comment peut-on encore accorder crédit à l’Empire et ses laquais après les innombrables mensonges qu’ils nous ont servis chaque fois qu’ils ont voulu installer un gouvernement malléable dans un pays avec leurs fusils et leurs médias, dans le cadre de leurs sordides mises en scène ? Les journalistes qui forgent la crédibilité de façade de ces manipulateurs sont-ils complices ou incompétents ?
Les victimes et les adeptes des visées impérialistes occidentales en Côte d’Ivoire ont déjà joué dans une version antérieure de la même mise en scène, au Rwanda, où l’on fabriquait mensonge après mensonge à propos des « extrémistes hutus » et du gouvernement Habyarimana, alors que massacres et attentats étaient commis par le camp des bons autoproclamés, c’est-à-dire le FPR de Paul Kagame. Si un tueur porte un uniforme de l’armée nationale ou d’une milice, il n’en est pas forcément membre. Tout comme les tueurs du FPR, ceux des Forces nouvelles sont tout à fait capables de se déguiser et de sacrifier quelques partisans pour faire illusion. Mais, dans la bouche des menteurs onusiens et des journalistes ignorants ou complices, une rumeur ou une accusation lancée par le camp favori devient rapidement une vérité incontestable. L’enflure verbale a toujours la cote : tandis qu’au Rwanda, on qualifiait « d’extrémiste » quiconque était contre le FPR, tout Ivoirien opposé à l’insurgé Ouattara et à sa bande de mercenaires onusiens est considéré comme un « ultranationaliste ».
Soit dit en passant, il est remarquable de constater l’absence des médias étrangers dans les régions occupées par les Forces nouvelles, ce qui est une répétition du procédé employé au Rwanda, entre 1990 et 1994. À l’époque, les médias n’étaient pas admis dans la zone du FPR. Aujourd’hui, les reportages que nous voyons concernent essentiellement ce qui se passe à Abidjan. Le reste de la Côte d’Ivoire n’existe pas, semble-t-il. Des exactions peuvent donc y être perpétrées à l’abri des regards indiscrets par les Forces nouvelles.