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La désinformation et la crise en Côte d’Ivoire : Enquête géante de Desgagné Bernard - III

 

La suffisance du cartel médiatique occidental

 

Il est remarquable de constater également la méfiance qu’entretient constamment le cartel médiatique occidental à l’égard des médias ne souscrivant pas à son monopole de l’information. Ainsi, les moralisateurs du cartel remettent en question la crédibilité de la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne) sous prétexte qu’elle serait « contrôlée par Gbagbo ». Ils voient la paille dans l’oeil du voisin, mais oublient la poutre dans le leur, puisque l’AFP et Radio-Canada sont des organes de presse subissant une forte influence respectivement du gouvernement français et du gouvernement canadien.

 

Dans le cas de Radio-Canada, c’est le gouvernement qui nomme la totalité des membres du conseil d’administration, et les nominations sont nettement partisanes. Elles sont rarement motivées par le besoin de choisir les personnes les plus compétentes.

 

Quant à l’AFP, dont le site Web est truffé d’énoncés vantant sa rigueur et son objectivité, elle oublie de préciser que trois ministres siègent à son conseil d’administration, et pas n’importe quels : le premier ministre, le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie ainsi que le ministre des Affaires étrangères. On retrouve aussi au sein de ce conseil d’administration des magnats de la presse écrite, radiophonique et télévisuelle française. Aucun représentant du public ne siège au conseil d’administration de l’AFP. Pas étonnant que, lorsqu’on lit les communiqués de l’AFP sur le Rwanda, on y sente l’influence de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de 2007 à 2010, grand copain du génocidaire Kagame et grand partisan du FPR.

 

Radio-Canada et l’AFP mettent systématiquement en doute les affirmations du président Gbagbo, par exemple lorsque des civils sont blessés par l’ONUCI. Elles ont annoncé au public québécois, le 4 janvier 2011 à 10 h 21, que Laurent Gbagbo cédait sous la pression internationale et acceptait de négocier. Encore une fois, les rôles sont complètement inversés. Depuis le début de la crise, Laurent Gbagbo préconise la négociation, le recomptage des voix et la mise sur pied d’une commission d’évaluation indépendante, tandis que son adversaire Ouattara et ses commanditaires étasuniens réclament le départ sans condition du président Gbagbo, qu’ils essaient de soudoyer avec une promesse d’exil doré.

 

En outre, Radio-Canada présente le concept « d’ivoirité » comme une « politique raciale », mais omet d’indiquer que les États-Unis ont une règle analogue, qui empêche une personne naturalisée étasunienne d’être candidat à la présidence. Seul un Étasunien de naissance peut devenir président. Encore une fois, c’est la règle des deux poids, deux mesures : ce qui est considéré comme normal dans les démocraties occidentales devient un crime de lèse-majesté en Afrique.

 

Si un bain de sang a lieu en Côte d’Ivoire, on l’imputera très certainement à M. Gbagbo, alors qu’en réalité, la violence sera indéniablement le résultat de la politique d’agression des puissances occidentales et de leurs valets, qui ont appuyé la rébellion armée, qui massent de plus en plus de troupes dans ce pays ainsi qu’au large de ses côtes et qui jettent constamment de l’huile sur le feu, au lieu de chercher un accord. Comme au Rwanda jadis, les riches détenteurs exclusifs de la vertu attribuent à leurs mauvais clients le bellicisme dont ils sont eux-mêmes coupables et misent sur leurs énormes moyens de diffusion pour que leurs fables se transforment en évidence dans l’esprit de leur public captif.

KHADHORMEDIA 18.01.2011 0 1494
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18.01.2011 (5009 days ago)
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