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Moody's retire son AAA à la France

Moody's retire son AAA à la France

Publié le 19.11.2012, 22h18 | Mise à jour : 20.11.2012, 02h07

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L'agence Moody's a dégradé la note souveraine de la France à AA1 lundi soir.

L'agence Moody's a dégradé la note souveraine de la France à AA1 lundi soir. | AFP

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La  vient de perdre son triple A. Les experts de Moody's ont annoncé lundi soir avoir dégradé la note souveraine de l'Hexagone à «AA1», comme l'avait déjà fait Standard & Poor's en début d'année. <btn_noimpr>
L'agence de notation a par ailleurs assorti cette note d'une perspective négative, ce qui signifie qu'elle pourrait à nouveau l'abaisser. En cause : des «perspectives économiques de long terme affectées de manière négative par de multiples défis structurels».

«Une dégradation des perspectives économiques»

Parmi les failles de l'économie française, Moody's souligne «une perte de compétitivité graduelle mais continue», «des rigidités des marchés du travail, des biens et des services» et des «perspectives budgétaires incertaines en raison de la dégradation des perspectives économiques». Par ailleurs, la capacité de la  à résister à d'éventuels nouveaux chocs futurs de la zone  «diminue», ajoute l'agence, d'autant plus que son exposition aux pays fragiles de l'Union monétaire, via les liens commerciaux ou bancaires, «est beaucoup trop importante».

Un argument que n'entend pas Pierre Moscovici, ministre des Finances. Lundi soir, il a affirmé que la dégradation de la note de la France est «une sanction de la gestion du passé», qui incite le gouvernement à «mettre en oeuvre rapidement» ses réformes.

Une annonce attendue mais qui inquiète les marchés

La nouvelle était attendue depuis plusieurs mois. Le 13 février dernier, Moody's avait laissé à la France la meilleure note possible mais lui avait donné une perspective négative. Pour stabiliser sa note, l'agence avait demandé en mai dernier «que le gouvernement donne une image plus claire de son programme», engageant le pays à mettre en place des mesures budgétaires et économiques nécessaires pour réduire la dette. Six mois plus tard, elle a reconnu «un fort engagement en faveur des réformes structurelles et de la consolidation budgétaire» mais estime que les initiatives en faveur des entreprises annoncées début novembre « ne devraient pas, seules, avoir l'ampleur suffisante pour rétablir la compétitivité ». 

Peu après cette annonce, l'euro a perdu du terrain par rapport au dollar. Vers 22H15 GMT (23H15 à Paris), il valait 1,2779 dollar, contre 1,2816 dollar quelques minutes avant l'annonce. Pour les courtiers, la perte du AAA de la France, deuxième puissance économique de la région, est de mauvaise augure pour la santé de la zone euro.

Peu de conséquences dans les prochains mois

La décision de Moody's de priver la France de son triple A devrait avoir des conséquences limitées sur les conditions d'emprunt du pays. D'ailleurs, l'Hexagone a un peu de marge sur les marchés puisqu'il a prévu dans le budget 2013 un taux d'emprunt à 10 ans à 2,9% pour l'an prochain, soit très au-dessus de celui auquel il emprunte aujourd'hui. La France emprunte actuellement à 2,2%, un taux historiquement bas malgré la dégradation de Standard & Poor's en janvier.

Néanmoins, cette dégradation pourrait rendre encore plus vigilants les investisseurs à propos de la mise en place de sa politique économique, estiment les analystes. La France, qui bénéficie de conditions d'emprunt historiquement bonnes sur les marchés, n'est pas épargnée par les critiques. La semaine dernière, l'hebdomadaire britannique du milieu des affaires The Economist a présenté le pays comme une «bombe à retardement au coeur de l'Europe».

Certains investisseurs internationaux, très friands de dette française, pourraient donc être tentés à court terme d'en vendre un peu, suggère Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC, ajoutant que le double A reste une très bonne note. «C'est largement intégré par les marchés. Ce n'est pas en soi très important, mais psychologiquement, ça peut l'être, d'où un possible mouvement d'humeur», renchérit René Defossez, stratégiste chez Natixis.

Les notes des pays européens de plus en plus menacées.

L'agence Standard & Poor's avait déjà retiré le «AAA» de la France en janvier dernier. Fitch, autre agence de notation, avait alors annoncé qu'elle ne changerait pas le triple A de la France (sous perspective négative) avant 2013. Néanmoins, cette dernière a prévenu que, «par comparaison à d'autres membres de la zone euro notés AAA, la France est (...) la plus exposée à une intensification de la crise.» L'an prochain, la dette publique française dépassera les 90 % du PIB.

Seuls 12 pays dans le monde, dont 9 en Europe, détiennent encore la note optimale, AAA, auprès des trois grandes agences de notation. Parmi, eux, la Suède, la Norvège et le Danemark, la Suisse, l'Australie, le Canada et Singapour sont assortis d'une « perspective stable », tandis que « les Pays-Bas, l'Allemagne, le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Finlande » voient leur note assortie d'une perspective « négative » par au moins une des trois agences.

KHADHORMEDIA 20.11.2012 0 2870
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