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Mots clés : Ump, Jean-François Copé, François Fillon
Par Guillaume PerraultMis à jour le 19/11/2012 à 19:57 | publié le 19/11/2012 à 19:22 Réactions (13)La carte de France du vote des adhérents de l'UMP confirme la division du parti en deux camps d'un poids analogue. Jean-François Copé a devancé son rival dans la quasi-totalité du littoral méditerranéen, où son discours sur la «droite décomplexée» a séduit. En région parisienne, il l'emporte dans son fief de Seine-et-Marne, mais aussi dans le Val-d'Oise, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. François Fillon, pour sa part, devance son adversaire dans la quasi-totalité des départements de l'Ouest, dans une partie de la Normandie et en Savoie.
Les deux rivaux se partagent plusieurs autres régions de façon équitable, ce qui complique l'interprétation des résultats. Copé l'emporte dans le Nord mais Fillon dans le Pas-de-Calais. Le secrétaire général sortant est en tête dans le Bas-Rhin mais l'ex-premier ministre le devance dans le Haut-Rhin. La Haute-Corse a choisi Fillon et la Corse-du-Sud, Copé.
D'autres régions affichent une préférence pour un candidat, sans pour autant le plébisciter. Ainsi, dans le Centre, Copé arrive en tête dans quatre départements (Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire et Cher) et Fillon dans les deux autres (Loiret, Indre).
Le choix des ténors locaux de l'UMP a pesé dans le vote des adhérents de leur fédération. Dans les Alpes-Maritimes, François Fillon, qui bénéficiait de l'appui de Christian Estrosi et d'Éric Ciotti, l'emportait d'après les estimations disponibles lundi après-midi, sur fond de contestations. Les Côtes-d'Armor sont le seul département de Bretagne à avoir préféré Jean-François Copé. Or, celui-ci était soutenu par une importante personnalité locale, le député Marc Le Fur.
La corrélation entre le choix des parlementaires et celui des adhérents n'a pourtant rien d'automatique. La majorité des députés et des sénateurs UMP de l'Yonne, de la Haute-Marne, de l'Isère ou du Var soutenaient Fillon, mais les adhérents de ces quatre départements ont préféré Copé. Les parlementaires UMP de la Drôme et de la Lozère s'étaient, en majorité, prononcés pour le député-maire de Meaux. Or, les adhérents de ces deux départements ont choisi Fillon.
Si l'on considère le nombre d'adhérents par département, des nuances apparaissent. Dans les plus grandes fédérations, qui comptent plus de 10 000 votants - Paris, Hauts-de-Seine, Yvelines, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône -, les votants ont préféré l'ancien premier ministre, à l'exception des Bouches-du-Rhône. Les fédérations assez importantes (de 5 000 à 10 000 adhérents), comme la Gironde ou le Rhône, ont plutôt choisi Copé. Les fédérations plus modestes (de 1 000 à 5 000 adhérents), qui correspondent souvent à des départements ancrés à gauche, sont très partagées. Fillon est préféré en Dordogne, dans la Creuse et en Saône-et-Loire. Mais Copé l'emporte dans les Landes et dans les Deux-Sèvres.
Les zones de force et de faiblesse de Copé et Fillon ne coïncident pas toujours avec celles du Front national. Certes, Copé domine dans le Sud-Est, où Marine Le Pen obtient des scores très élevés. Mais Fillon est en tête dans l'Est, autre bastion du FN. Lundi après-midi, les résultats étaient contestés dans quelques bureaux de vote des Alpes-Maritimes, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de la Haute-Garonne, de l'Oise, de la Seine-et-Marne et de Paris.
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