Malgré le siège de son domicile par un dispositif des forces de sécurité, le leader de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean-Pierre Fabre est sorti le jeudi matin. De nombreux militants du changement et de l’alternance avaient encore répondu à l’appel du FRAC. Parmi eux, on note des blessés à l’issue de la répression.

Tôt dans la matinée du jeudi 14 avril, les forces de sécurité avaient quadrillé le carrefour Deckon, annoncé comme point de départ de la marche de protestation du FRAC. Des voitures 4X4 de la police et de la gendarmerie ainsi qu’un camion de transport des troupes étaient positionnés. Les éléments à bord ou à terre, avaient soit des matraques ou des exhibaient des fusils. Même à Kodjindji qui n’ai plus le point de ralliement des manifestants, une 4X4 des forces de sécurité y était stationnée.
Vers 10 heures, Jean-Pierre Fabre est sorti de son domicile.

Il revient peu après avant d’en ressortir à nouveau. Sa voiture était alors suivie par celles d’autres responsables du FRAC ainsi que de nombreux militants. Le dispositif policier visiblement pris de court, se met également en branle. La voiture à bord de laquelle se trouvait le commandant dirigeant l’opération de répression de la manifestation, a du mal pour se frayer du chemin pour bloquer la voiture à bord de laquelle se trouvait le leader de l’ANC.

Selon les manifestants, à un moment donné, l’officier descend de sa voiture et se met dans une folle course dans le but de rattraper la voiture de Jean-Pierre Fabre. De guère las, le commandant ordonne à ses éléments aux environs de la Poste de Nyékonakpoé, de réprimer. Ces derniers balancent alors les gaz lacrymogène. On note des blessés dont des femmes. L’une d’elle est tombée d’une moto après avoir reçu un projectile. Selon les manifestants, il s’agit d’une balle en caoutchouc. Deux des femmes blessées ont été admises à la Clinique Fiadjoé. D’autres sources signalent d’autres blessés légers.

Les forces de sécurité avaient par le passé fait usage de balles en caoutchouc pour tenter d’étouffer la contestation populaire du hold-up électoral organisé au profit de Faure Gnassingbé. Un photojournaliste avait alors été l’une des victimes de même qu’un responsable de l’ANC atteint alors qu’il se trouvait dans la cour du domicile de Jean-Pierre Fabre.

Jeudi dernier, malgré les jets de gaz sur son véhicule, le président de l’ANC s’est dirigé au siège de sa formation où de nombreux militants l’ont suivi. Le FRAC manifeste contre le retrait pur et simple du projet de loi sur les manifestations sur la voie publique. Un projet jugé liberticide et dont les améliorations apportées à l’issue d’un atelier ouvert à certaines formations politiques et à des organisations de la société civile, ne rassurent pas les responsables du FRAC. Le Secrétaire général de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), le Prof. Léopold Gnininvi également a écrit au ministre d’Etat Pascal Bodjona, pour lui suggérer le retrait de ce projet de loi.

Le FRAC et son partenaire du Parti des Travailleurs entendent ainsi également revendiquer la victoire de Jean-Pierre Fabre à l’élection présidentielle du 04 mars 2010, le rétablissement de 09 députés exclus de l’Assemblée nationale dans leur droit. Un peu plus d’un an après l’élection présidentielle, le FRAC manifeste contre le hold-up électoral qui a reconduit Faure Gnassingbé au pouvoir et bénéficie toujours du soutien de nombreux togolais dans la capitale.

Sur un autre plan, après avoir convaincu le pouvoir de l’opportunité de la marche qu’il organise demain samedi avec en renfort le CAR, l’OBUTS et d’autres petits partis difficiles à situer sur l’échiquier politique, le Front-Sage est contraint à voir échouer sa manifestation dans la petite enceinte du stade de handball.

L’accès au stade municipal ou à celui de Kégué leur ayant été refusé. Le Coordonateur général du Front-Sage Me Jean Dégli, s’est élevé lors d’une conférence de presse contre cette interdiction.

Aghu, Koaci.com Lomé