Le député de la 6 e circonscription a renoncé à la vice-présidence du conseil général. Mais l'homme de terrain et de contacts garde un pied dans la réalité locale. Maire de Mouais, il sera candidat à sa succession.
Entretien
Yves Daniel, député (PS) de la 6 e circonscription Châteaubriant-Ancenis depuis le 20 juin 2012 et maire de Mouais depuis 1995.
En quittant le conseil général le 1 er août dernier, avez-vous ressenti un pincement au coeur ?
Ça m'a fait un peu mal de partir... Quatorze ans comme conseiller et sept ans comme vice-président, dans des domaines passionnants - transports, habitat, aménagement du territoire -, sur lesquels je n'étais pas forcément calé au départ, ce n'est pas rien. Mais je n'abandonne pas le terrain pour autant...
Cela veut dire que vous conservez votre mandat de maire de Mouais ?
Pendant la campagne, j'avais pris l'engagement de laisser mon mandat d'élu au conseil général. Je l'ai respecté. Élu député, je reste maire de Mouais. Pour un parlementaire, conserver un mandat local, surtout dans une commune rurale de moins de 3 500 habitants, est plutôt bénéfique. Ça permet de rester au contact du terrain, du quotidien des gens. Quand on travaille sur l'évolution des lois, des amendements, la construction de la société, on le fait pour les 65 millions de Français. C'est une vision globale au niveau national, européen, voire mondial. Si on n'est pas rattaché au projet de son territoire, même en y étant attentif, on peut très vite décrocher. Alors oui, en 2014, je serai candidat à ma succession à la mairie de Mouais. Mais je suis pour limiter le nombre de mandats, et dans le temps et jusqu'à un certain âge. Je peux vous dire qu'à 75 ans, je ne serai plus élu !
Siégerez-vous toujours à la communauté de communes du secteur de Derval ?
Je reste vice-président, aux commissions « économie-tourisme » et « sociale ». Je considère que cela va de paire avec mon implication à Mouais, toujours dans le souci d'être au plus près des préoccupations locales. Si cela devenait un problème, je n'hésiterais pas à céder ma place.
Comment s'organise l'équipe du député ?
J'utilise la même méthode que lors de la campagne : un travail collectif qui s'appuie sur les trois grands secteurs de la 6 e circonscription et dans chacun des cantons. Le lundi après-midi, je tiens une permanence à Nozay puis, en alternance, dans les chefs-lieux de canton. Nous sommes trois à accueillir le public, avec ma suppléante, Paule Raitière, et Alexandra Lopez, mon attachée parlementaire (1) . Une collaboratrice de confiance. Elle a fait ses premiers pas au secrétariat de la mairie de Mouais, puis à Vritz et Teillé. Aujourd'hui directrice générale des services à la Ville de Saint-Géréon, elle connaît bien les pays d'Ancenis et de Châteaubriant, et leurs élus.
Justement, de quelle manière envisagez-vous le dialogue avec les acteurs du territoire ?
Le local de la permanence à Nozay est trop étroit ! Je cherche un endroit plus fonctionnel pour faire asseoir les acteurs autour de la table : des élus, des responsables d'associations qui partagent les mêmes thématiques (culture, insertion, économie, sport, etc.). C'est la façon dont je veux travailler. Cette notion de proximité et de lien est essentielle.
Plus de 75 députés socialistes ont signé le droit de vote aux élections locales pour les étrangers qui résident en France depuis plus de cinq ans. En faites-vous partie ?
Pour l'instant, non. Matériellement, je n'ai pas pu. Mais j'y suis favorable. Je voudrais qu'on bannisse le mot « étranger » de notre vocabulaire. Beaucoup de Français vivent, eux aussi, à l'étranger. Il faut donner une vraie légitimité à vivre démocratiquement dans un territoire. C'est important de suivre les règles et le mode de fonctionnement du pays dans lequel on vit. Cela doit être valable pour les étrangers de France, en aidant à la régularisation de leur situation pour que, dès lors, ils soient reconnus Français à part entière.
(1) Fille de Viviane Lopez, qui succède à Yves Daniel en tant que conseillère générale du canton de Derval (lire notre édition du mardi 18).
Permanence du député Yves Daniel, local 8, allée des Lilas à Nozay. Mailydaniel.depute@gmail.com
Recueilli par Nathalie BARIL