Marie-Claire Tebi-Able ne veut pas que le nom de son fils soit associé à jamais à celui d’une victime du jeu du foulard. Ainsi, le patronyme de Faustin Teti,
mort en 2005 au Kremlin-Bicêtre, orne désormais le fronton d’un établissement scolaire en Côte d’Ivoire, d’où sa famille est originaire. C’est elle qui finança exclusivement la construction du bâtiment.
Ce soir, à Deuil-la-Barre (Val-d’Oise), cette maman organise une soirée pour recueillir des fonds afin d’acheter le matériel manquant dans ce collège-lycée ouvert en septembre 2011.
Que s’est-il passé le 25 mai 2005?
MARIE-CLAIRE TEBI-ABLE. Mon fils avait onze ans, il était en CM 2 à l’école Paul-Bert de Chevilly-Larue où nous habitons toujours. Après la classe, il avait invité un copain à la maison. Dans sa chambre, pendant que l’un jouait à la PlayStation, l’autre sautait du lit superposé où ils avaient accroché une ceinture qu’ils se mettaient autour du cou. Cela a été fatal pour Faustin. Après l’intervention des secours, mon fils est décédé à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. Avant, je n’avais jamais entendu parler du jeu du foulard.
Vous auriez pu vous engager dans des associations, vous avez choisi de construire un établissement scolaire, pourquoi?
Les gens me disaient d’aller voir un psy, une assistante sociale, mais je voulais faire quelque chose à ma manière. Transformer ma tristesse en un projet positif et mettre en valeur le nom de mon fils. Il travaillait bien à l’école mais n’a pas eu le temps de beaucoup la fréquenter. Dans ce collège-lycée construit dans mon village de Zikisso, les enfants pauvres peuvent avoir accès au savoir. Et d’une certaine façon, c’est aussi un peu de mon fils qui continue ses études.
Décrivez-nous ce collège-lycée?
Il accueille environ 400 élèves de la sixième à la terminale, ainsi que 17 enseignants. Nous l’avons construit sur un terrain de deux hectares que mes parents m’ont cédé. Nous y avons déjà fait deux rentrées mais il manque des fournitures comme des chaises ou du matériel pour les classes spécialisées de l’enseignement technique. J’ai donc eu l’idée d’organiser cette soirée festive et de soutien où chacun peut apporter une contribution financière à ce projet.
A partir de 20 heures. Eglise Saint-Louis, 10, rue du Château à Deuil-la-Barre (Val-d’Oise). Contribution libre.