Mots clés : Guerre Au Mali, MNLA, Intervention Française Au Mali, Infographie,Mali, Kidal, Moussa Ag Assarid
Par Pierre Prier, Service infographie du FigaroMis à jour le 28/01/2013 à 18:15 | publié le 28/01/2013 à 14:04 Réactions (99)Le représentant du MNLA en Europe, Moussa ag Assarid, affirme que son mouvement a repris la ville et la région de Kidal, au nord-est du Mali. «Nous contrôlons la ville de Kidal, ainsi que les villes voisines comme Tessalit et In Khalil», a déclaré lundi le responsable au Figaro. «Notre mouvement s'inscrit désormais dans la lutte contre les terroristes», ajoute-t-il. Ce vocable désigne les islamistes d'Aqmi, (al-Qaida au Maghreb islamique), du Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest) et d'Ansar Dine («les Partisans de la religion»).
Les combattants du MNLA ont repris le terrain sans rencontrer de résistance, selon Moussa ag Assarid. «La population est avec nous», assure-t-il. Selon d'autres sources, des dirigeants d'Aqmi et d'Ansar Dine, qui se seraient réfugiés à Kidal après la chute de Gao et l'offensive franco-malienne sur Tombouctou, se cacheraient maintenant dans les montagnes avoisinantes.
Des dissidents d'Ansar Dine, qui ont quitté leur groupe il y a quelques jours, pourraient aussi s'être retournés contre eux. Ainsi, selon un de leur porte-parole, ces dissidents auraient repris la ville avec le MNLA. «Nous assurons ensemble la sécurité de la ville de Kidal», a déclaré à l'AFP Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole d'Ansar Dine, passé au Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). «Actuellement à Kidal, il y a des combattants du MIA et des combattants du MNLA, qui avaient intégré les rangs d'Ansar Dine et qui sont redevenus MNLA», a-t-il souligné.
Si la reprise de Kidal par le MNLA se vérifie, cette nouvelle donne va encore compliquer le conflit dans lequel la France s'est engagée il y a deux semaines. Les Touaregs du MNLA ont été à l'origine des événements en conquérant une partie du Mali en 2012, mais ils ont été rapidement supplantés par les djihadistes arabes, étrangers ou Touaregs. Le MNLA avait récemment annoncé son retour dans la guerre, avec la volonté de se battre contre les islamistes. Mais il se trouve aussi «en état de belligérance» avec l'armée malienne soutenue par la France, dit le représentant du MNLA.
«Nous ne demandons pas le départ de l'armée française, nous l'approuvons quand elle lance des frappes ciblées. Mais pas quand elle ramène l'armée malienne sur notre territoire, où elle a déjà commis des exactions, aidée par des milices ethniques», ajoute Moussa ag Assarid. Le dirigeant, qui réside en France, se dit en contact avec le ministère français des Affaires étrangères. Le MNLA n'abandonne pas son «idéal, l'indépendance» mais le représentant pour l'Europe se dit prêt à discuter avec le gouvernement malien «sur la base de l'autodétermination» mais «avec la garantie de la communauté internationale.»