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L'objet de mon message est une réaction aux déclarations de Son Excellence M. Robert P. Jackson, Ambassadeur des Etats Unis au Cameroun, déclarations contenues dans l'article de Jean Francois Channon de Le Messager que vous avez publié le 6 Janvier 2011 ( Crise Ivoirienne et Election Transparente au Cameroun: L'ambassadeur des Etats-Unis "menace" Biya ). M. Jackson fait des rapprochements entre la situation en Cote d'Ivoire et au Cameroun, ce qui me semble assez hasardeux, car le Cameroun a toujours eu des particularités sur tous les plans. C'est un peuple qui aime bien son pays et qui a toujours cultivé des idéaux de paix, réussissant à s'en sortir meme dans les situations les plus tendues que l'on puisse imaginer.

Les propos de M. Jackson surprennent, car il appelle déjà au respect des résultats d'une élection non encore organisée, comme si monsieur l'Ambassadeur en connaissait déjà le vainqueur, alors que nulle candidature n'a officiellement été manifestée, et je cite un extrait de l'article de Jean Francois Channon: «Nous soutenons le Cameroun de la même manière que nous soutenons la Côte d'Ivoire: en tant que partenaires et amis pour un avenir meilleur. Le désir des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, au Cameroun et dans tout autre pays est celui d'y voir un processus électoral libre, équitable et transparent. Au moment où le Cameroun prépare ses propres élections en 2011, les Camerounais s'attendent à ce que les résultats soient respectés par tous les candidats qui participeront aux élections». Je lis là une menace, non pas à l'encontre du Président de la République, mais envers le peuple Camerounais, qui pourrait bien perdre la paix sociale dont il a toujours jouis. Je crainds que les propos de m. Jackson ne soient une déclaration de guerre au peuple Camerounais, par le truchement des manipulations, en armant des franges de la population. Que le vainqueur soit m. Paul Biya ou un autre Camerounais, je pense que cela ne devrait pas faire l'objet de troubles tels que nous les voyons en Cote d'Ivoire.

Que personne ne veuille donc mettre les Camerounais sur le pied de guerre contre les Camerounais, avec des propos tendencieusement belliqueux. La démocratie ne saurait s'imposer par la violence. Nous sommes en train de l'expérimenter en Iraq où les Américains ont réussi à arracher le pouvoir à Saddam Hussein, sans toutefois réussir à rétablir la paix. Chaque jour des citoyens irakiens perdent la vie comme du bétail dans un abattoir, et ce n'est plus le problème des Américains. Tous ces morts ne font d'ailleurs plus l'objet d'information dans les médias internationaux. On peut dire la meme chose en ce qui concerne l'Afghanistan. De grace donc, que les Américains trouvent un autre moyen pour faire arriver à la démocratie, et qu'ils cessent de se constituer en fauteurs de troubles.

Frère Mathieu Marie Ngoa,
Bolzano, Italie.